A l’instar de certains partis politiques, Ettakatol a choisi de dévoiler son programme électoral quelques jours avant le démarrage de la campagne électorale, prévue le 6 octobre prochain.
Une conférence de presse a eu lieu ce vendredi 26 septembre à cette occasion en présence plusieurs membres du parti.
« On est parti de notre ancien programme de 2011 dont une grande majorité des objectifs a été réalisée», a indiqué Khalil Zaouia en dévoilant les grandes lignes du programme, précisant que « l’expérience du parti au sein de la Troïka l’a aidé à définir les enjeux majeurs de la Tunisie pour la prochaine étape ».
Pour Ettakatol, la garantie d’un Etat démocratique qui protégerait tous les Tunisiens et l’adoption d’un modèle de développement équitable pour une société basée sur la dignité et la citoyenneté est la devise principale. « L’adoption d’un nouveau modèle de développement tout en rompant avec les mauvaises pratiques n’est pas une mission assez facile », a expliqué Khalil Zaouia, dirigeant d’Ettakatol, considérant qu’ « on est certain que cette démarche sera entravée et combattue par ceux qui ont beaucoup bénéficié de l’ancien modèle ».
Une raison pour laquelle Ettakatol a opté pour la mise en place d’un modèle qui redessinera le rôle de l’Etat pour le prochain quinquennat. Le parti, en ce sens, se donne pour objectif de créer des nouvelles richesses et d’assurer une politique sociale équitable.
Dans ce cadre, il se base sur la réforme de l’administration, la reprise de la confiance des investisseurs, la poursuite de la réforme fiscale tout en activant le contrat social et en consolidant le partenariat public-privé. C’est raisonnable, selon Zaouia étant donné que ce programme est pour tous et non plus pour certains. « برنامج للتوانسة الكل مش للبعض ».
Un taux de croissance de 8%, pourquoi pas ?
Sur la base de ces axes, le parti prévoit un taux de croissance de l’ordre de 8% en 2019 contre 3% estimé pour l’année en cours, avec un taux d’investissement aux alentours de 27% sans toucher bien évidement au pouvoir d’achat des citoyens.
Selon le parti, le taux de chômage serait aussi révisé à la baisse pour s’établir à 9,5% contre 15,5% actuellement. Parmi les réformes envisagées, le parti s’est engagé à réviser le système de la formation professionnelle et de l’emploi, à accorder plus d’avantages aux demandeurs d’emplois qui se sont inscrits dans les bureaux de l’emploi. S’y ajoutent la consolidation des programmes d’appui à l’emploi et l’insertion des jeunes dans la vie professionnelle.
Ceci passerait également, selon le parti, par la mise en place des conseillers d’emplois pour chaque groupe de 200 jeunes à la recherche d’emploi notamment dans les zones rurales.
Concernant les autres secteurs économiques, Ettakatol parie sur l’instauration d’une stratégie agricole qui prendrait en considération les attentes des agriculteurs, la promotion du tourisme ainsi que la mise en place des mesures adéquates pour réduire à court terme le déficit énergétique pour que les énergies renouvelables soient le choix stratégique pour assurer le futur de la Tunisie.
Sur le plan social, le parti aspire à augmenter le taux de couverture pour passer de 86% à 95% en 2019 sans oublier le SMIG qui devrait s’établir à 450dt. Parmi les autres réformes, on cite également la construction de 30000 logements.
Le programme est-il réalisable ?
Ilyes Fakhfakh s’est dit optimiste puisqu’une grande partie du programmé élaboré en 2011 a été concrétisée. Pour les cinq prochaines années, les ressources de l’Etat et la volonté du peuple seraient l’arme stratégique pour relever ce défi de taille.
« Notre présence à la tête du pouvoir pendant l’ère de la Troika nous a permis d’acquérir une expérience sur la manière de gérer le pays et répondre favorablement aux attentes du peuple », nous assuré Fakhfakh soulignant que son parti compterait sur les atouts qui sont ceux de la Tunisie pour atteindre cet objectif.
Wiem Thebti
