Les habitants de la délégation d’El Hamma du gouvernorat de Gabès sont encore sous le choc après avoir découvert, dans la matinée du 8 février 2015, que la statue du penseur et syndicaliste Tahar Haddad érigée au centre ville a été vandalisée. Jusqu’à présent, les circonstances des faits dont les auteurs restent inconnus ne sont pas encore élucidées.
Cet acte de vandalisme fait a suscité une foule de réactions et d’interrogations. De nombreux activistes de la société civile ont affirmé que l’acte commis par les profanateurs vise essentiellement la liberté de la femme tunisienne, dans la mesure où Tahar Haddad est le précurseur de l’émancipation de la femme en Tunisie, depuis le début du siècle dernier.
Dans une déclaration accordée à Africanmanager, la militante et députée de Nidaa Tounes, Bochra Belhaj Hmida a déclaré qu’ « il s’agit d’une atteinte à la femme tunisienne et aux syndicalistes. Tahar Haddad a contribué considérablement aux droits syndicaux des travailleurs tunisiens et surtout à l’émancipation de la femme tunisienne. Les inconnus qui ont profané sa statue sont des personnes hostiles à la modernité, à la liberté et à l’égalité. Et d’ajouter que le gouvernement devrait protéger tous les symboles du pays et surtout garantir la sécurité de la Tunisie et des Tunisiens contre toute forme de menace »,a-t-elle affirmé.
L’UGTT : Le gouvernement doit assumer ses responsabilités
A la suite de l’attaque de la statue de Tahar Haddad, l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) a vivement condamné cet acte de vandalisme et a appelé tous les Tunisiens et les membres de la société civile à s’organiser, aujourd’hui 9 février 2015, pour un rassemblement condamnant ce crime.
Contacté par Africanmanager, Sami Tahri , porte-parole de l’organisation ouvrière , a déclaré que « cette attaque a pour objectif de semer la panique parmi les Tunisiens, il s’agit d’une lâche tentative menée par des personnes obscurantistes ».
Auparavant, de nombreuses attaques similaires avaient été perpétrées en Tunisie et aucune enquête n’a été diligentée. « C’est dans ce contexte que nous appelons le gouvernement actuel et les différentes parties concernées à assumer les responsabilités qui sont les leurs et à protéger le pays contre toute menace qui pourrait porter atteinte aux symboles historiques de notre pays. Nous appelons également les Tunisiens à dénoncer ce genre de crimes et à ne pas garder le silence à l’égard de toute menace les visant», a-t-il souligné.
A noter que la municipalité d’El Hamma, s’est engagée à remettre en place la statue après la réparation des dommages subis.
Nadia Ben Tamansourt
