Pour Salem Akrout, Directeur Général de lUnité de Gestion du programme P3A, ladministration tunisienne a atteint des niveaux defficience importants, mais, aujourdhui, elle est appelée à se moderniser afin de mieux servir lintérêt du citoyen, de lentreprise et de ses partenaires internationaux. Pour ce faire, elle doit compte sur ses propres moyens notamment ses ressources humaines pour développer la capacité institutionnelle. Interview
Pouvez-vous nous présenter le programme P3A ?
Les Programmes d’Appui à l’Accord d’Association (P3A) sont des programmes d’appui institutionnels conçus pour accompagner la mise en uvre de l’Accord dAssociation et pour favoriser la réussite du partenariat tuniso-européen à travers l’échange d’expertise et de bonnes pratiques entre les Administrations tunisiennes et leurs homologues européennes.
Pour la mise en uvre de ces activités, le programme a recours à lexpertise publique dans le cadre de jumelages institutionnels, lexpertise technique privée (contrats- cadres, contrats d’assistance technique à court et long termes), les contrats de fourniture et les contrats de subvention au profit dorganismes internationaux pour la mise en uvre des projets dassistance technique et ce en plus de lappui des mécanismes TAIEX et SIGMA.
Les principaux domaines d’intervention du P3A sont :
La facilitation du commerce et la diversification des échanges
Le renforcement et la concrétisation de la coopération économique
Le renforcement de la coopération sociale
Le développement du secteur des services
Lappui à Transition démocratique
Le premier programme « P3A », a été signé en 2003 pour un montant de 20 millions d’Euros, le deuxième programme « P3A (II) », a démarré en 2009 pour un budget de 30 millions d’Euros et le troisième programme « P3AT » pour laccompagnement de la transition démocratique en Tunisie a été conclu en 2012 pour un montant de 25 millions d’Euros.
L’Unité de Gestion du Programme (UGP) sous tutelle du Ministère de léconomie et des finances, est chargée de la mise en uvre des différents programmes.
Depuis la mise en place du programme 3A, pouvez-vous nous en dresser le bilan dactivité, le nombre des projets réalisés, le coût dinvestissement ?
Les montants alloués ont été engagés ; il y a lieu de signaler quen plus des marchés de services, des marchés déquipement contractualisés, 38 projets de jumelages ont été signés faisant de la Tunisie le premier pays de la rive sud e la Méditerranée à bénéficier de ce financement.
Quelles sont les principales contraintes confrontées au niveau de ladministration tunisienne ?
Le programme suscite un grand intérêt auprès de ladministration tunisienne, le nombre de projets réalisés et le budget consommé de 75 millions dEuros dénote de lappréciation de ladministration tunisienne vis-à-vis de ce programme. Cette tendance sest affirmée davantage après la révolution de 2011.En effet, lappui du programme sest diversifié pour toucher de nouveaux domaines (gouvernance, développement de démocratie )
Selon vous, quelles sont les réformes nécessaires pour promouvoir ladministration tunisienne ?
Ladministration tunisienne a atteint des niveaux defficience importants grâce aux multiples programmes de mise à niveau entrepris, les rapports des organismes spécialisés en témoignent. Néanmoins et face au nouveaux défis, économique et sociopolitique régional et international, ladministration tunisienne est appelée à se moderniser afin de mieux servir lintérêt du citoyen, de lentreprise et de ses partenaires internationaux. Pour cela, ladministration compte sur ses propres moyens notamment ses ressources humaines pour développer la capacité institutionnelle sur une base de partenariat et dexpérience mutuellement profitable.
Pensez-vous que léconomie tunisienne, dans la phase actuelle, est capable de faire face à l’ouverture et à la concurrence
Il y a lieu de signaler que la Tunisie, au niveau régional, a toujours fait partie des pays davant-garde en matière économique, le degré de compétitivité des entreprises tunisiennes en témoigne .Linfrastructure, les ressources humaines et le cadre juridique en particulier, les changements attendus après la révolution ne feront que renforcer le positionnement économique de la Tunisie.
W.T