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«La Tunisie est l’unique espoir du Printemps arabe», dixit l’ambassadeur d’Irak à Tunis

Dans une interview accordée à « Africanmanager », Jabeur Habib Jabeur, ambassadeur d’Irak à Tunis a jugé indispensable l’élaboration d’un plan d’action en coordination avec les autres pays arabes afin de mettre fin au danger terroriste. C’est justifiable, car les combattants tunisiens constituent une menace pour leur pays d’origine au cas où ils y retourneraient. Interview :

Votre lecture du climat politique et économique en Tunisie après l’achèvement du processus électoral ?

Au départ, il est important d’indiquer que la Tunisie a réussi à achever cette phase de transition, et ce, grâce à un consensus national. Et partant de ce constat, on peut affirmer que ce pays fait aujourd’hui face à de multiples défis afin de mettre en place un nouveau gouvernement et d’instaurer les nouvelles institutions de l’Etat.

C’est pour cette raison que je pense qu’il faut créer un climat favorable au travail notamment dans un contexte marqué par la complexité des missions attendues. Ce climat demeure plus que jamais important en regard aussi du contexte économique difficile ainsi que de la réticence des investisseurs sans oublier le taux élevé de chômage.

A mon avis, la nouvelle équipe ministérielle de Habib Essid est appelé à trouver un climat politique et sécuritaire sain pour réaliser la croissance escomptée. Au demeurant, une conjoncture économique stable demeure une condition indispensable, sinon un climat de tension serait toujours possible.

Une responsabilité incombe donc à ce nouveau gouvernement. C’est légitime, car la Tunisie reste l’unique espoir du Printemps arabe alors que plusieurs autres pays sont aux prises aujourd’hui avec plusieurs problèmes.

Avec la recrudescence des attaques terroristes menées par les groupes relevant de l’EI, pensez-vous que Daech représente une menace pour la sécurité de la Tunisie ?

Tous les indicateurs prouvent que « Daash » sera inévitablement présent en Tunisie. D’ailleurs, les méthodes d’assassinat et de Takfir découvertes récemment en Tunisie s’inscrivent dans la politique menée par ce groupe extrémiste.

Cependant, je ne pense pas que sa présence puisse avoir lieu dans le même temps, mais cela n’empêche que Daech va s’élargir pour toucher d’autres pays arabes.

Une grande question se pose dans ce contexte : Comment la Tunisie qui a élu un parti laïc est-elle classée parmi les premiers pays exportateurs de terroristes ?

A partir de cette interrogation, je peux assurer que ces combattants tunisiens vont certainement représenter un danger pour leur pays, une fois de retour dans leur pays natal. Partant de constat, je pense qu’il est important de préparer un plan de travail en coordination avec les autres pays pour mettre fin à ce danger.

Plusieurs voix se sont élevées appelant le gouvernement d’Habib Essid à rétablir les relations avec La Syrie. Qu’en pensez-vous ?

Au niveau des relations extérieures, je pense que la Tunisie est appelée aujourd’hui à rétablir les relations avec ce pays puisque plusieurs pays désireux de voir le régime d’Assad s’effondrer, ont échoué dans cette démarche. Ceci a engendré un climat de tensions et la Syrie pourrait tomber entre les mains des extrémistes.

A mon avis, le climat a changé et il temps de trouver une solution politique à cette crise afin de pouvoir échanger les informations à propos des terroristes et leur nombre. Il est utile de noter qu’un nombre important d’extrémistes portent la nationalité tunisienne.

Votre évaluation des relations tuniso-irakiennes ?

Avant l’année 2003, les échanges commerciaux étaient de l’ordre d’un milliard de dollars. Malheureusement, ce chiffre est descendu à un niveau que je trouve honteux, aujourd’hui.

Nous travaillons actuellement avec le gouvernement tunisien dans le but de supprimer le visa pour les Irakiens, également ceux désirant visiter le pays dans le cadre touristique. Il est important de rappeler que les touristes irakiens représentent un tiers du tourisme au Liban. C’est pour cette raison que nous espérons mettre en œuvre ces propositions avec le prochain gouvernement.

Des informations ont circulé ces derniers temps, selon lesquelles l’exploitation du vol Tunis-Erbil par des extrémistes était derrière la suspension de cette ligne aérienne. Pouvez-vous nous donner des éclaircissements ?

Je vous assure que cette information est une intox. La suspension de cette ligne est toutefois due principalement à la détérioration de la situation sécuritaire. D’où l’importance d’œuvrer à la suppression des visas pour restaurer la confiance entre les deux pays.

Je tiens également à souligner que les craintes par rapport à l’entrée de terroristes irakiens sont injustifiées surtout qu’il n’y a pas de terroristes en Tunisie qui aient la nationalité irakienne.

Qu’en est-il de la question des Tunisiens détenus dans les prisons irakiennes?

Le nombre de Tunisiens qui sont actuellement dans les prisons irakiennes est estimé à 14 prisonniers. L’effort se poursuit pour trouver un compromis aux termes duquel les détenus pourraient purger le reste de leurs peines dans les prisons tunisiennes.

Wiem Thebti

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