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Tunis : BCE à Paris Match :Les islamistes ont échoué, et jamais la Tunisie ne sera gouvernée par la charia

Dans une interview accordée au magazine français Paris Match, Béji Caïd Essebsi(BCE) a indiqué que les forces de sécurité n’étaient « visiblement pas assez à leur garde », après les attentats liés à Daech en France( attaque contre le journal Charlie Hébdo, le 7 janvier 2015), et au Danemark (le 15 février2015).BCE, qui a relevé qu’il y a eu des défaillances lors de l’attaque du Bardo, a cependant souligné que les forces de sécurité ont bien réagi.« Nos services de sécurité ont été très efficaces pour terminer rapidement l’attaque au Bardo, évitant certainement des dizaines de morts supplémentaires si les terroristes avaient pu déclencher leurs ceintures d’explosifs ». Il a expliqué qu’en amont « la police et le renseignement n’ont pas été assez systématiques pour assurer la sécurité du musée ». Remontant dans le passé, il a affirmé que l’administration tunisienne a été affaiblie et désorganisée par quatre années de mauvaise gouvernance depuis la Révolution, avant d’ajouter : « Mais nous sommes en train de nous ressaisir. Les réformes vont être très rapides, nous allons mettre les bouchées doubles ».

Dans l’interview, mise en ligne en partie sur le site internet de Paris Match et qui paraîtra en intégralité, accompagnée de reportages en Tunisie dans le magazine jeudi, BCE a rappelé pour expliquer l’émergence du phénomène djihadiste en Tunisie, que ces dernières années, un vrai laxisme des autorités, notamment sous le gouvernement des islamistes, a été remarqué. Ce laxisme, déclare-t-il, s’est accompagné d’une situation économique et sociale dramatique qui a touché surtout les jeunes et d’une guerre civile aux frontières de la Tunisie, en Libye, où plusieurs factions lourdement armées ont fait allégeance à Daech.

La ruée des jeunes vers le djihad répond à un état d’esprit qui prévaut chez cette catégorie de la population. «Dans la jeunesse désœuvrée, souvent désespérée, l’appel djihadiste a fonctionné », souligne BCE qui indique que 4000 Tunisiens ont rejoint le djihad, en Syrie, en Libye ou ailleurs, et quelque 500 sont déjà rentrés, où ils posent un défi, sans parler des 5000 ou 6000 autres que les autorités ont réussi à empêcher de partir.

A la question : que compte la Tunisie faire pour répondre à ce défi ?, BCE souligne que sa principale ambition, est d’améliorer la situation économique de la population, rappelant les propos de Saint Thomas d’Aquin qui disait : «Il faut un minimum de bien-être pour pouvoir pratiquer la vertu » . Et établissant un rapport inversement proportionnel entre le bien-être des Tunisiens et l’espoir qui va avec, d’une part, et les idées du takfir d’autre part, BCE insiste sur le fait que « lorsque les gens retrouveront espoir, l’islam radical se résorbera ».Il complète, au passage, le tableau en mettant en avant le rôle du système éducatif progressiste et moderniste porteur des valeurs du 21ème siècle et de la modernité qui doit être instauré. Reprenant une formule qui lui est chère, BCE rappelle que ce sont 14 siècles qui séparent les Islamistes de la Tunisie actuelle : « Ils rêvent d’imposer un retour au 7ème siècle, nous voulons le 21ème ». Il revient, pour appuyer sa thèse, sur la signification du dernier scrutin qui l’a porté à la magistrature suprême et le sens du vote massif des femmes tunisiennes à son profit, pour affirmer : « C’est d’ailleurs le principal engagement de mon mandat : faire entrer mon pays dans le 21ème siècle, irrévocablement. J’en ai pris l’engagement, notamment auprès des 1,2 million de femmes qui m’ont fait l’honneur de voter pour moi ». Il termine sur un ton d’espoir : «Mon objectif personnel, c’est que d’ici la fin de mon mandat, les Tunisiens se sentent de nouveau bien dans leur pays. Qu’ils ne cherchent plus à le quitter, soit pour aller se battre, soit pour émigrer en Europe ». Mais il constate qu’une parenthèse vient de se refermer pour ce pays qui est un havre de démocratie, mais n’est malheureusement plus un havre de paix, en disant tout haut : « Aujourd’hui les islamistes ont échoué, et jamais la Tunisie ne sera gouvernée par la charia ».

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