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Tunis : La plupart des pays en développement tireront avantage de la chute du cours du pétrole, selon la Banque mondiale

Les pays en développement importateurs de pétrole dont la Tunisie pourraient retirer des avantages substantiels de la baisse des cours pétroliers si cette tendance devait s’accompagner d’une accélération de la croissance mondiale : c’est la conclusion d’une analyse de la baisse des prix des produits pétroliers publiée par le Groupe de la Banque mondiale dans la dernière édition de ses Perspectives économiques mondiales.

Le fléchissement des cours du pétrole s’explique par un ensemble de facteurs : plusieurs années de hausses imprévues de l’offre de pétrole et de baisses inattendues de la demande ; l’atténuation des risques géopolitiques dans certaines régions du monde ; la modification sensible des objectifs stratégiques de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) ; la hausse du dollar des États-Unis. Il est difficile de déterminer l’influence respective des diverses forces à l’origine de la récente chute des cours pétroliers, mais les facteurs liés à l’offre semblent avoir joué un rôle prédominant.

Il est probable que la faiblesse des cours du pétrole persistera en 2015 et s’accompagnera d’importants rééquilibrages des revenus réels au détriment des pays exportateurs de pétrole et au profit des pays importateurs. Dans de nombreux pays importateurs, la baisse des cours contribue à stimuler la croissance et à réduire les pressions inflationnistes, extérieures et budgétaires.

La faiblesse des cours pétroliers pose toutefois de sérieux problèmes aux principaux pays exportateurs de pétrole, qui seront pénalisés par l’affaiblissement de leurs perspectives de croissance, de leur situation budgétaire et de leur position extérieure. Si le tassement des prix pétroliers persiste, il risque aussi de compromettre les investissements dans la prospection et l’exploitation de nouveaux gisements — notamment les investissements axés sur certains pays à faible revenu ou consacrés à des sources non conventionnelles telles que l’exploitation de l’huile de schiste, des sables bitumineux et des champs pétrolifères en haute mer.

« Pour les responsables de l’action publique des pays en développement importateurs de pétrole, la chute du prix du brut est l’occasion de procéder à des réformes budgétaires et structurelles et de financer des programmes sociaux », commente Ayhan Kose Directeur du Groupe d’étude sur les perspectives de développement à la Banque mondiale. « Quant aux pays exportateurs de pétrole, la forte baisse des cours vient leur rappeler que toute activité économique fortement concentrée présente par nature d’importants facteurs de vulnérabilité et qu’il est nécessaire de redoubler d’efforts pour diversifier les activités à moyen et à long terme ».

Outre l’analyse sur le prix du pétrole, les Perspectives économiques mondiales contiennent deux études spécifiquement consacrées aux effets de l’évolution des échanges commerciaux internationaux et des envois de fonds sur les pays en développement.

Des facteurs cycliques et durables affaiblissent le commerce mondial

Les échanges commerciaux mondiaux ont augmenté de moins de 3,5 % en 2012 et 2013. Bien inférieure au taux annuel moyen de 7 % enregistré avant la crise, cette tendance a freiné la croissance des pays en développement ces dernières années.

La faiblesse de la demande — principalement en matière d’investissements, mais aussi au plan de la consommation — est l’une des principales causes du ralentissement de la croissance des échanges commerciaux. Les pays à revenu élevé représentant environ 65 % des importations mondiales, l’atonie persistante de leurs économies, cinq ans après la crise, laisse à penser que la faiblesse de la demande continue d’avoir une incidence négative sur la reprise des échanges internationaux. Toutefois, plusieurs tendances durables contribuent aussi à ralentir la progression des échanges, notamment l’évolution de la relation entre commerce et revenu : les échanges internationaux sont devenus moins sensibles à l’évolution du revenu mondial en raison du ralentissement du développement des chaînes de valeur internationales et d’une réorientation de la demande au détriment d’investissements à forte intensité d’échanges commerciaux et au profit d’une consommation privée et publique présentant une moindre intensité d’échanges.

Selon l’analyse présentée dans les Perspectives économiques mondiales, ces facteurs à long terme qui pèsent sur le commerce modèleront aussi les courants d’échanges dans les années à venir : la reprise prévue de la croissance mondiale ne s’accompagnera probablement pas d’une rapide progression des échanges commerciaux similaire à l’accélération observée dans les années antérieures à la crise.

Les envois de fonds pourraient lisser la consommation

Selon la seconde étude spéciale des Perspectives, non seulement le montant des envois de fonds effectués en direction de nombreux pays à revenu faible ou intermédiaire est appréciable au regard du PIB, mais il est comparable, en valeur, aux investissements étrangers directs et à l’aide étrangère. Depuis 2000, les rapatriements de fonds vers les pays en développement ont atteint en moyenne 60 % du volume total des flux d’investissements étrangers directs. Les envois de fonds sont d’ailleurs la principale source de devises de nombreux pays en développement.

D’après les auteurs de l’étude, les envois de fonds — outre leur ampleur — sont plus stables que d’autres flux de capitaux, même durant des périodes de tension financière. Ainsi, dans le passé, les rapatriements de fonds ont augmenté de 6.6 % durant des périodes d’arrêts brutaux de flux de capitaux, quand ces derniers chutaient en moyenne de 14.8 %. La stabilité des envois de fonds, concluent les auteurs, peut contribuer à lisser la consommation dans les pays en développement, qui souffrent souvent d’instabilité macroéconomique.

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