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Tunis : « La volonté politique existe pour adopter la loi anti-terroriste », assure Sofiène Toubel

Sofiène Toubel, député de Nidaa Tounes a assuré qu’il n’y a pas de différence au niveau des points de vue à propos la promulgation de la loi anti-terroriste. Sur un autre plan, il a mis l’accent sur le rôle déterminant que va jouer le prochain bureau politique de Nidaa Tounes qui a réussi à surmonter plusieurs crises. Interview.

Parlons d’abord de la récente attaque terroriste qui a fait 4 tués parmi les agents de la Garde nationale et de la vague de critiques qui a visé le ministère de l’Intérieur

On ne peut pas imputer la responsabilité à un gouvernement qui vient de démarrer et plus encore dans ce contexte très précis. Le problème est d’ordre législatif.

Alors ?

Je pense qu’il est plus que jamais nécessaire d’accélérer le processus afin de promulguer une loi anti-terroriste afin d’assurer nos agents et préserver leurs vies.

Je pense qu’on ne va pas avoir recours à la loi de 2003, mais on va certainement adopter une nouvelle loi et une autre destinée à protéger les agents de sécurité.

Ceci est important pour garantir une indemnité en cas de perte. Aussi, cette loi devrait permettre que soient fournis les équipements nécessaires pour nos militaires étant donné que le département de l’intérieur souffre d’une pénurie de matériels.

Ici, en tant que député, je vous assure qu’il n’y a pas une différence de points de vue entre les députés. Mais, on a une volonté politique pour approuver cette loi.

Votre lecture des événements qui ont eu lieu au Sud de la Tunisie ?

A mon avis, ces incidents sont positifs et ils vont pousser le gouvernement à se réveiller et à prendre la réelle mesure des multiples défis. Des défis nécessitent une bonne volonté et une sérieuse recherche des moyens pour trouver une issue à la crise.

Dans ce contexte, je pense que le gouvernement a également besoin d’une solidarité gouvernementale pour pouvoir gagner ce challenge étant donné que la prochaine étape sera certainement difficile.

Le gouvernement est appelé à avancer surtout qu’il a donné des promesses à son peuple. Dans ce processus, je pense qu’il pourrait atteindre son objectif en gagnant la confiance de 166 députés à l’ARP.

Un bon démarrage qui n’a pas beaucoup plu à certains partis politiques. Et à de propos, je vous assure que les mouvements de protestation qui ont éclaté dans le Sud de la Tunisie ne sont pas spontanés et un parti politique très connu est derrière cette crise.

De quel parti politique s’agit-il ?

On peut s’appuyer sur la récente visite de l’ex président de la République Moncef Marzouki à Kébili et Tataouine pour comprendre les choses.

D’ailleurs, ces mouvements devraient se poursuivre jusqu’à 20 mars, date de l’annonce officielle du mouvement des citoyens du peuple.

Revenons un peu à la récente décision de Nidaa Tounes de geler l’adhésion de quatre de ses membres, à savoir Khemaïs Ksila, Abdelaziz Kotti, Hachemi Lahdhiri et Abdessatar Messaoudi. Votre lecture de cette décision fortement critiquée ?

Au début, il faut préciser que cette décision n’a pas consisté à geler leur adhésion, mais tout simplement Nidaa tounes a empêché les dirigeants qui ont écorné l’image du parti de participer aux élections du bureau politique, en attendant qu’ils présentent ces excuses

Mais côté personnel, je suis contre cette décision. Car, il faut l’appliquer sur tous les dirigeants qui ont porté atteinte à l’image de parti n et ce sans distinction, sinon on la rejette une fois pour toutes.

On peut affirmer que Nidaa Tounes fait face à une crise ?

Nidaa Tounes est passé par des crises plus graves, mais voilà, on a réussi à les surmonter et c’est normal que les médias se concentrent sur les détails de ce parti vainqueur des élections et qui est présent dans tous les pouvoirs.

Je vous assure, par ailleurs, que les crises seront résolues par la création d’un bureau politique de Nidaa Tounes dont la formation est prévue pour le 1er mars prochain.

