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Tunis : Voici ce qu’Essid compte faire durant les 100 premiers jours de son mandat

Il le présentera cette semaine devant les députés de l’ARP (Assemblée des Représentants du Peuple) pour s’assurer leur vote de confiance, mais il est déjà public. Le chef de gouvernement désigné, Habib Essid a en effet distribué à quelques partis politiques, une copie du programme de son gouvernement pour les 100 premiers jours. L’idée était d’essayer de fournir à ces partis, dont certains ne seraient pas d’accord sur la composition de son gouvernement, matière à réfléchir sur des priorités qui ont été élaborées à partir de leurs propres propositions précédemment avancées.

Ce programme des 100 premiers jours, comporte en résumé 32 mesures, divisées en « urgentes » et « structurelles ».

– «Pace e salute per tutti »

L’urgent pour le nouveau chef de gouvernement tunisien, tel qu’il ressort du document remis aux partis politiques, c’est d’abord et surtout d’instaurer la paix et la stabilité, condition sine qua non pour le développement. Pour ce faire, il compte renforcer les capacités des unités de maintien de l’ordre et de l’armée. Il compte aussi développer la coopération bilatérale en matière de lutte contre le terrorisme et contre le crime organisé. Essid relève aussi dans ce document l’urgence de résoudre les difficultés qui empêchent la réalisation de plus d’un investissement dans plus d’une région. Il devrait ainsi, à notre sens, se rappeler que le secrétaire d’Etat aux domaines de l’Etat avait proposé la création d’une juridiction ad hoc compétente en matière d’affaires d’expropriation pour utilité publique.

Essid projette également de mettre en place ce qu’il a appelé un «financement préférentiel» pour les petits projets, auprès de la BFPME. Sans trop de détails, il évoque des «mesures nécessaires pour maîtriser les prix, organiser les circuits de distribution, intensifier le contrôle économique, la lutte contre la contrebande et la rationalisation des prix des produits frais». Vaste programme, presqu’impossible à exécuter sans une forte autorité de l’Etat.

– Poubelles et commerce parallèle, même combat

Essid n’oublie pas «la qualité de la vie» et insiste sur son souci d’organiser des campagnes de propreté et de traitement des déchets urbains. Il oublie la question des décharges qui avait enflammé plus d’une région de Tunis jusqu’à Djerba. Toujours dans son souci d’améliorer la qualité de la vie, Essid promet la construction de nouveaux logements sociaux pour lutter contre les constructions anarchiques. Il oubliait, pour l’instant peut-être, que pour acheter un logement, le citoyen doit s’endetter et que la Banque centrale a depuis longtemps restreint l’accès aux crédits de consommation.

Le chef de gouvernement, désigné et en quête de confiance, compte aussi lutter contre le commerce parallèle par le contrôle des frontières et l’application les mesures procédurales et pertinentes. Le document, qui affirme vouloir intégrer ce commerce dans le circuit officiel, ne dit pas comment. Il ne dit pas non plus ce que ferait le nouveau gouvernement lorsque les nouveaux riches du marché parallèle, à Médenine ou à El Jem, protesteront contre ces mesures, ou s’il va oser fermer les centaines de dépôts de marchandises diverses de ce commerce parallèle. Essid évoque aussi, dans la feuille de route de ses premiers 100 jours, la nécessité de garantir les meilleures conditions possibles à la réussite de la prochaine saison touristique. Il se propose d’encourager les hôteliers à entamer des opérations de maintenance et à investir dans l’amélioration de la qualité du service. Il oublie de dire que ce secteur est déjà endetté, qu’il est en bisbille avec les banques qui refuseront de créditer des endettés avant la résolution de cette question de la dette.

– Le fourre-tout d’Essid

Sinon, la feuille de route des 100 jours d’Essid n’oublie pas les points que tout le monde évoque et autour desquels plus d’une volonté bloque. Pêle-mêle, on retrouve bien sûr le développement régional, l’infrastructure pour désenclaver les régions, la réforme fiscale par l’élargissement de l’assiette fiscale, la restructuration du secteur financier par la recapitalisation notamment des banques publiques, la rationalisation des dépenses publiques, le sauvetage des entreprises en difficulté, la rationalisation de la compensation, la réforme des régimes de la retraite et de l’assurance maladie et réforme aussi du système de la santé. Autant de gros titres et de dossiers épineux délicats, sans autre forme de détail.

– Un vœu pieu et une bonne idée.

On retiendra enfin ce souci du chef du gouvernement de se donner un répit ou une trêve sociale, en essayant de revenir au modèle des négociations sociales triennales qu’il compte certainement adouber à travers le Conseil supérieur du dialogue national qu’il compte créer. Un souci qui risque malheureusement de se transformer en vœu pieu devant la puissance et l’hégémonie de l’UGTT.

L’idée originale de tout le programme des 100 premiers jours du gouvernement Essid, restera cette volonté de bâtir le prochain modèle de développement qu’il compte mettre au point, autour des TIC et du numérique. Pile poil dans les cordes d’un jeune ministre comme Karim Skik qui est tombé dans la marmite du druide TIC quand il était petit.

Ka Bou

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