Vingt membres d’un groupe terroriste du nom de «Katibat Abou Mariem» ont été arrêtés, a annoncé, mercredi, le ministère de l’Intérieur, précisant qu’ « il s’agit d’un groupe très dangereux connu par son affiliation à Daech ».
Avec ce coup de filet, il se précise que la présence de l’Etat Islamique (EI) en Tunisie est incontestable et avérée. Cette menace est étayée par le département de l’intérieur par la voix de son ex secrétaire d’Etat Ridha Sfar qui avait confirmé dans une déclaration radiophonique l’existence de poches de cette organisation et même d’Al Qaida en Tunisie, plus précisément au Nord-ouest du pays.
Cette menace était prévue comme l’ont déjà mentionné plusieurs experts en sécurité qui n’ont de cesse de mettre en garde contre la présence de cellules terroristes dormantes, liées à l’EI, et ce, dans plusieurs régions de la Tunisie. D’ailleurs, elle intervient à un moment « critique » où les craintes sur la prolifération de ce phénomène s’accentuent.
Selon des estimations américaines, 20 000 étrangers de 90 pays combattent actuellement en Syrie, un rythme d’enrôlements et d’arrivées jugé «sans précédent». Celles du Centre national antiterroriste (NCTC) sont supérieures au chiffre de 19 000 étrangers communément avancé.
La Tunisie, première cible
Il s’agit d’offrir aux mercenaires survivants des groupes terroristes Daech et Al-Nosra en Syrie et en Irak, une base de repli et de ressourcement. Car, les défaites infligées récemment à ces groupes les obligent à chercher refuge dans d’autres pays que la Libye.
Le choix de la Tunisie est stratégique surtout avec les récents événements en Libye, plus particulièrement l’annonce de plusieurs groupes terroristes de leur allégeance à l’Etat islamique, et ceci administre la preuve que le danger est aux portes de la Tunisie autant que de l’Algérie.
Au demeurant, les flux des jeunes tunisiens qui ont choisi de rejoindre les rangs de cette organisation interdite ne cessent d’enfler. Selon les dernières statistiques, le nombre total des terroristes tunisiens en Syrie est de 2800 dont 90% sont actifs au sein de Daech. Encore plus, Parmi ce nombre, 586 sont de retour en Tunisie.
Habib Essid appelé à sévir …
Ce retour ne peut qu’aggraver la situation et confirmer la menace qui pèse sur la Tunisie. Un avis partagé par des sources diplomatiques irakiennes bien informées qui nous ont affirmé que ces jeunes, défaits sur les scènes de combats en Irak et en Syrie, vont créer des cellules terroristes et par la suite semer le désordre dans le pays d’origine.
Selon nos sources, il est plus qu’impérieux d’être plus vigilant tout en mettant en place les mesures nécessaires, à savoir l’instauration de mécanismes de coopération. « Tous les pays menacés par le retour de ces combattants sont appelés à coopérer ensemble afin de pouvoir mettre fin à l’extrémisme », ont souligné nos sources.
On y voit un autre défi qui vient s’ajouter ceux que le gouvernement de Habib Essid est tenu de relever en termes de maîtrise de la situation en trouvant les meilleures solutions et en fournissant un grand effort non seulement pour réaliser les objectifs de la révolution , mais aussi pour assurer la stabilité après une longue période de troubles et de tensions.
D’ailleurs, l’État islamique a manifestement étendu sa présence en Libye, et il peut être en mesure de conquérir un territoire stratégique dans sa quête pour former un califat islamique, selon Andrew Engel de l’Institut de Washington.
Le chef de Daech, Abou Bakr al-Baghdadi a reconnu les« provinces » libyennes de Barqa (Cyrénaïque), de la Tripolitaine et de Fezzan comme appartenant à son soi-disant« califat », ajoute Engel. L’organisation terroriste souhaite démanteler les frontières des pays d’Afrique du Nord, notamment entre la Tunisie, la Libye et l’Egypte pour former une province semblable à celle qu’elle a érigée en Syrie et en Irak, sous le nom de «province de l’Euphrate ».
Wiem Thebti
