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Tunis : Le cahier de doléances de l’UTICA pour les 100 jours du gouvernement

A son tour, l’UTICA a dévoilé ses propositions portant sur les priorités auxquelles le prochain gouvernement devra s’atteler durant les 100 premiers jours de son mandat.

Dans son cahier de doléances, l’organisation patronale réclame une « politique qui donne enfin des solutions aux multiples problèmes qui se posaient à la société tunisienne avant la révolution et à ceux qui se sont posés après la révolution », avant de souligner qu’elle est « consciente des difficultés de la tâche mais elle est confiante quant à sa faisabilité ».

La première difficulté vient du fait que ces problèmes ne sont pas vécus ou perçus de la même manière par toutes les régions, toutes les catégories sociales ou toutes les générations. Il est important que les premières actions du gouvernement ciblent en même temps différentes catégories, de manière à rassurer la grande majorité de la population et à gagner sa confiance.

La seconde difficulté est liée aux délais inhérents à la mise en œuvre des réformes qui ciblent les problèmes structurels. Les résultats de ces réformes ne seront tangibles qu’à moyen terme, alors que les résistances aux changements qu’elles vont susciter risquent d’apparaître à court terme, d’autant plus que beaucoup de réformes mises en œuvre ou annoncées avant et après la révolution ont été mal conçues ou implémentées de manière déficiente. Les réformes annoncées notamment après la révolution souffrent de beaucoup d’insuffisance de conception et ne sont pas appropriées par les concernés. (Cas de la réforme fiscale, de l’enseignement supérieur, du code d’incitation aux investissements, du PPP, de la formation professionnelle, etc.)

Cependant, les réformes ne peuvent être différées pour deux raisons, estime l’UTICA : la première est qu’il y a un temps pour les réformes, si on le laisse passer celles-ci risquent de ne plus être acceptées facilement par les parties concernées. La seconde est le temps nécessaire pour une mise en œuvre complète des réformes qui doit être plus court qu’une législature.

Pour ces raisons, l’organisation des patrons tunisiens propose que le programme du gouvernement comporte à court terme deux volets distincts, des mesures d’urgence pour une amélioration rapide de la situation économique et sociale qui soit perceptible par le plus grand nombre, et l’annonce d’une nouvelle approche pour les réformes , basé sur un processus de concertation réel, une conception rigoureuse et la garantie d’une mise en œuvre effective.

Il est précisé au demeurant que les mesures d’urgence vont permettre au gouvernement de « constituer un capital-confiance, nécessaire pour entamer des réformes qui vont certainement provoquer des résistances aux changements ».

Il est proposé à ce titre d’accélérer l’adoption de la loi sur le terrorisme, de clore les dossiers des blessés et des martyrs de la révolution et ceux des entreprises pillées et incendiées, de restaurer l’autorité dans les services publics et dans l’Administration, de clore rapidement, de manière honorable et définitive les dossiers des hommes d’affaires subissant des restrictions, d’apaiser le climat social et de créer rapidement de l’emploi dans le secteur privé, et de rendre le climat social plus serein par la centralisation au niveau national de l’approbation préalable des préavis de grève et de lockout en application stricte des dispositions du code de travail (article 376).

L’UTICA recommande, en outre, la création au niveau de la Banque Centrale d’une ligne de crédit « régions » à taux zéro d’une valeur de 1 milliard de dinars mobilisable au niveau de toutes les banques pour financer les projets dans les régions en imposant aux banques de réserver une part de leur intervention à ces projets. Elle demande aussi la révision des conditions d’application de la levée du secret bancaire, l’exonération totale de la TVA sur les investissements, la suspension durant 5 ans de l’application de l’impôt sur les bénéfices pour les sociétés totalement exportatrices, l’annulation de la disposition relative à la vente par les sociétés totalement exportatrices de 50% de leur production en Tunisie et sectoriser l’application de l’autorisation de ventes sur le marché local.

Dans son catalogue de propositions, l’organisation patronale souligne la nécessité et l’importance de restaurer le travail en tant que valeur sociale, et appelle à la mise en place du Conseil National du Dialogue Social réunissant le Gouvernement, l’UGTT et l’UTICA et à la préparation, dans les 100 premiers jours, du programme quinquennal 2015 – 2019.

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