AccueilLa UNETunis : Morose 4ème anniversaire de la Révolution!

Tunis : Morose 4ème anniversaire de la Révolution!

La Tunisie fête le quatrième anniversaire de la révolution dans un contexte morose : économie fragile, mouvements de protestation et de grèves touchant plusieurs secteurs vitaux comme le phosphate et le transport qui se poursuivent jusqu’à maintenant.

Cette commémoration vient aussi au moment où le pays n’est pas encore doté d’institutions pérennes En quatre années, seul l’acquis électoral a été réalisé alors que les autres objectifs de la révolution tardent à l’être comme l’emploi, la promotion des régions intérieures tout en assurant la dignité pour tous les Tunisiens qui se sont révoltés contre la dictature, la marginalisation et la corruption.

Ces demandes encore sans suite préoccupent vivement les Tunisiens, déjà déçus par une classe politique divisée et fortement attachée au pouvoir. Pour eux, l’essentiel est ailleurs, c’est le coût de la vie qui grimpe avec un taux de plus de 5% d’inflation, un chômage endémique et exponentiel, mais aussi l’insécurité avec la prolifération du terrorisme.

Aux prises avec une grève sans précédent du secteur de transport en commun, les Tunisiens fêtent le 4ème anniversaire de la Révolution dans un climat exceptionnel marqué par une présence « timide » des syndicalistes, politiciens et des composantes de la société civile sans oublier le peuple dont le nombre est faible en comparaison avec les trois dernières années où l’enthousiasme était remarquable.

Pour l’UGTT, la déception était la cause principale de la réticence des citoyens, mécontents du parcours de la révolution qui n’a pas permis d’atteindre les objectifs pour lesquels elle a été déclenchée, provoquant la chute de l’ancien régime.

En outre, la paralysie de l’un des secteurs les plus vitaux de l’économie tunisienne, celui du transport reflète en grande partie l’aggravation de tension qui marque les relations avec le gouvernement en place auquel il est reproché d’avoir « échoué à répondre aux demandes de la classe ouvrière appartenant à un secteur stratégique ».

Une position qui est confirmée par le porte-parole de l’UGTT Sami Tahri qui n’a pas manqué d’imputer la responsabilité au gouvernement sortant et par la suite au futur gouvernement qui devrait prendre en considération ces tâches « délicates » et les intérêts de la classe sociale, fortement marginalisée et touchée par la flambée des prix et l’érosion de son pouvoir d’achat.

Les Tunisiens attachés à leurs revendications

Partout à la place Mohamed Ali ou tout au long de l’avenue de Habib Bourghuiba, les Tunisiens ont marqué leur attachement aux demandes portées lors de la première année de la révolution en janvier 2012 : « Emploi, Liberté, Dignité nationale ».

Des demandes qui reflètent bien évidement la déception de la population et l’échec des différents gouvernements successifs qui ne sont parvenus à répondre favorablement à leurs attentes.

Cette déception a poussé l’UGTT par la voix de son secrétaire général, Houcine Abassi à affirmer que le pays n’a accompli qu’une première manche de la transition et qu’il est tenu de passer à la deuxième manche. Il a rappelé que l’UGTT n’est pas intéressée par le pouvoir mais qu’elle ne veut pas être confinée dans le carré des revendications salariales. » L’UGTT a une vision des dossiers économiques politiques et culturels », a-t-il soutenu.

En dépit la déception ressentie par tous les acteurs, l’ambiance des festivités était présente à l’avenue de 14 janvier, où les drapeaux et les banderoles célébrant la mémoire des martyrs étaient déployés un peu partout. Encore, la question de deux journalistes kidnappés en Libye depuis septembre est présente aussi à travers les portraits et les banderoles qui viennent soutenir cette cause.

Quand on parcourt l’avenue de 14 janvier, on ne peut pas ne pas remarquer la division entre les sympathisants d’Ennahdha qui se sont dit insatisfaits par les acquis réalisés par le gouvernement et d’autres appartenant principalement au Front Populaire qui ont exprimé leur refus du terrorisme et par la suite la condamnation du parti islamiste qui était, affirment-ils, derrière la recrudescence de ce phénomène dangereux.

Bientôt rejoints par les partisans d’Al Joumhouri, les manifestants ont crié leurs slogans. Les uns contre la marginalisation, les autres évoquant les martyrs et les blessés de la révolution. Les uns étaient aux antipodes des autres à l’avenue de 14 janvier où était remarquée aussi une forte présence du parti Ettahrir dont des partisans, en nombre important, agitaient des drapeaux et étendards noirs et blancs ainsi que des banderoles appelant à « abattre le régime et non pas changer les gouvernants ».

Wiem Thebti

- Publicité-

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Réseaux Sociaux

108,654FansJ'aime
480,852SuiveursSuivre
5,135SuiveursSuivre
624AbonnésS'abonner
- Publicité -