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Tunis : Les maintenus, les revenants, les promus, les indépendants et les «ci-devant inconnus» du gouvernement Essid

Bon gré, mal gré, après un marathon de 18 jours et des rebondissements de dernières minute comme la sortie-retour de l’UPL et le départ d’Ennahdha et d’Afek, le chef de gouvernement désigné Habib Essid a fini, ce vendredi 23 janvier 2015, par annoncer la composition de son gouvernement.

Ce nouveau gouvernement, qui a surpris tout le monde, est composé de 24 ministres, dont 3 femmes et de 14 Secrétaires d’Etat dont 6 femmes. Un gouvernement «bâtard», mi-politique, mi-indépendant, mais qui reste un gouvernement de «Mouhassassa» basé sur les quotas attribués aux partis et qui refuse de dire son nom. C’est en effet un gouvernement où Nida Tounès a remporté le plus de sièges et où les coalitions politiques ont été chamboulées. C’est aussi un gouvernement dont la configuration a plus ou moins respecté la structure fuitée il y a quelques temps.

Définitivement, et ce qui n’est pas pour déplaire à la base électorale de Nida Tounès, Ennahdha se retrouve sur le banc de touche de ce nouveau gouvernement. Le parti islamiste, qui constitue le second plus grand bloc parlementaire après Nida Tounès, a perdu les législatives, a refusé de s’aligner derrière BCE lors des présidentielles et se retrouvera ainsi dans l’opposition malgré l’OK de sa Choura de participer au gouvernement.

La surprise viendra surtout de la sortie d’un des plus grands soutiens du candidat Nidaïste Béji Caïed Essebsi dans les présidentielles, Afek Tounes. Ce dernier s’était retiré ce matin même de la course à la Kasbah, manifestement mécontent du nombre (3) et de la qualité des fauteuils qui lui auraient été proposés. Bien Avant Afek, l’UPL de Slim Riahi s’était retiré de la course aux sièges du gouvernement, avant qu’un député du parti Al Moubadara à Sousse ne réussisse, hier soir, à renouer les liens entre Nidaa et l’UPL qui accepte les trois portefeuilles, du tourisme (Mohsen Hassen), de la jeunesse et du sport (Maher Ben Dhia) et de la coopération et de l’investissement (Néjib Derouiche) et se remet en ménage avec Nida Tounès.

A priori et de façon non exhaustive, on pourrait «classifier» les membres de ce nouveau gouvernement qui briguera en début de semaine prochaine le vote des députés, en quelques catégories.

-Les maintenus: Ammar Youmbaï aux affaires sociales, Neila Chaabane qui était secrétaire d’Etat, reconduite en tant que telle, mais aux biens confisqués et aux affaires foncières. Il faut rappeler ici, que Mme Chaabane était l’un des membres de la fameuse commission d’investigation sur les affaires de corruption que présidait Feu Abdelfattah Amor.

-Les revenants: Saïd Aïdi qui était ministre de l’Emploi dans le gouvernement Caïd Essebsi en 2011. Il rempile à la Santé. Rappelons ici, qu’il avait été l’un des premiers à avoir exprimé son opposition au cumul de la députation et des postes ministériels. Il y a aussi Lazhar Akrémi. Il était Secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Intérieur, du temps d’Essebssi en 2011 toujours. Il rempile lui aussi, comme ministre chargé des relations avec le Parlement. On retrouve également dans cette catégorie des revenants, Touhami Abdouli qui était déjà SE sous BCE et qui se retrouve de nouveau au ministère des Affaires étrangères. Il y a aussi et surtout, Taïeb Baccouche, ancien ministre de l’Education de BCE et porte-parole de son gouvernement, qui migre vers les affaires étrangères. Mohamed Salah Ben Aïssa fait aussi partie de cette catégorie puisqu’il était secrétaire général du gouvernement BCE en 2011. Il y a aussi Laroussi Mizouri qui était ministre des Affaires religieuses dans le gouvernement de Mohamed Ghannouchi en 2011. Il y a enfin, Slim Chaker qui était ministre de la jeunesse sous BCE en 2011 et qui entre au commerce.

