L’instabilité, l’insécurité, la corruption et le financement sont les contraintes les plus sévères auxquelles les entreprises sont confrontées. C’est ce qui ressort d’une enquête sur la compétitivité 2014 réalisée à l’initiative de l’Institut tunisien de la compétitivité et des études quantitatives (Itceq), dont les résultats viennent d’être rendus publics
Pour 39% des sondés, l’instabilité politique est classée parmi les trois contraintes les plus sévères alors que 41% des entreprises qui n’ont pas réalisé d’investissements en 2014, l’expliquent par ce facteur.
Par ailleurs, au cours du 1er semestre 2014, l’insécurité a été à l’origine de la suspension de l’activité de 6,5% des entreprises (contre 7% durant la même période de 2013). Pour cette raison, 25% des entreprises affirment n’avoir pas réalisé d’investissements en 2014.
Pour 35% des interrogés, le marché parallèle est à l’origine de la détérioration du climat des affaires en 2014. 37% citent la concurrence déloyale alors que 31% évoquent des pratiques anticoncurrentielles.
Concernant la corruption en 2013, 42% des entreprises questionnées estiment que la corruption s’est accentuée et 44% disent qu’elle s’est maintenue.
Pour les entreprises ayant accepté de répondre à la question relative à l’impact de ce phénomène, la valeur des versements non officiels est estimée à 1,1% de leurs chiffres d’affaires.
L’enquête a révélé, en outre, que la concurrence et les pratiques anticoncurrentielles nuisent à la compétitivité et portent préjudice aux entreprises respectant les règles du marché.
35% des sondés considèrent que le marché parallèle est une contrainte majeure (contre 29% en 2013), 37% évoquent la concurrence déloyale (32% en 2013), et 31% les pratiques anticoncurrentielles.
Le taux d’entreprises qui considèrent que le financement bancaire comme une crainte a grimpé de 38 à 40%, et ce en raison du taux d’intérêt, des garanties et de l’autofinancement maintenus ou durcis.
La douane est également tenue par certains chefs d’entreprises pour une contrainte majeure : 24% ont pointé du doigt les délais de dédouanement, qui sont passés de 12 jours en 2007 à 14,5 jours en 2014.
S’agissant du climat des affaires, les chefs d’entreprise estiment qu’ils sont relativement optimistes quant à l’évolution de leurs activités en 2015. 44% d’entre eux prévoient l’augmentation de leurs chiffres d’affaires, contre 32% qui demeurent incertains à ce sujet.
Toujours selon les résultats de l’enquête, les chefs d’entreprise estiment que la lourdeur et la complexité des procédures administratives constituent « un point d’entrée pour la corruption » qui freine les activités économiques.
S’agissant des contraintes financières, 40% des entreprises estiment que le coût du crédit bancaire constitue un empêchement majeur et 27% évoquent l’accès au crédit.
L’absentéisme se présente aussi comme une contrainte pour les chefs d’entreprise. Selon l’enquête, le taux d’absentéisme moyen dans le secteur industriel tunisien a atteint, en 2013, 6,66% par employé et par an, soit 20,5 jours d’absence par employé en moyenne pour l’année 2013.
Le manque à gagner est estimé ainsi à 3,31% du chiffre d’affaires pour la même année.
Il est à noter que cette étude a été réalisée du 15 septembre au 30 octobre 2014 auprès d’un échantillon de 1 200 entreprises privées, réparties sur tout le territoire tunisien, opérant dans l’industrie et les services.
Kh.T