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Tunis : Qu’y a-t-il derrière le regain d’intérêt US vis-à-vis de la Tunisie?

La tenue, la semaine dernière, à Tunis, de la conférence tuniso-américaine sur l’investissement et l’entrepreneuriat « Pour l’établissement de partenariats stratégiques », vient confirmer le regain d’intérêt que les Etats-Unis affichent à l’endroit de la Tunisie dont la transition démocratique est allée comme une lettre à la poste. Dans ce contexte, le Congrès américain vient d’élaborer un rapport intitulé « la transition démocratique en Tunisie » à l’adresse des députés et sénateurs américains.

Cette conférence, organisée conjointement par le département d’Etat Américain, la Chambre de Commerce Américaine en Tunisie et Partners for a new begining-North Africa Partnership for Economic Opportunity (PNB-Napeo), a été marquée par une présence politique importante : la Secrétaire au Commerce américain Penny, le directeur général de l’Overseas Private Investment Corporation Madame Elizabeth Littlefield et le Secrétaire d’État Adjoint aux Affaires Economiques et Commerciales Charles Rivkin.

Madeline Albright l’ancienne Secrétaire d’état américaine et présidente du National Endowment for Democracy, était aussi présente et a eu des entretiens avec les officiels et des hommes politiques tunisiens. Surtout, le multimilliardaire américain George Soros, était également en visite en Tunisie, lundi 9 mars 2015. Il a eu des entretiens avec le président de la République, Béji Caied Essebssi, ainsi qu’avec plusieurs hommes politiques et responsables de fondations tunisiennes.

Dans le cadre des nouvelles priorités de la politique des États-Unis en Tunisie, portant sur l’appui de la démocratie, le soutien aux échanges commerciaux, la promotion des investissements, et la lutte, de concert avec le gouvernement tunisien, contre le terrorisme, le Congrès s’apprête à remodeler la politique américaine envers la Tunisie.

L’Administration a demandé 134 millions de dollars d’aide pour la Tunisie pour 2016, dont environ 60% iraient à l’assistance à la sécurité, soit plus du double de l’enveloppe demandée pour l’exercice 2015.

Alors que le Congrès examine cette demande et l’engagement des États-Unis avec la Tunisie, les députés peuvent planchent sur une série de questions dont celle, de savoir comment Nida Tounes procédera-t-il aux réformes de la réglementation, la justice transitionnelle, et la réforme du secteur de la sécurité, cmment la nouvelle constitution de la Tunisie sera-t-elle interprétée et appliquée spécialement quand il s’agit des dispositions garantissant les libertés civiles et l’égalité des sexes, à quel point les groupes extrémistes islamistes en Tunisie constituent-ils une menace à la sécurité US National, quels facteurs expliquent l’extrémisme intérieur et la participation tunisienne dans le terrorisme transnational, et dans quelle mesure les Etats-Unis cherchent à associer l’aide du contre-terrorisme avec l’appui du contrôle législatif et associatif du secteur de la sécurité.

Les défis politiques relevés haut la main

Le Congrès américain a salué la tenue des élections législatives et présidentielles qui ont donné vainqueur Nida Tounès sur ses rivaux. « La Tunisie est passée par une étape très sensible est celle de la formation du gouvernement qui a prouvé une maturité politique des différents partis politiques, spécialement de Nida Tounes qui a préféré faire participer tous les composants politiques ; les démocrates tels que Afek Tounes, UPL et les islamistes du parti Ennahdha », a-t-il estimé.

Le Congrès américain n’a pas moins mis l’accent sur l’absence du Front populaire dans la nouvelle formation gouvernementale de Habib Essid. Le FP s’oppose à la fois à Nidaa Tounes et à Ennahdha, selon le rapport, et semble être bien placé pour diriger l’opposition parlementaire.

Le FP est, selon le Congrès, un parti laïc, mais plus fortement à gauche de Nidaa Tounes, et ses dirigeants étaient adversaires activistes du régime Ben Ali.

Les Américains sont cependant méfiants quant à l’existence de quelques groupes salafistes qui ont créé des partis politiques conformément à la loi tunisienne, mais beaucoup d’entre eux semblent préférer opérer en dehors de la législation tunisienne et du cadre politique formel. Dans certaines régions, les groupes salafistes contrôlent certaines mosquées et ont mis en place la sécurité et de prestation de services networks.

Avec l’arrivée du gouvernement de Mehdi Jomaa, une vaste opération de ratissage des mosquées a été lancée afin de reprendre leur contrôle.

La constitution de 2014, fruit d’une maturité politique

Le rapport a félicité le peuple tunisien de sa nouvelle constitution qui est « le produit d’un large débat entre les différents composants politiques et la société civile ». Elle a été adoptée avec une majorité écrasante à l’Assemblée Nationale Constituante en Janvier 2014 et reflète un processus complexe des différents points de vue politiques et idéologiques quant à la nature de l’Etat et l’identité de la société. Malgré une tendance laïque, la constitution protège l’identité musulmane de la Tunisie, qui a provoqué à un certain temps une tension et des différends relatifs à ses dispositions jugées « libérales ».

Daech et l’AQMI dans la ligne de mire

Plusieurs groupes extrémistes basés en Tunisie ont vu le jour depuis 2011, y compris « Ansar al charia » en Tunisie et une cellule connue sous le nom de « la brigade Okba Ibn Nafaa », qui est censément actif dans une zone connue sous le mont Chaambi, près de la frontière algérienne.

Le rapport évoque également l’insécurité sur les frontières Tuniso-Libyennes et dans le désert, qui suscitent une préoccupation, car les deux menaces semblent être les zones de transit clés pour les réseaux régionaux de contrebandiers.

Certains observateurs attribuent l’augmentation de l’activité djihadiste depuis 2011 à la libération de plus de 1 000 «prisonniers politiques» de diverses allégeances au début de 2011 (l’un d’eux a ensuite trouvé Ansar al charia), à la désorganisation des forces de sécurité dans la période qui a suivi la révolution, notamment le limogeage arbitraire des cadres du ministère de l’intérieur et aux événements au Mali et en Libye.

Ces groupes djihadistes peuvent également avoir de l’appui et le soutien des groupes salafistes tunisiens.

Les Congressmen ont fait le point sur les évènements terroristes qui ont eu lieu en Tunisie depuis la révolution.

Ils ont rappelé des attaques contre le gouvernement, touristique et des cibles occidentales dans le pays (attentat kamikaze de l’hôtel à Sousse en 2013, assassinats de Brahmi et Belaid en 2013 et les attentats contre les forces de police et de l’armée) tout en indiquant qu’un militant français-tunisien a été impliqué dans les assassinats de 2013, et a récemment intégré l’Etat islamique « Daech ».

Ce même terroriste aurait été, selon le rapport, un ancien membre d’une cellule islamiste basée à Paris qui a également été lié à l’attaque Janvier 2015 journal parisien Charlie Hebdo.

Issam Khemakhem

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