« Le temps est venu pour la Tunisie de passer à la transition économique où la croissance sera certainement au rendez-vous pour répondre aux attentes du peuple ». C’est ce qu’a affirmé Masood Ahmed, Directeur du Département Moyen- Orient et Asie centrale du Fonds monétaire international (FMI).
Lors d’un point de presse organisé conjointement avec le gouverneur de la BCT, Chedly Ayari, il a affirmé que cette mutation est essentielle pour le pays qui a réussi à achever son processus politique.
C’est une transition certes utile , mais beaucoup reste faire. En effet, trois dossiers prioritaires devront faire l’objet de discussions pertinentes.
Le premier sera d’améliorer les dépenses de l’Etat pour que 2015 soit l’année des équilibres en matière d’investissement », a dit Massood Ahmed avant d’aborder le deuxième dossier relatif à la réforme du secteur bancaire, entaché d’une série de faiblesses. « C’est un travail d’envergure », a-t-il affirmé avant d’ajourer qu’ « il est difficile d’envisager un secteur privé en l’absence de banques capables de le financer ».
Le dernier dossier consiste à améliorer le climat d’affaires. Ceci passerait, selon Masood Ahmed, par la facilitation du partenariat public-privé, la promotion de la loi sur la concurrence ainsi que par la mise en place d’’un code d’investissement adéquat.
Ce climat reste tributaire de la réduction de l’incertitude qui est celle d’une grande majorité des investisseurs, désirant s’implanter en Tunisie. « C’est le temps de regagner la confiance des investisseurs pour qu’ils terminent le travail entamé depuis quelque temps », a affirmé Masood Ahmed tout en valorisant cette démarche pour réaliser un taux de croissance de l’ordre 5%, en adéquation avec les besoins. Car, ni 3% ou 4% ne suffisent pour répondre aux besoins de la Tunisie.
La stabilité macro-économique nécessaire, mais encore insuffisante
C’est dans l’ordre des choses d’autant que l’économie tunisienne a démontré une certaine résilience dans une conjoncture difficile marquée par l’incertitude et les conflits régionaux sans oublier la fragilité de l’économie mondiale. « Vous avez préservé les équilibres macro-économiques », a expliqué Masood Ahmed qui a entamé une série de discussions avec plusieurs hauts cadres du pays. Et d’ajouter « C’est un indice positif ayant permis de mieux placer la Tunisie, étant considéré comme un facteur de confiance dans l’économie tunisienne, mais cela n’empêche qu’on a encore des soucis liés principalement à la hausse considérable du taux de chômage ».
Le représentant de FMI a, dans ce contexte, assuré que « la stabilité macro-économique est nécessaire mais elle reste insuffisante pour répondre aux revendications du peuple. Car, elle ne peut pas produire la croissance.
Raison pour laquelle il a souligné la réussite de l’émission obligataire pour renforcer les réserves et procurer une marge de manœuvre pour l’économie tunisienne. Pour lui, la sortie de la Tunisie sur le marché international est justifiable et elle est considérée comme une bonne chose puisqu’il s’agit d’une étape vers un financement visible. « Les avantages sont là », a noté Masood Ahmed mettant l’accent sur le rétablissement des liens avec le financement du marché, le renforcement de la disponibilité des réserves et l’utilisation de cet pour le financement des investissements.
Faut-il rappeler que la Tunisie, dans le cadre de la réalisation du schéma de financement du budget de l’Etat au titre de l’exercice 2015, vient de conclure avec succès une émission obligataire sur le marché international des capitaux libellée en dollar américain.
Wiem Thebti
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