Sous l’effet de la mort du jeune homme tué lors des affrontements qui ont éclaté à Dhehiba, un climat tendu continue de régner dans la délégation de Ben Guerdane, et ce, en dépit des promesses faites par le gouvernement de Habib Essid de trouver une issue à cette crise, née de premier abord de la décision des autorités libyennes d’imposer une taxe de sortie aux Tunisiens désireux de se rendre en Libye. Une décision qui venait en réaction à celle prise par la Tunisie à l’endroit des Libyens qui quittent la Tunisie pour regagner leur pays.
La région de Tataouine et la délégation de Ben Guerdane sont entrées en grève générale suite aux événements survenus récemment ayant fait un mort et 14 blessés. Une grève à laquelle ont appelé la société civile et la centrale syndicale et qui a totalement paralysé la région. En effet, toutes les catégories professionnelles y participent à l’exception de l’hôpital régional et les pharmacies. Les établissements éducatifs, les différentes administrations ainsi que les commerces et les entreprises ont cessé leurs activités à l’exception des boulangeries.
Pour Jomaâ Guesmi, analyste en politique, ces incidents constituent un examen sérieux pour l’équipe ministérielle de Habib Essid, à peine installée dans ses nouvelles fonctions. « Ces incidents sont en liaison directe avec deux dossiers brûlants qui continuent d’alimenter la polémique, à savoir ceux de l’économie et du social », a souligné Jomaâ Guesmi dans un entretien téléphonique avec « Africanmanager ».
Un début assez difficile pour Habib Essid et son gouvernement, d’autant qu’il a promis, lors de son discours à l’ARP à l’occasion du jour de vote de confiance, de mieux répondre aux attentes du peuple et d’œuvrer pour le développement dans les régions.
Les répercussions seraient minimes…
En dépit de ce climat de tension et des menées des barons de la contrebande, alliés naturels de terroristes et instigateurs des troubles à Tataouine sous prétexte de développement, l’effet de ces événements est minime pour l’instant.
D’ailleurs, plusieurs observateurs ont affirmé qu’il « est encore tôt de parler des répercussions de ce genre d’incidents sur les missions, jugées difficiles de Habib Essid ».
Les répercussions seraient certes incertaines, mais une grande responsabilité incombe à cette équipe ministérielle qui devrait, selon ces experts, se mobiliser afin de trouver les solutions pérennes pour sortir de l’ornière.
Vers l’annulation de la taxe de la sortie imposée sur les Libyens
Il est à présent question d’annuler purement et simplement la taxe de sortie à laquelle sont assujettis les ressortissants libyens. Une proposition appuyée par plusieurs acteurs. C’est le cas d’une source douanière à Dhehiba qui a estimé, dans une déclaration à Africanmanager , que l’issue de cette crise passerait par la mise en œuvre de cette décision, considérée comme importante par les habitants de Ben Guerdane ayant vécu une longue période de marginalisation et d’exclusion.
Cette demande semble réalisable d’autant que le conseiller politique du président de la République, Mohsen Marzouk, a déclaré que les ressortissants maghrébins seront exemptés de la taxe de sortie du territoire tunisien comme l’avait promis Béji Caïd Essebsi au cours de sa campagne électorale. « Le gouvernement Essid n’a pas encore eu le temps de mettre en place cette mesure, mais ce sera chose faite prochainement », a assuré Marzouk.
Wiem Thebti