-Les indépendants: Najem Gharsalli, ministre de l’Intérieur est un juge. De nouveau, l’exécutif fait ainsi confiance au 3ème pouvoir, la justice, pour diriger un département aussi important et délicat que celui de l’intérieur. Il y a aussi Lassaad Zarrouk, actuel PDG de la compagnie d’assurance STAR, un indépendant qui devient ministre de l’Economie et des finances. Sur cette liste des indépendants, il y a enfin Karim Skik, un jeune homme d’affaires dans le domaine des TIC et actionnaire dans un journal en ligne, qui se retrouve ministre des Communications et de l’économie numérique.

-Les Promus de l’Administration: Essentiellement trois femmes. D’abord Lamia Zribi qui était Directrice générale au ministère du Développement et qui passe Secrétaire d’Etat auprès du ministre du Développement et de l’investissement et de la coopération internationale ; ensuite «Madame fiscalité » Habiba Louati, ancienne directrice générale de la règlementation et des études fiscales, qui se retrouve Secrétaire d’Etat chargée de la fiscalité et du recouvrement. Dans cette catégorie, on retrouve aussi l’ancien Dg de l’Observatoire de la jeunesse, Mhamed Jouili qui devient Secrétaire d’Etat chargé de la jeunesse. On pourrait y inclure aussi dans cette catégorie des promus, Majdouline Charni, sœur du martyr Socrate Charni, architecte de métier et qui était aussi une sympathisante UPL. Une nouvelle nomination qui sonne comme une réponse à ceux qui en avaient voulu à BCE d’avoir oublié les martyrs lors de la dernière cérémonie des vœux du Nouvel an à Carthage.

-Les Partisans: d’abord ceux de Nida Tounès, Mahmoud Ben Romdhane, architecte du programme économique de Nida Tounès avec Slim Chaker nouveau ministre du Commerce, Khadija Cherif, Selma Elloumi Rekik qui a été exfiltrée du Palais de Carthage où elle était membre du Cabinet de BCE et qui devient ministre de la Formation professionnelle, Taieb Baccouche qui était SG de Nidaa, Lazhar Akremi qui se retrouve ministre chargé des Relations avec le Parlement, Ensuite, ceux de l’UPL, Mohsen Hassen devenu ministre du Tourisme, après une expérience professionnelle bancaire et une expérience de management à la tête d’un groupe familial, Maher Ben Dhia est un ancien juge et un actuel avocat qui devient ministre de la Jeunesse et du sport et Néjib Derouiche, nouveau ministre de l’Investissement et de la coopération internationale après avoir dirigé Tunisia Holding, le groupe de Slim Riahi.

-Les «inconnus»: Zakaria Hamed, ministre de l’Industrie, de l’énergie et des mines, Saad Seddik, ministre de l’Agriculture, Mohamed Salah Arfaoui qui est ministre de l’Equipement, de l’environnement et de l’aménagement du territoire, Abdmounef Abdrabbou qu’on découvre ministre de l’Education, Chiheb Bouden nouveau ministre de l’Enseignement supérieur, sans compter la majorité des nouveau Secrétaires d’Etat.

On attendra donc les CV pour en savoir plus sur eux. On attendra aussi la confiance de l’ARP. L’absence d’Ennahdha qui pourrait voter la non-confiance au gouvernement lors d’une Plénière extraordinaire de l’APR (Assemblée des Représentants du Peuple) à tenir avant mercredi prochain, date maintenant officielle de la passation entre Mehdi Jomaa et Habib Essid, fera certainement dire à certains que l’annonce d’un tel gouvernement pourrait être un acte de suicide politique de la part de Nidaa Tounès. Il semble pourtant acquis qu’avec le groupe parlementaire de 89 députés de Nidaa Tounès, les 16 députés de l’UPL et un groupe formé de 13 indépendants conduits par Touhami Abdouli, devenu Secrétaire d’Etat aux affaires arabes et africaines, le gouvernement passera, avec ou sans l’accord d’Ennahdha.

Ka Bou.

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