AccueilLa UNETunis : Le départ des sociétés pétrolières indique-t-il une nouvelle tendance

Tunis : Le départ des sociétés pétrolières indique-t-il une nouvelle tendance

La baisse de 43,5% des investissements étrangers par rapport à 2013 révélée par les dernières statistiques publiées par l’Agence de promotion de l’investissement extérieur (FIPA) va-t-elle se confirmer ou disparaître? Et quelle est la place des investissements dans le secteur de l’énergie dans ce tableau ?

Les sociétés pétrolières seraient, paraît-il, les plus touchées par cette tendance. A partir de juin 2014, le gouvernement Jomâa annonce, déjà, deux éléments majeurs qui bloquent le secteur. D’abord, la baisse de la production qui tombe de 70 à 58 mille barils entre 2010 et 2014. Ensuite, le refus de la commission de l’énergie à l’ANC de renouveler tous les permis de prospection et d’exploitation des forages de gaz naturel et de pétrole en Tunisie en application de l’article 13 de la constitution qui lui donne les pleins pouvoirs sur le dossier . Cette commission expliquait, à l’époque sa décision par des dépassements dans l’octroi des permis et le non respect de plusieurs compagnies des clauses des contrats signés avec l’État tunisien.

A ces grands blocages qui n’ont donné presqu’aucune nouvelle prospection durant 2014, et coûté à l’État tunisien, entre 400 et 500 millions de dollars par jour, se sont ajouté d’autres contraintes subies par ces mêmes sociétés. La chute des cours mondiaux du pétrole qui découragent les sociétés opérant en Tunisie de poursuivre leurs activités et le climat social caractérisé par des grèves à répétition.

Des informations publiées ce mardi, font état de la décision de la société pétrolière italienne « ENI », de quitter le pays, et ce après avoir rencontré plusieurs problèmes depuis l’avènement de la révolution. Ces mêmes informations indiquent qu’ENI a choisi de céder ses parts à une entreprise koweitienne.

La société aurait basé sa décision sur une étude qu’elle a elle-même menée et qui a révélé que l’industrie pétrolière souffre d’un triple manque: de technologie avancée, de capacité de production conséquente et surtout de financement. La société aurait, également, reproché aux gouvernements qui se sont succédé de manquer d’une approche claire dans les négociations avec la société italienne.

La société pétrolière britannique de prospection et d’exploitation énergétique «Petrofac», installée à Kerkenah, fait face à des difficultés similaires, liées à une vague de contestations de la part des chômeurs de l’île.

Et devant une telle situation, Petrofac vient d’informer le tissu économique de l’île ( hôtels et sociétés de service) qu’elle va mettre fin aux contrats de service qui la lie à eux. Ces difficultés trouvent leur origine dans l’engagement pris, il y a trois ans, par la société de pétrole d’aider 268 diplômés du supérieur en chômage de l’ile, et elle a décidé, suite aux difficultés financières de ne plus dispenser ces aides, affirmant toutefois qu’elle est prête à les accompagner pour monter leurs propres projets. Mais les diplômés chômeurs voulaient être titularisés dans la société qui a comme effectif moins d’employés ( 170 fonctionnaires), que le nombre de ces diplômés chômeurs. Ces développements indiquent que Pétrofac entrainera avec elle tout le tissu économique de l’ile.

Les contestataires ont installé une tente devant les entrées de la société, empêchant ses employés de travailler et stoppant net les activités de l’unité de production. Constat, des pertes estimées à 10MD à cause de ces mouvements répétées.

Il semble que d’autres sociétés suivront le même chemin, et la décision de quitter le site Tunisie devient un choix que partagent plusieurs opérateurs économiques étrangers, a estimé l’ex ministre des finances, Houcine Dimassi.

Joint par téléphone, il a justifié son approche par les grèves injustifiées qui paralysent le pays devant l’inaction du gouvernement qui n’a presque plus de marge de manœuvre. « La situation actuelle en Tunisie n’est pas rassurante non seulement pour les citoyens, mais aussi pour les investisseurs qui cherchent généralement un climat favorable pour mettre en oeuvre leurs projets », a dit notre interlocuteur, avant de préciser que « la grogne sociale n’encourage pas les promoteurs à continuer leurs activités dans le site Tunisie ».

Commentant particulièrement le cas des sociétés pétrolières, Dimassi rappelle que la baisse des prix du pétrole, qui ont chuté dans les six derniers mois de 2014 de plus de 50 % pourrait pousser d’autres compagnies à suivre le même chemin. Car, elles redoutent que ces baisses ne réduisent particulièrement le rendement des bassins qu’elles exploitent.

En dépit de cette polémique suscitée ces derniers temps, le départ de certaines entreprises étrangères n’aurait pas un grand effet, d’après le département de l’industrie qui a essayé par la voix du ministre Zakaria Hamad de minimiser les effets négatifs de cette tendance.

Hamad a dans ce cadre assuré à l’agence « TAP » que le départ de la société italienne ENI n’a pas d’effet négatif sur la production du pétrole en Tunisie et n’a aucun rapport avec la situation sécuritaire du pays. Le ministre a donné une simple explication technique à cette décision qui est due à l’équation qu’ENI n’arrive pas à résoudre entre l’augmentation des charges de production et la baisse du prix du baril du pétrole au niveau mondial.

Wiem Thebti

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