AccueilLa UNETunis :L’UGTT recule pour mieux sauter… dans le vide!

Tunis :L’UGTT recule pour mieux sauter… dans le vide!

Après les effets néfastes de la dernière grève sauvage de la Transtu sur l’image de l’UGTT auprès des citoyens tunisiens, on ne sait pas si Feu Farhat Hached, dont le crédo était «Peuple, je vous aime», aurait été d’accord sur un tel comportement de ses héritiers syndicaux en 2015. Cette grève, illégale et pourtant soutenue par le «président» de la toute puissante centrale syndicale et ses généraux, avait pris en otage plus d’un million de citoyens qui ont déversé toute leur colère sur les grévistes.

Après la dernière décision du dernier comité administratif de l’UGTT de lancer un préavis de grève, cette fois sectorielle et générale pour les 26, 27 et 28 janvier de cette année, on ne sait pas si l’UGTT méritait bien sa dernière nomination au prestigieux prix Nobel de la paix. Elle avait paralysé une première fois quelques villes, et cette fois, l’omnipotente UGTT cible tout un pays. Une décision qui, si elle venait à être mise à exécution, constituerait un nouveau palier dans l’escalade et son bras de fer avec les deux gouvernements, le sortant de Mehdi Jomaa et le rentrant de Habib Essid. Un bras de fer que tout le BE de l’UGTT initie, alors que tout le pays est encore embourbé dans sa lutte contre le terrorisme, avec une économie chancelante et paralysée elle aussi par des grèves en croissance de 13 %. Un prix, le Nobel de la paix, qui distinguerait théoriquement toute action en faveur de la paix et à plus forte raison sociale et non les actions d’escalade, de confrontation et d’entrave au travail.

Après la dernière annonce des professeurs d’une grève à venir et celle des employés municipaux qui porteront le brassard rouge, il est désormais impossible de ne pas croire que la puissante centrale qui est arrivée à écarter toutes ses rivales de la scène syndicale ouvrière n’est pas en train de chauffer en prévision d’une confrontation. Le moins qu’on pourrait croire, c’est que l’UGTT prépare un hiver chaud à la Tunisie de la seconde République ou au moins, menace de le faire. Que cherche donc Houcine Abassi, dont l’arrogance sur les plateaux TV tunisiens n’a plus d’égal en Tunisie ?

A voir le volumineux document de ce que demande l’UGTT au prochain gouvernement, pour les seuls premiers 100 jours du gouvernement Habib Essid, on croirait que tous les précédents gouvernements étaient tous de fieffés menteurs, que les caisses de l’Etat regorgent d’argent, que les déficits, courant et commercial, qui font chaque mois sauter au plafond le Gouverneur de la BCT sont une simple vue de l’esprit et que l’actuel road-show du ministre des Finances pour mobiliser une nouvelle sortie obligataire n’était qu’un simple voyage de tourisme pour récolter des dons ou ramasser de l’argent dû à un pays créditeur !

A bien entendre tous les généraux d’Abassi, on a de la peine à croire que des pans entiers de l’économie sont à l’arrêt, comme celui du phosphate, que les exportations n’ont augmenté que de 2,5 %, que les importations étaient en hausse de 6,4 % et que le déficit de la balance dépassait les 13,6 milliards DT. A les entendre revendiquer des augmentations et des primes à tout bout de champ, on a du mal à croire les 0,3 % d’indice de la production industrielle de 2014 et la petite hausse de 2,7% du PIB qui représente la valeur ajoutée créée par l’économie tunisienne et qui pourrait faire l’objet de répartition.

Indéniablement Abassi, fonctionnaire de l’Etat, mis à la disposition de l’UGTT et payé par l’argent du contribuable et personnalité nationale sous bonne garde sur le budget de l’Etat, tout comme ses SG adjoints et toute l’UGTT, en grande partie financée par une contribution du patronat (UTICA), vivent sur une autre planète. Une planète où rien ne compte plus en regard des intérêts, directs et immédiats de la classe ouvrière, même si cela se fait aux dépens de toute l’économie et de tous ses équilibres globaux et structurels. Une planète qui n’existe nulle part ailleurs, même plus en Russie ou en Chine, mais seulement dans leurs têtes où la mayonnaise de la révolution était trop montée. Une vision qui leur est rendue facile, fastoche même, par une organisation patronale, complètement amorphe et qui ne sait même plus se défendre contre celui qu’elle finance. Mais que pourrait-on demander d’une UTICA où les fonctionnaires sont syndiqués de l’UGTT ?!

Khaled Boumiza

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