AccueilLa UNETunis-Opération du Bardo : Des questions, lancinantes, malgré la ferme solidarité nationale

Tunis-Opération du Bardo : Des questions, lancinantes, malgré la ferme solidarité nationale

L’opération du Bardo, ce mercredi 18 mars 2015, à quelques mètres de la nouvelle Assemblée des Représentants du Peuple, signe un changement majeur dans la stratégie terroriste des groupes Jihadistes qui infestent depuis quelques années la Tunisie et la noyautent de caches d’armes et de toutes sortes d’outils logistiques. C’est, en effet, la première fois que le terrorisme frappe directement les citoyens tunisiens, même si l’exemple de la tentative d’attentat à la bombe dans un hôtel de la ville balnéaire de Sousse, rappelle que ce n’est pas la première fois que le terrorisme essaie de s’attaquer au secteur touristique pour frapper de plein fouet l’économie tunisienne. Mais les terroristes donnent la preuve au nouveau ministre de l’Intérieur, au nouveau gouvernement et au nouveau chef de l’Etat, qu’ils peuvent frapper là où ils veulent, lorsqu’ils le veulent. Cela malgré toutes les arrestations anticipatives.

Cette opération intervient aussi à deux jours de la date symbolique de la fête de l’Indépendance, le 20 mars où le chef de l’Etat tunisien préparerait une initiative de réconciliation nationale qui devait contribuer à tourner une nouvelle page de la transition politique. Une date, celle du 20 mars, généralement synonyme d’amnistie pour nombre de prisonniers, de droit commun certes, mais aussi politiques et même impliqués dans des affaires de terrorisme.

L’opération du Bardo appelle en tous cas, d’abord quelques rappels et ensuite quelques questions, lancinantes et sans réponse, bien malgré le sentiment de solidarité nationale qui habite tous les Tunisiens.

– Rappel d’abord à Ennahdha et à Moncef Marzouki.

Il y a quelques années, Rached Ghannouchi s’enflait d’orgueil en disant avec un certain amusement qu’ils lui rappelaient sa jeunesse et qu’il encourageait les Salafistes à installer les Medrassas et les tentes de prédication. On se rappelle, aussi, cette réponse du ministère de l’intérieur d’Ali Larayedh, en réponse à ceux qui annonçaient l’existence de Jihadistes en Tunisie, qu’ils étaient en montagne pour faire du sport. On se rappelle aussi, les listes de terroristes mis en liberté par le premier gouvernement de l’après Révolution et même par Moncef Marzouki lorsqu’il était chef d’Etat provisoire. C’était encore lui qui leur offrait le pardon s’ils descendaient du Chaambi où ils égorgeaient les soldats tunisiens. C’est de là et à partir de ces moments, qu’était né et s’était développé le terrorisme islamiste en Tunisie. Le Coran ne dit-il pas que le rappel est bon pour les Croyants ?

– Comment ont-ils pu accéder à une zone supposée être hautement sécurisée ?

Il est ensuite temps, mais encore une fois alors que le ministère tunisien de l’Intérieur confirme sa porosité, de poser cette question de savoir comment ces terroristes ont-ils pu accéder aussi facilement à ce périmètre hautement sécurisé, sous surveillance policière, de l’armée, de la vidéosurveillance, des portiques de sécurité et autres brigades canines ? Un périmètre qui résume à lui seul toute la nouvelle démocratie tunisienne. Comment se fait-il que personne n’ait rien vu et n’ait rien signalé ? On n’ira pas, par respect à ceux qui sont morts dans cette opération parmi les forces de l’ordre et les citoyens, jusqu’à nous demander s’ils avaient reçu une quelconque aide. Mais on est en droit tout de même de nous poser ces questions, surtout que cette opération survient, un jour après des arrestations de suspects terroristes à La Marsa chez lesquels ont été saisis des uniformes militaires. Une opération qui survient un mercredi, jour dit de la punition dans la littérature Jihadiste, selon plus d’un expert de ses sectes islamistes !

– Pourquoi les bus n’étaient protégés ?

On est, aussi, en droit, de demander des explications au ministre de l’Intérieur et à la ministre du Tourisme au sujet du manque de protection aux touristes de ces deux bateaux de croisière que les terroristes attendaient manifestement de pied ferme, selon certains témoins, et dont le premier bus a été la cible de la première salve des Kalachnikovs des terroristes. Des touristes spéciaux, de croisières qui ne s’arrêtaient qu’un jour dans l’escale tunisienne. Des touristes dont la réussite du séjour déterminait le sort de toute la saison et dont le court séjour intervenait dans une conjoncture sécuritaire hautement sensible !

Des pourquoi qui ne trouveront certainement pas de réponses de la part du nouveau ministre de l’Intérieur, ni de son SE chargé de la sécurité qui avouait il y a quelques jours les fuites dont font l’objet ses services.

Khaled Boumiza

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