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La Tunisie «plus encline à la corruption et au favoritisme, avec une justice moins indépendante», selon le GIC !

Le dernier rapport 2011-2012 du World Economic Forum (WEF) sur l’indice global de la compétitivité des investissements (GCI) vient de sortir, et ses conclusions pour la Tunisie sont loin d’être favorables. Elles traduisent même une nette détérioration du climat des affaires, tel que perçu par les investisseurs étrangers. Une perception qui en dit assez long sur la mauvaise image charriée par les débordements de la Révolution tunisienne, notamment en matière de grèves, de sit-in et d’insécurité auprès des chercheurs d’opportunités d’IDE en Tunisie. Une Tunisie qui perd du coup et «grâce» aux bonnes senteurs de jasmin de sa révolution 8 points dans ce classement, mondialement considéré comme  véritable livre de chevet pour les entreprises étrangères à la recherche  d’opportunités d’IDE. «La Tunisie, le pays où le printemps arabe a commencé, a reculé de huit positions en 40ème place par rapport à l’ancien classement du rapport 2010-2011, reflétant probablement ainsi, l’instabilité de l’environnement d’affaires pendant le soulèvement, aussi bien qu’une intensification d’un certain nombre de défis auxquels le pays fait face», indique le rapport du WEF. Et ses auteurs de préciser  [véritable petite bombe] que ces défis, « incluent une évaluation moins favorable de la qualité des institutions publiques et privées (le classement de la Tunisie y  baisse de  la 23ème à 41e d’un rapport à l’autre) et une structure institutionnelle [désormais] perçue comme plus encline à la corruption et au favoritisme gouvernemental et un  pouvoir judiciaire jugé moins indépendant, que lors des années précédentes».
Ces classements sont certes établis à partir de jugements et d’une perception des investisseurs étrangers. Mais le rapport est élaboré en partenariat entre le WEF et l’IACE (Institut Arabe des Chefs d’Entreprise) et traduit donc aussi une certaine perception du climat des affaires en Tunisie par des hommes d’affaires et des chefs d’entreprise, depuis la Révolution, en proie à une chasse aux sorcières, à une série d’actions en justice entre gel des comptes bancaires et des avoirs et  confiscations de biens et à des déclarations gouvernementales plus accusatrices que relevant de la défense. 
L’insécurité pèse lourd sur le classement GIC de la Tunisie.
Le rapport 2011-2012 du WEF sur la GIC met aussi l’accent [et il semblait s’y attendre] sur la situation sécuritaire, «un des avantages les plus compétitifs du pays dans le passé », indique-il,  et qui «prend cette année un poids beaucoup plus important dans le climat des d’affaires dans GCI 2011-2012, et baisse de la 14ème à 47ème place ». Une situation sécuritaire encore détériorée [les derniers évènements objet du discours du Premier ministre en témoignent], qui semble avoir beaucoup pesé sur le classement de la Tunisie et les conclusions du WEF.
Ce dernier tempère ensuite son jugement, en indiquant que «le fait que les événements n’aient pas affecté deux des forces compétitives principales du pays, sert de bon augure pour l’avenir. D’abord, la Tunisie continue d’afficher des résultats éducatifs solides qui restent significativement au-dessus de la moyenne nord-africaine non seulement en termes de qualité (33ème), mais aussi pour la participation aux niveaux primaire et secondaire. Et la seconde, est le maintien d’un environnement macro-économique sain, permettant ainsi au nouveau gouvernement du pays de  profiter d’un niveau raisonnable  de la dette publique et d’un petit déficit budgétaire». 
Il revient ensuite pourtant à la charge, précisant comme un écho aux voix de ceux qui ne cessent de tirer la sonnette d’alarme sur la détérioration de la situation économique et le manque de visibilité, malgré les accusations d’agitateurs de l’épouvantail économique, que  «l’agenda économique futur de la Tunisie reste un défi majeur qu’il lui faut relever. Il exigera notamment que les leaders politiques ne perdent pas de vue l’image à long terme en résistant aux pressions publiques qui pourraient prendre le dessus sur les réformes pour améliorer la compétitivité  des investissements». 
Et le GIC du WEF d’ajouter, cette fois comme un soutien aux cris d’alarme du patronat tunisien, notamment, et des hommes d’affaires en général, que le second défi reste l’emploi et le chômage dans une conjoncture de quasi récession et de panique de l’investissement face à une montée des revendications sociales. «Créer de nouvelles opportunités d’emploi pour la jeunesse, exigera du marché du travail, non seulement d’être plus efficace et flexible et une culture de la méritocratie dans les affaires, mais aussi de l’activité industrielle et commerciale d’être libéralisée en créant un environnement d’affaires qui soit plus sain et contribuant à la concurrence, notamment en réduisant les barrières douanières, actuellement contrainte par la paperasserie et de impôts élevés et en baissant les tarifs de douane à l’importation».
Tout cela pèsera certainement sur la croissance économique tunisienne, fortement liée aux IDE, à l’export et au tourisme, des secteurs eux-mêmes fortement liés à la perception des partenaires étrangers de ce qui se passe en Tunisie. La Tunisie a fortement investi dans la communication pour le tourisme. Elle devrait faire mieux et plus pour son image de terre des IDE. Certains partis politiques dépensent des millions de DT dans la publicité pour leur image. Ils feraient mieux de dépenser autant pour l’amélioration de l’image du pays dont ils se préparent tous à en prendre les rênes !!
Khaled Boumiza
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