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Tunis : Le ministère des Affaires relieuses peuplé de «disciples» de Daech et plus de 130 mosquées hors contrôle!

Fadhel ben Achour, le secrétaire général du syndicat des cadres religieux a accordé à Africanmanager une interview exclusive où il a évoqué des chiffres contraires à ceux avancés par le ministère des Affaires religieuses concernant le nombre des mosquées qui échappent encore au contrôle de l’Etat.

Il a reconnu, en outre, l’existence au sein du ministère des éléments takfiristes revendiquant les pensées de Daech. Interview :

Qu’est ce que vous pensez de l’attaque terroriste perpétrée mercredi dernier contre le musée du Bardo ?

La Tunisie est aujourd’hui victime des discours extrémistes, takfiristes prononcés dans les mosquées incitant à la haine et au meurtre. Nos jeunes sont aussi victimes de ces discours et ils se trouvent aujourd’hui facilement enrôlés dans des réseaux pour le Djihad en Syrie ou en Libye.

Mais le ministère parle d’un nombre très minime des mosquées qui échappent encore au contrôle de l’Etat

Nous sommes toujours en confrontation avec le ministère des Affaires étrangères. Mais la réalité est que plus de 47 mosquées, aujourd’hui, échappent encore au contrôle de l’Etat alors que 85 autres sont suspects et opèrent sans autorisation légale. Toutes ces mosquées se soustraient à ce jour au contrôle de l’Etat et le ministère des Affaires religieuses ignore même la partie qui les dirige.

De plus, un bon nombre de sécuritaires ont été agressés verbalement ou physiquement par des éléments extrémistes sans que le ministre bouge. Au contraire, certains ont facilité le travail de ces éléments extrémistes. Ils les ont même aidés à fuir la Tunisie.

Et quel est l’état actuel de la mosquée de la Zitouna ?

La mosquée de la Zitouna échappe encore au contrôle de l’Etat alors qu’il s’y trouve plusieurs « milices de Daech ». La dite mosquée est gérée aujourd’hui par pas moins de 50 éléments extrémistes, sans que les agents sécuritaires interviennent. Pourtant, la mosquée se trouve à quelques mètres du ministère de la Défense.

Il y a toujours un différend entre vous et Houcine Laâbidi, pourquoi ?

Les dépassements et les erreurs de Houcine Laâbidi, imam de la mosquée de la Zitouna sont énormes. Il gère et contrôle plusieurs biens alors qu’ils sont sous la tutelle de l’Etat tels que l’espace Khaldounia.

Il s’est emparé aussi de 24 mosquées, passées sous son contrôle, les considérant comme des filiales de la mosquée de la Zitouna. Cette personne-là mène jusqu’à ce jour ses agissements dans l’impunité totale sans les moindres poursuites judiciaires à son encontre.

Ce qui fait peur aujourd’hui, c’est de voir toutes ces personnes-là qui ont sous leur coupe les mosquées, deviendront parmi les dirigeants au sein de l’organisation terroriste Daâch voire même devenir des « Emirs », notamment devant le silence des autorités.

Peut-on considérer que l’Etat a réussi, aujourd’hui, dans sa mission de lutte contre le terrorisme ?

L’Etat n’était pas en mesure de prendre sous son contrôle des mosquées, que peut-on dire alors des montagnes et plus particulièrement de Jbel Chaâmbi ? L’Etat n’a pas été décisif à cet égard et le ministère des Affaires religieuses était dirigé par des personnes dépourvues du sens citoyen et cultivant des idées qui nous sont étrangères au point qu’ils ne croient pas en l’Etat.

Le ministère regroupe, également, des éléments qui portent les pensées et les convictions de Daâch. Ces personnes-là représentent un grand danger sur le pays.

Et cette situation se poursuit jusqu’à aujourd’hui ?

Non, aujourd’hui plusieurs éléments se sont retirés mais il n’empêche qu’il en existe encore qui occupent des postes clés au ministère. Ils ne sont que le symbole de l’échec, ayant gardé le silence sur certains dossiers, et c’est pourquoi ils sont appelés à quitter le ministère.

La proposition de certains politiciens de retirer la nationalité tunisienne à ceux qui combattent en Syrie, est-ce la bonne décision ?

Cette décision a été revendiquée par l’Union européenne, mais je pense qu’elle reste insuffisante.

Qu’est-ce que vous proposez ?

Il faut encadrer et réintégrer ces gens-là puisqu’ils sont victimes des discours takfiristes extrémistes.

En tant que syndicat, avez-vous réagi à l’initiative de réintégrer les jeunes de retour de Syrie ?

Oui bien sûr ! On a créé une commission regroupant des médecins en psychologie et des experts en sociologie pour encadrer ces jeunes de retour de Syrie ou encore de Libye, mais on n’a pas trouvé ce que nous avons attendu. Aucun de ces jeunes n’a accepté l’idée.

Et la dite commission est toujours active ?

Non, elle est dissoute, la commission a été très contestée.

Comment doit-on faire alors ?

L’Etat seul peut assumer ce rôle-là. C’est la seule partie qui peut exercer la puissance publique et soumettre les jeunes à cet encadrement même par la force.

Khadija Taboubi

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