Le chef du gouvernement actuel, Mehdi Jomaâ semble avoir remporté l’adhésion de la majorité des Tunisiens qui n’ont pas manqué de lui tresser des lauriers pour son passage à la Kasbah, contrairement à ses deux derniers prédécesseurs. Selon une enquête réalisée entre le 5 et le 9 janvier 2015 par le bureau d’études Emrhod Consulting, 66,8% des personnes interrogées sont satisfaites du rendement de Jomaâ contre 39,1% pour Ali Laârayedh et 40.4% pour Hamadi Jebali.
Selon les résultats de l’enquête, 51.9% des sondés ont affirmé que la nomination de Mehdi Jomaâ était une bonne chose, alors que 43.9% des interrogés se déclarent satisfaits de la désignation de Habib Essid à la tête du gouvernement.
A la question suivante : pensez-vous que la liberté d’expression est aujourd’hui menacée? 43,2% répondent par l’affirmative, cependant que 44% pensent le contraire et 14% ont évoqué des menaces sérieuses sur la liberté d’expression.
Interrogés sur l’année 2015 et si elle sera meilleure que 2014, plus mauvaise ou identique, 80.8% des répondants pensent que 2015 sera meilleure, alors que 9,20% estiment qu’elle sera identique à 2014.
En réponse à la même interrogation, 5,20% seulement des personnes interrogées estiment que la situation en 2015 sera pire que 2014, tandis que 4,80% ont répondu par « je ne sais pas ».
Au sujet des perspectives économiques du pays pour l’année 2015, 61,90% des sondés estiment que la situation est en nette amélioration contre seulement 17,33% qui pensent le contraire.
Par ailleurs, plusieurs experts économiques ont considéré que l’année 2015 sera sans aucun doute plus difficile que celle de 2014 sachant que le budget de la Tunisie pour l’année 2015, a besoin d’un financement d’une valeur de 8 milliards de dinars dont 5 milliards de dinars devraient provenir de l’extérieur.
L’année prochaine sera aussi une année difficile, et ce pour plusieurs raisons dont principalement la chute des investissements directs étrangers (IDE), la persistance des déséquilibres macroéconomiques, l’aggravation de la conjoncture structurelle et la détérioration de la monnaie nationale vis-à-vis de la devise étrangère.
Le ministre de l’Economie et des Finances, Hakim Ben Hammouda nous a confié dans une déclaration récente que l’année 2014 a été difficile et que les trois prochaines années 2015, 2016 et 2017 seront encore plus difficiles. « On arrivera encore à des remboursements de dettes beaucoup plus importantes que nous avons aujourd’hui. « En 2017, on ne serait pas loin de 8 milliards de dinars, soit le double de ce qu’on a aujourd’hui », a-t-il dit.
Concernant les menaces terroristes, il semble que les Tunisiens deviennent de plus en plus convaincus du fait que la menace qui pèse sur leur pays est permanente. L’indice y afférent a dépassé plus de 60% entre septembre dernier et début janvier, un pourcentage semblable à celui enregistré lors de l’assassinat du martyr Mohamed Brahmi ou encore les attaques terroristes sur Jebel Chaâmbi.
Les opérations terroristes perpétrées à l’échelle internationale ont également fait du terrorisme une réalité pour les Tunisiens. Rappelons l’attaque terroriste au début de janvier contre le journal satirique Charlie Hebdo à Paris (France) qui a fait 12 morts. Une opération terroriste qui ne peut pas passer inaperçue aussi bien en Tunisie qu’ailleurs.
Il est à rappeler que l’enquête d’Emrhod Consulting 2015 a été faite auprès d’un échantillon représentatif de la population tunisienne en âge de voter (18 ans et plus) sur l’évaluation du travail du chef du gouvernement Mehdi Jomaâ.
Kh.T
