AccueilLa UNETunis :Le lion-Essid se dégonfle et fait sa première gaffe politique!

Tunis :Le lion-Essid se dégonfle et fait sa première gaffe politique!

Rétablir l’autorité de l’Etat avait été l’une des toutes premières et l’une des plus importantes promesses électorales faites par le nouveau chef de l’Etat tunisien depuis sa campagne pour les législatives de 2014. Son gouvernement, présidé par celui qu’on prenait pour le Lion, vient de lui porter un sacré coup avant même d’avoir engagé la guerre qu’il faudra pour la restaurer et la pérenniser. Il avait promis les fameux coups de patte du lion pour corriger tout dérapage, il vient de se dégonfler à la première occasion, encourageant par là même tous les dérapages à venir.

Habib Essid avait effet présidé sa toute première réunion de crise, pour étudier la situation sécuritaire dans la localité frontalière de Dehiba à quelques encablures de la Libye. Le lion était entouré du ministre de l’Intérieur qu’il avait soutenu mordicus contre toutes les critiques, du revenant aux affaires policières Rafik Chelli et du super ministre de la Défense Farhat Horchani, tous censés être les grosses pointures qui vont remettre de l’ordre dans les affaires de l’Etat.

L’affaire de Dhehiba (ville du Sud tunisien à proximité de la frontière tuniso-libyenne), n’est pourtant pas nouvelle. Elle avait d’abord éclaté lorsque les «touristes» libyens commençaient il y a quelques semaines à se plaindre de la taxe d’entrée sur le territoire tunisien.

Cette taxe était appliquée pourtant, avant eux, aux touristes algériens dont personne n’avait voulu alors entendre les plaintes. Bien avant aussi et en application des dispositions de la loi de finances rectificative tunisienne pour 2014, les étrangers non résidents quittant le territoire tunisien doivent s’acquitter d’une taxe de sortie à compter du 1er octobre 2014. La taxe a la forme d’un timbre fiscal de solidarité de 30 dinars. Tous ces étrangers avaient accepté d’appliquer la loi, sauf les Tunisiens eux-mêmes.

L’affaire de Dhehiba n’en est en fait devenue une que lorsque les commerçants et les contrebandiers de cette ville eux-mêmes s’étaient mis à défendre leurs partenaires et clients libyens pour entrer ensuite en conflit direct avec les autorités de leur propre pays. En résumé donc, ce sont des Tunisiens qui refusent l’application de la loi et qui entrent en dissidence directe contre l’Etat qui l’applique et contre l’Assemblée des Représentants du Peuple qui l’a votée.

Ces commerçants, installés dans une région vivant traditionnellement du commerce parallèle et de contrebande, une zone qui refuserait presque toute autre projet de développement tant elle s’est habituée aux rentrée d’argent, sans aucune commune mesure avec les maigres salaires que pourraient procurer les éventuels emplois à créer par les projets publics ou privés. Tout cela, Essid comme ses prédécesseurs, Ennahdha comme le Front populaires qui s’étaient élevés contre l’utilisation de la force de l’Etat pour ramener le calme à Dehiba, le savent très bien. Et pourtant !

Dès cette première crisette, le chef du gouvernement, normalement appelé à rétablir l’autorité de l’Etat et à faire appliquer les lois, se rebiffe, fait marche arrière, se déculotterait presque et annonce sa disponibilité à «à examiner la possibilité de réviser la taxe de sortie du sol tunisien imposée aux Libyens». Le chef du gouvernement et sa cellule de crise ont vite fait d’oublier que les incidents ont éclaté à la suite de l’incendie d’un poste de la GN et même des domiciles de deux agents de la GN et d’une tentative d’assaut contre le poste de garde-frontière !

Bien avant lui, les autres chefs de gouvernement avaient fermé les yeux sur les incendiaires des postes de police. C’est désormais même publiquement revendiqué comme un acte de militantisme. D’autres avaient bâti leur réputation de blessés de la révolution sur des actes de vandalisme et de pillage, de postes de police, de recettes des finances et autres. Tous ont été pardonnés et c’en est ainsi devenu presqu’un droit à l’impunité.

Revenir sur une décision fiscale, cela suppose d’abord de trouver comment remplacer les recettes ainsi perdues. Cela relève de la simple gestion des deniers de l’Etat. Pourquoi ne pas alors supprimer la même taxe pour les touristes algériens ou mêmes pour tous les touristes ?

Qui empêchera aussi ces mêmes habitants du Sud, alors que ceux de la localité voisine de Médenine, fief du commerce parallèle, se met aussi à la rébellion, de refuser toute autre mesure qui ne leur plairait pas ? Essid a reculé une première fois. Il donne ainsi un mauvais signal de reculade face à la foule. Il encourage ainsi la débandade. Essid défend ainsi les frondeurs et laisse tomber l’honneur de tout un Etat et de ses symboles qui sont les agents de la Garde Nationale, pourtant seul vrai rempart contre le terrorisme, la contrebande et le crime organisé. Haro sur le Lion !

Khaled Boumiza

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