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Tunis : Dans quel contexte international, la relance économique tant attendue verra le jour?

Malgré les derniers développements du sud-est tunisien, au lendemain de la formation du premier gouvernement de la deuxième République, l’espoir est de mise.

Evidemment, la nouvelle conscience qui caractérise les Tunisiens plaide pour une reprise économique, après la résolution de ces incidents de parcours, mais les moyens financiers, et un nouveau cadre juridique et institutionnel de l’œuvre de développement du pays, appelé communément modèle de développement, doivent être mis en œuvre pour répondre aux attentes des citoyens des régions intérieures et les jeunes chômeurs en quête d’emploi. Mais qu’en est-il de la conjoncture internationale qui doit, en principe accompagner ce renouveau en matière de développement en Tunisie ?

Le dernier rapport semestriel de la Banque Mondiale (BM), paru janvier 2015, reflète un certain optimisme et prévoit une croissance considérable de l’économie mondiale.

Le rapport rassure la région de l’Afrique du nord. Elle serait concernée aussi par un élan économique, et la BM prévoit une reprise économique importante au Maroc (4,6 % en 2015, contre 3 % en 2014) et en Libye (4,3 % cette année, contre -21,8 % en 2014).

Quant à l’Algérie et la Tunisie, les deux pays devraient conserver un rythme de croissance similaire 3,3 % en 2015 pour Alger (3 % l’an dernier) et 2,7 % pour Tunis (2,3 % en 2014).

Dans l’ensemble de la zone Moyen-Orient et Afrique du Nord, la « croissance devrait progressivement augmenter jusqu’à 3,5 % en 2017 (contre 1,2 % en 2014) », estime la BM.

A l’échelle mondiale, la croissance en 2015 devrait atteindre les 3 %, contre 2,6 % en 2014. Les pays en développement à faible revenu, seront les plus concernés par cette croissance prévue de 4,8 % en 2015, puis 5,3 et 5,4 % en 2016 et 2017 respectivement, contre 4,4 % en 2014.

Le rapport de la BM explique cette évolution positive par les faibles prix du pétrole (au-dessous de la barre de 45$ le baril de brut), par la reprise de l’économie américaine, par les bas taux d’intérêt mondiaux, et par l’apaisement des turbulences qui ont secoué plusieurs grands marchés émergents.

On parle de l’Inde, l’un des grands pays à revenu intermédiaire, qui doit bénéficier de la baisse du prix du pétrole ; sa croissance devrait s’accélérer pour atteindre 6,4 % cette année (contre 5,6 % en 2014) puis 7 % en 2016-17. Au Brésil, en Indonésie, en Afrique du Sud et en Turquie, cette baisse permettra de réduire l’inflation et les déficits courants, qui contribuent fortement à la vulnérabilité de la plupart d’entre eux.

Mais cette même baisse des prix du pétrole freinera l’activité dans les pays exportateurs. L’économie russe devrait ralentir de 2,9 % en 2015 avant de retrouver une croissance tout juste positive en 2016, estimée à 0,1 %.

En outre, l’économie américaine verra une forte croissance qui devrait s’accélérer à 3,2 % cette année (contre 2,4 % l’année dernière), avant de se tasser autour de 3,0 et 2,4 % en 2016 et 2017 respectivement.

Le rapport de la BM estime que dans la zone euro, l’inflation pourrait se maintenir longtemps à des niveaux fâcheusement bas, mais les prévisions concernant la croissance de la zone euro sont de 1,1 % pour 2015 (contre 0,8 % en 2014) et 1,6 % pour 2016-17.

La B M estime que la région Asie de l’Est et Pacifique a poursuivi ses ajustements progressifs vers une croissance plus lente mais mieux équilibrée. La croissance régionale s’est tassée autour de 6,9 % en 2014 suite au resserrement des politiques et aux tensions politiques qui ont neutralisé l’essor des exportations lié à la poursuite de la reprise dans certaines économies à revenu élevé. Les perspectives à moyen terme prévoient le fléchissement de la croissance, estimée à 6,7 % en 2015, suivi d’une période de stabilité, reflétant un ralentissement progressif en Chine, qui sera compensé par le redressement du reste de la région en 2016-17.

Selon les estimations, la croissance dans les pays en développement d’Europe et d’Asie centrale a baissé plus que prévu pour s’établir à 2,4 % en 2014, en raison du piétinement de la reprise dans la zone euro et de la stagnation observée en Russie. En revanche, la croissance de la Turquie a dépassé les attentes malgré son tassement autour de 3,1 %. La croissance régionale devrait reprendre et atteindre 3 % en 2015, 3,6 % en 2016 et 4 % en 2017, malgré d’importantes disparités.

Le frein de la croissance serait le géant Russe, qui, selon ledit rapport, freinerait la croissance dans la Communauté des États indépendants alors qu’une reprise progressive dans la zone euro devrait stimuler la croissance aussi bien en Europe centrale et orientale qu’en Turquie.

Les tensions entre la Russie et l’Ukraine et les sanctions économiques associées à la possibilité d’une stagnation prolongée de la zone euro et à la baisse continue des prix des produits de base restent d’importants risques de dégradation de la situation dans la région.

L’Amérique du Nord et Centrale a vu accroitre son économie d’une façon considérable en 2014, stimulée par le redressement de l’activité aux États-Unis. L’augmentation des exportations, qui a profité de la poursuite de la reprise dans les pays à revenu élevé, et d’importants apports de capitaux devraient stimuler la croissance moyenne du PIB de la région autour de 2,6 % en 2015-17.

Contrairement à cette région de l’Amérique, la croissance en Amérique latine et dans les Caraïbes a chuté à 0,8 % en 2014, mais avec des évolutions divergentes à l’échelle de la région. Elle a considérablement ralenti en Amérique du Sud, où les facteurs internes, exacerbés par le fléchissement de l’activité économique chez ses principaux partenaires commerciaux et la baisse des prix mondiaux des produits de base ont durement frappé des poids lourds de l’économie régionale, souligne le rapport.

« La remise en état des amortisseurs budgétaires dégagera la marge de manœuvre nécessaire pour soutenir l’activité en période de difficultés économiques », estime Ayhan Kose, Directeur du Groupe d’étude sur les perspectives de développement à la BM. « La nécessité de disposer de volants de sécurité budgétaire supplémentaires se fait davantage sentir aujourd’hui dans un contexte caractérisé par des perspectives de croissance incertaines, un éventail limité de possibilités d’action au niveau des pouvoirs publics et la probabilité d’un durcissement de la situation financière à l’échelle mondiale ».

 

Issam Khemakhem 

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