Dans une rétrospective de l’année boursière 2014, la chef de département analyses et recherches ? Salma Zammit de l’intermédiaire boursier Mac Sa, a souligné l’étroite interaction de la bourse de Tunis avec son environnement politique. Elle a ainsi indiqué que «l’indice Tunindex a bien démarré l’année 2014, enregistrant sur les deux premiers mois des gains respectifs de 2,7% et 4,8%. Cette période a été marquée par la dissipation des incertitudes politiques associées à l’achèvement du processus de transition politique, à savoir l’adoption de la constitution, après plus de trois ans de la révolution, ainsi que la formation d’un nouveau gouvernement de technocrates dont la mission était de sortir le pays de sa profonde crise politique et le conduire vers les élections législatives et présidentielles ».
«Une légère correction baissière a été constatée courant mars (-2,6%) et avril (-2,3%) et le Tunindex s’est inscrit dans un couloir baissier altéré par un climat d’attentisme surtout dans l’absence d’événements notoires. Par la suite, l’indice du marché s’est démarqué par une reprise graduelle en franchissant le seuil des 4 600 points en juillet 2014 : Une bonne orientation alimentée par la publication des états financiers 2013 et des indicateurs d’activité du premier semestre 2014 rassurants dans l’ensemble.
A partir du mois d’octobre, l’indice a connu un envol remarquable suite aux hausses fulgurantes de certaines grandes capitalisations boursières du marché à l’instar de SFBT et Attijari Bank mais aussi suite à la réussite du processus électoral qui a ravivé l’intérêt des investisseurs. Le Tunindex a cassé à la hausse le cap des 5000 points en date du 17 décembre 2014, un niveau jamais atteint depuis septembre 2012. Une réaction parfaitement liée aux anticipations d’une reprise du marché boursier après l’achèvement du deuxième tour de la présidentielle».
Au cours de l’exercice 2014, 3 nouvelles entreprises (Délice Holding, Cellcom et Sotipapier) avaient fait leur entrée sur le marché principal de la bourse de Tunis et trois autres (Tawassol, Céréalis et Mip) sur le marché alternatif. Elles ont ramené à 77 le nombre des entreprises cotées et mobilisé 215 MDT. Question performance , cependant, toutes ces nouvelles entrées n’ont pas été à la hauteur. MIP a ainsi signé une contre-performance de -49,8 % précédée par Tawassol Holding avec une baisse de 36,1 % de performance boursière en 2014. Au Top des Flops 2014 cependant reste Syphax Airlines avec une contreperformance de -54,1 % sans que l’on ne sache toujours rien de l’issue de l’enquête du Conseil du marché financier sur les irrégularités découvertes dans les comptes de cette entreprise dont la cotation est suspendue, suivie de Aetech (-51 %) et des AMS (-36,1). Servicom n’était pas du reste, puisque sa performance avait chuté de plus de 31 % et même le «fromage du quartier» ou «Jbinn Ilhouma » de Land’or signait une baisse de performance de plus de 27 %. La meilleure performance boursière en 2014 aura été celle réalisée par la bière de la SFBT avec +99,2 %, suivie par Euro-cycles (+80,7 %), la Sopat (+62,7 %) sauvée par le groupe Belkhiria, Attijari (+52,1%) qui devient ainsi la banque la plus performante en bourse et Al Kimia qui signe un +57,9 % malgré les déboires de la Compagnie de Phosphates de Gafsa, son principal fournisseur.
K. B