Ce nouveau bureau composé de 30 membres appartenant à toutes les tendances politiques, sera chargé de conduire le parti jusqu’à la tenue de son congrès.

Ce congrès est prévu pour le 16 juin, coïncidant avec le troisième anniversaire du parti, mais, je pense qu’il serait reporté à septembre prochain.

L’absence de Béji Caïd Essebssi à la tête de présidence de parti a-t-il affecté son rendement ?

C’est sûr, et c’est pour cette raison qu’on a demandé l’extension de la commission constitutive du parti et par la suite la création d’un bureau politique.

On est confiant dans ce bureau et dans les dirigeants qui vont être élus.

Des informations circulent sur le maintien de Mohamed Ennaceur à la tête de Nidaa Tounes ?

Juridiquement parlant, la commission constitutive est la commission législative en attendant la tenue du congrès du parti et le bureau politique est appelé dans ce cadre à assurer la participation de tous les membres jusqu’à la tenue de cet événement.

Pour la répartition des responsabilités, elle s’effectuerait une fois le bureau politique créé. Mais, je vous affirme qu’on a des divergences sur cette question.

Qu’en est-il des préoccupations des habitants de Gafsa ?

Au départ, il faut rappeler que cette région a vécu des années de marginalisation et les mouvements de protestation menés ont provoqué de vives craintes chez les gouvernements qui se sont succédé au pouvoir depuis la révolution.

Ces gouvernements n’ont rien fait et les solutions temporaires mises en place sont des bombes à retardement qui pourraient exploser à tout moment.

L’un des principaux problèmes, aujourd’hui, tient à la baisse de la production de phosphate qui est passée de 8 millions de tonnes à 4 millions de tonnes ainsi que les recrutements. Ces deux entraves constituent aujourd’hui une réelle menace pour la rentabilité de CPG. On n’a pas seulement ces deux problèmes, et Gafsa fait aussi face aux problèmes des terres collectives (qui reviennent aux tribus) sans oublier le problème de l’eau et celui de l’infrastructure.

D’où l’importance de trouver des solutions adéquates aux difficultés environnementales pour pouvoir relever le défi.

Avez-vous des suggestions ?

On a proposé plusieurs solutions. D’ailleurs, on a un programme établi en coordination avec le PNUD pour résoudre ces problèmes

Et pour les projets bloqués ?

C’est une question pertinente. Car, un budget important de 520MD était consacré à Gafsa alors qu’on a réalisé seulement 20MD. 500MD sont encore là.

Les principaux projets bloqués sont dans le domaine de l’infrastructure. Les difficultés confrontées sont au niveau régional, central et d’autres problèmes qui sont en relation avec les mouvements de protestation qui n’ont pas encouragé les promoteurs à investir.

Face à ce constat, je pense qu’il est temps de changer la mentalité pour qu’on puisse travailler et assurer le développement.

Le gouvernement Essid serait-il capable de tenir ses promesses ?

Si le gouvernement d’Habib Essid réussit à mettre en place des mesures urgentes durant ses 100 premiers jours, il sera certainement capable de mettre en œuvre le programme du prochain quinquennat ».

Dans le cas contraire, il serait possible de retirer la confiance à ce gouvernement ».

Le mot de la fin ?

En tant qu’élu de la circonscription de Gafsa, je pense qu’il est important d’activer l’une des dispositions de la constitution stipulant la discrimination positive entre les régions.

S’agissant de la promotion de la région de Gafsa, je pense qu’il faut chercher des solutions structurelles.

Je pense que les issues structurelles demeurent une condition sine qua non pour promouvoir une telle région, fortement touchée et marginalisée.

Ses habitants, à mon avis, ont le droit de bénéficier des revenus des ressources que possède cette région, à savoir le phosphate.

Plusieurs experts ont proposé le transfert des zones disposant des ressources naturelles dans des zones militaires pour les protéger d’une part et mieux contribuer à la relance économique, d’autre part. Qu’en pensez-vous ?

C’est l’une des meilleures solutions. Il est toutefois très tôt de parler d’une telle suggestion surtout que la délégation d’Om Laarayess est fermée depuis 2011 et elle n’a produit aucun gramme de phosphate.

Wiem Thebti

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