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Ali Harzi a-t-il changé de statut dans l’affaire de l’assassinat de l’Ambassadeur américain à Benghazi ?

En changeant le statut du Tunisien Ali Harzi Ouni dans l’affaire de l’assassinat de l’Ambassadeur américain Christopher Stevens et de trois autres de ses compatriotes à Benghazi le 11 septembre 2012, de témoin à accusé, les services secrets américains ont, semble-t-il, du nouveau sur son rôle dans ce crime terroriste. En effet, le Département d’Etat américain vient de désigner Ali Harzi Ouni comme terroriste international à part entière, en vertu du décret exécutif (EO) 13224, qui cible les terroristes et ceux qui fournissent un soutien à des terroristes ou à des actes de terrorisme. Cette décision aura pour effet, côté américain, l’interdiction aux citoyens US de conclure des transactions avec Ali Harzi Ouni et le gel de tous les biens et les intérêts de ce dernier aux États-Unis et également d’interdire à l’intéressé de fouler le sol américain.

Ali Harzi Ouni a également été ajouté à la liste 1267/1989 relative aux sanctions de l’ONU contre al-Qaïda, enjoignant à tous les Etats membres de mettre en œuvre le gel des avoirs, l’interdiction de voyage, et l’embargo sur les armes.

Les données le concernant indiquent qu’Ali Harzi Ouni est actuellement en Syrie, après avoir travaillé depuis qu’il a intégré le groupe Ansar al-Sharia en Tunisie en 2011 à recruter des volontaires, pour faciliter leur voyage en Syrie, et pour la contrebande d’armes et d’explosifs en Tunisie. Ansar al-Sharia a été classée organisation terroriste étrangère et entité terroriste mondiale par le Département d’État américain le 13 janvier 2014, de même qu’elle a été ajoutée à la liste des sanctions établie par l’ONU, le 23 septembre 2014. En Tunisie elle a été classée comme telle depuis fin août 2013.

Harzi a été l’un des premiers suspects dans l’attaque Benghazi à être identifié publiquement. Le journal Daily Beast avait annoncé son implication dans l’attaque contre la mission des États-Unis à Benghazi après que des responsables américains ont appris qu’il avait «posté une mise à jour sur les réseaux sociaux sur l’attentat peu de temps après le début de l’attaque ».

Arrêté à l’aéroport d’Istanbul avec un faux passeport, en octobre 2012, à la demande des autorités américaines, alors qu’il était en route pour la Syrie, il avait été expulsé vers la Tunisie, et placé en détention pendant des semaines. En décembre 2012, des agents du FBI l’ont interrogé sur l’attaque de Benghazi. Ansar al charia Tunisie, une organisation terroriste liée à Al-Qaïda a traqué les enquêteurs dont les photos ont été mises en ligne, tout en condamnant le gouvernement tunisien pour avoir autorisé le FBI d’interroger Harzi.

Le juge d’Instruction au 6ème bureau au Tribunal de première instance de Tunis a décidé lundi 7 janvier 2013, de libérer Ali Harzi, en dépit de son rôle présumé dans la mort de quatre Américains. Ansar al Charia a posté une vidéo célébrant la libération de Harzi. Le juge d’Instruction avait assorti sa décision de lui accorder la liberté de le soumettre à une mesure d’interdiction de voyage, afin de permettre l’exécution de la commission rogatoire internationale, du fait qu’il était considéré comme témoin dans l’affaire de l’assassinat de l’ambassadeur américain à Benghazi.

Mais à sa sortie de prison, il a disparu et quelques semaines après, son nom a été cité dans l’affaire de l’assassinat de Chokri Belaid.

Les responsables américains, y compris le secrétaire d’État Hillary Clinton et John Brennan, qui est devenu le directeur de la CIA, ont été interrogés sur la libération de Harzi, lors d’auditions au Congrès américain.

C’est à la suite d’une grande pression que les Américains ont pu interroger Ali Harzi. En octobre 2012, Lindsay Graham, sénateur américain membre de la commission de l’aide étrangère, avait menacé de suspendre les aides américaines en faveur de la Tunisie si les autorités tunisiennes continuaient à interdire aux enquêteurs américains d’approcher Ali Harzi. Selon une dépêche de Reuters datée du 25 octobre 2012, un responsable du ministère tunisien de la Justice, a démenti tout lien entre cet homme et la mort de Christopher Stevens, l’ambassadeur américain en Libye. Mais la chaîne d’information «Fox News» a annoncé mardi 30 octobre 2012 que «des responsables américains sont frustrés de ne pas pouvoir accéder à Harzi, alors que le département d’Etat américain a refusé de commenter la question directement».

Les enquêteurs américains ont été autorisés à partir du 2 novembre 2012 à interroger Ali Al Harzi sous la supervision de responsables tunisiens, et ce en vertu de l’accord entre les deux pays .Les autorités américaines ont, toutefois, «regretté» que la conclusion de l’accord « ait pris un certain temps », mais ont estimé que cet arrangement permet aux enquêteurs américains d’avancer « dans l’enquête de l’attaque de la Benghazi ».

Rached Ghannouchi avait au moment des faits (lors d’une interview au journal arabe basé à Londres Al Hayat du 30 septembre 2012) plaidé pour la non- participation d’al-Qaeda à l’attaque de Benghazi, qui était, à ses yeux, le fait d’assaillants locaux.

En fait, depuis début 2013, date de la libération d’Ali Harzi par la justice tunisienne, deux éléments importants se sont ajoutés au dossier. Le premier est l’arrestation d’Abou Anas Allibi en octobre 2013, et le second l’arrestation d’Ahmed Abou Khattala, le 17 juin 2014. Tous deux étaient associés au dossier. Le premier, mort en captivité à New-York, le 3 janvier 2015, était soupçonné d’être l’homme d’al Qaeda en Libye après la chute de Kadhafi, et le cerveau des attentats de Dar Assalam et de Nairobi en 1998, revendiqués par Oussama Ben Laden ; le second (Abou Khattala) est considéré par les américains comme une figure -clé des attaques contre les bâtiments américains à Benghazi en septembre 2012. Les deux présumés terroristes ont été arrêtés et interrogés et sûrement ils ont aidé les Américains à se faire une idée précise sur les rôles des différents intervenants dans les évènements de Libye mais aussi, dans ce qui passe au niveau régional.

Aboussaoud Hmidi

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