Ce sont majoritairement les éléments de l’Armée nationale et des forces de sécurité qui paient le plus grand tribut dans la lutte contre le terrorisme. Chaque fois que l’un d’eux tombe en martyr, le problème de l’indemnisation se pose avec une acuité renouvelée. Au point que plusieurs syndicalistes et familles de martyrs ou de blessés suite à des attaques terroristes n’ont de cesse de s’élever contre la politique menée depuis des années et qu’ils jugent injuste.
Toutefois, une source bien informée au sein du ministère de l’Intérieur a assuré à Africanmanager que les familles des martyrs et blessées ont bénéficié de leurs droits conformément à la loi N°51/2013 fixant un régime spécifique d’indemnisation des dommages causés aux agents des forces sécuritaires, victimes d’accidents de travail et de maladies professionnelles.
D’après notre source, le bilan des crimes odieux dont ont été victimes les martyrs s’élève 25 martyrs dont 18 agents de la Garde nationale et 7 autres relevant de la sécurité.
Jusqu’à ce jour, 21 parmi ces 25 ont bénéficié de leurs droits. « Toutes les familles de ces martyrs ont reçu 40 mille dinars de la part de la présidence du gouvernement, 30 mille de la part de la Mutuelle ainsi que des aides différentes variant entre 5 et 10 mille accordées par le ministère de l’Intérieur », a précisé la même source ayant préféré garder l’anonymat. Elle a ajouté que les familles de victimes bénéficient aussi d’autres avantages octroyées par plusieurs partis politiques. A cela s’ajoute, le capital de décès accordé par la CNRPS.
Pour les 4 autres martyrs qui ont été tués lors des attaques de Boulaaba (gouvernorat de Kasserine), la même source a relevé que les efforts se poursuivent afin de ficeler les dossiers les concernant.
Il est à noter que l’indemnisation est calculée sur la base de la carrière professionnelle du martyr depuis son intégration dans le corps sécuritaire jusqu’à la retraire, et ce, conformément à la convention signée entre ce département et la CNRPS.
Outre ces indemnisations, l’institution sécuritaire a aussi procédé au recrutement d’un membre de chaque famille de ces victimes. « Jusqu’à maintenant, 18 individus ont été recrutés selon leurs spécialités dans la fonction publique. Pour les 3 autres, on n’a rien fait puisque leurs familles n’ont pas présenté de candidat», a fait remarquer la même source.
Encore plus, 12 familles de victimes ont obtenu des aides à la faveur de la campagne téléthon « Houmat Al Hima », lancée par Nessma TV. Ajoutons à cela, 7 familles qui ont bénéficié chacune de 1500dt du festival international de Carthage.
Dans le même contexte, la source a assuré que les efforts se poursuivent, en coordination avec le ministère de l’Habitat, pour faire bénéficier les familles de logements sociaux.
86 blessés, objet de suivi
S’agissant des blessés, 86 agents ont obtenu des indemnités dont la valeur varie entre 4 et 10 mille dinars sans oublier les aides financières et sociales ainsi que la prise en charge relative aux frais de soin, de la rééducation et d’autres prestations médicales .
Dans ce contexte, la même source a déclaré que 7 parmi les 86 sont des cas graves comme l’amputation des jambes et la perte de vue. 6 sur 7 ont bénéficié de soins à l’étranger alors que le dossier du dernier cas est en cours de finalisation.
« On œuvre à tout faire pour que les blessés et les familles de nos victimes bénéficient de leurs droits et les efforts se poursuivent pour mettre en place d’autres mesures opportunes », a-t-elle noté. C’est d’autant plus important que la garantie de la stabilité du pays et la lutte contre le terrorisme restent tributaire de la protection de l’ensemble des agents pour pouvoir gagner ce challenge et endiguer ce fléau qui pose de réelles menaces, selon ses dires
Wiem Thebti
