La Tunisie est périodiquement affectée par des crues et des inondations parfois catastrophiques pouvant engendrer des pertes humaines et des dégâts matériels importants. Cette année, les pluies diluviennes qui s’abattent sur le pays, notamment dans la région Nord ont été à l’origine du débordement du fleuve Medjerda de son lit. Les gouvernorats de Jendouba et Béja restent les zones les plus touchées par les inondations. Les habitants des deux gouvernorats ont été pris de panique, ce matin du 26 février 2015, craignant le scénario catastrophe de l’année précédente. Plusieurs routes ont été fermées à la circulation et le comité de gestion des catastrophes naturelles a mis en place des centres d’hébergements au profit des habitants des zones à risque.
A Jendouba, une hausse du niveau de l’eau dans le barrage de l’Oued Bouhertma a été enregistrée. Selon la direction régional de la Sécurité Civile à Jendouba le Oued Medjerda est toujours sous surveillance suite aux fortes précipitations de pluies qui peuvent causer une crue.
A Béja, les importantes chutes de pluie dans le gouvernorat ont causé la montée du niveau de l’eau dans les barrages. Les grandes quantités d’eau provenant du barrage de Sidi Salem ont provoqué le débordement de l’eau d’Oued Medjerda au niveau de la région de Medjez El Bab. Les autorités locales de ladite région ont réquisitionné la salle couverte de Medjez El Bab et l’école primaire Mongi Slim pour loger les sinistrés en cas de danger.
Face à cette conjoncture, la direction régional de la Sécurité Civile a Jendouba et de Béja ont appelé les habitants de rester vigilants et à utiliser les routes régionales 23 et 59 ainsi que les routes nationales 6 et 17 pour leurs déplacements.
A noter que les autorités locales devront prendre les précautions nécessaires, notamment en faisant déboucher les canalisations, car d’autres régions risquent des inondations telles que l’Ariana, Bizerte, Manouba.
Les pluies diluviennes qui se sont abattues, ces derniers jours, sur toutes les régions du pays ont provoqué des crues de certains barrages en l’occurrence, Bouherthma et Beni Mtir (gouvernorat de Jendouba) ainsi que Kesseb (gouvernorat de Béja), a fait savoir, jeudi, Abdallah Chrid directeur général des barrages au ministère de l’agriculture, dans une déclaration à l’agence TAP.
D’après lui, la situation est « maîtrisable jusqu’à nouvel ordre », dans la mesure où le temps tendra à s’améliorer, selon l’institut national de la météorologie (INM).
Et d’ajouter qu’«à l’exception de certaines superficies agricoles qui ont été affectées par les crues des barrages remplis à 100%, aucun dégât n’a été enregistré jusque-là, et ce, grâce à l’intervention urgente des services concernés qui ont procédé au déversement des barrages», affirme Chrid.
Pour le barrage de Bouherthma le débit d’évacuateur des crues peut aller jusqu’à 167 m3/seconde, celui de Kesseb s’élève à 84 m3/seconde et celui de Beni Mtir atteint 77 m3/seconde.
Chrid a été, toutefois, optimiste quant à la saison agricole qui s’annonce sous de bons auspices, puisque les bonnes quantités de pluies qui ont arrosé le pays ont eu un impact fort positif sur les périmètres irrigués, a-t-il assuré.
Nadia Ben Tamasourt
