AccueilLa UNETunis :Que cachent les audits des banques publiques pour que l’Etat enfreigne...

Tunis :Que cachent les audits des banques publiques pour que l’Etat enfreigne le devoir de transparence?

Deux vérités s’affrontent, dans un silence à la limite du suspect, à propos de la situation des banques tunisiennes. D’abord celle des chiffres, certifiés par les Commissaires aux Comptes. A l’exception de la situation de la STB pour l’exercice 2013, qui a été fortement grevée par les provisions supplémentaires faites sur instruction de la Banque Centrale de Tunisie et qui attend toujours la concrétisation de l’augmentation de capital qui n’a pas encore été votée par l’ARP (Assemblée des représentants du Peuple), les situations de la BNA comme celle de la BH affichaient toujours des bénéfices.

La Banque de l’Habitat, affichait au premier semestre 2013 un bénéfice de plus de 11,8 MDT. La BH, qui attendait encore la garantie de l’Etat pour des prêts accordés à deux entreprises publiques, reste l’unique banques publique qui n’a jusqu’ici pas encore publié ses résultats définitifs pour l’exercice 2013 ni encore tenu son assemblée générale pour le même exercice. N’eut été aussi la provision requise par la BCT, la BNA aurait affiché un bénéfice de plus de 14,5 MDT en 2013.

Ces états financiers sont, comme d’ailleurs pour le reste des banques privées, visées par le régulateur qui est la Banque Centrale de Tunisie. La BCT, qui reçoit même des rapports spéciaux sur l’état de ces institutions financières que le commun des actionnaires ne voit même pas. L’aval de la banque des banques pour la publication de ces rapports, vaut aussi certification. On pourrait même dire, que la responsabilité de la BCT y est tout aussi engagée que celle des Commissaires aux Comptes.

La seconde vérité, est celle des pouvoirs politiques qui n’avaient de cesse, depuis la révolution, de répéter que les banques publiques vont mal, très mal. Du temps de l’ANCE, certains députés ont même crié au scandale devant ce qu’ils n’avaient pas hésité à appeler la banqueroute des bras financier de l’Etat tunisien. Depuis, c’est le branlebas de combat.

Un plan de recapitalisation a été mis en place et un budget d’un milliard DT y a été alloué. Elyes Fakhfakh, alors ministre des finances, avait présidé une commission chargée de l’audit des trois banques publiques. Des appels d’offres ont été publiés et des cabinets d’audit internationaux ont été payés en devises pour faire cet audit. Et pourtant, personne ne sait toujours rien du résultat de cet audit.

Qui croire donc de ces deux vérités, lorsqu’on sait surtout qu’aucun commissaire aux comptes des trois publiques n’avait auparavant fait état de défaillances aussi graves que celles, certes vaguement, dénoncées par les apôtres de l’audit ? Qui croire encore, lorsqu’on sait que la BCT n’y avait vu manifestement que du feu. Et s’il est vrai qu’elle était au courant, elle n’avait à aucun moment attiré l’attention des actionnaires, avant le lancement des audits, sur ces défaillances !

Ce sont pourtant des banques publiques et l’Etat tunisien qui y est le principal actionnaire, tire ses moyens du budget qui est servi par les citoyens contribuables et partie des ressources de la dette extérieure que paiera le citoyen tunisien. Ce sont aussi et surtout, des banques cotées en bourse où le devoir de transparence est une obligation légale.

Qui dit que ces audits n’ont rien révélé qui pourrait menacer l’épargne de ceux qui achètent le papier STB, BNA ou BH ? Que cachent ces audits de si délictueux qui ne puisse être révélé au mépris de toutes les lois ?

Nous avions, lors de la rencontre du ministre de l’économie et des finances et du gouverneur de la BCT avec les journalistes lundi 12 janvier, demandé que les résultats des 3 audits soient publiés ou au moins que le droit à l’accès à l’information soit garanti pour les journalistes et les médiats. Les réponses de Hakim Ben Hammouda comme de Chedli Ayari ont été les mêmes : un non horrifié qu’on en fasse même la demande. Soit. Que fait alors le CMF (Conseil du marché financier), légalement le protecteur des intérêts des actionnaires et l’autorité de contrôle de bourse à laquelle, légalement personne ne peut opposer le secret professionnel et qui dispose d’un large arsenal de moyens d’enquête ? Pourquoi le CMF se laisse-t-il ainsi aller à la conspiration du silence avec le ministère et la BCT ? Qui osera nous répondre et donner suite à notre requête sur la vérité, toute la vérité, rien que la vérité sur la vraie situation des banques publiques ?

Khaled Boumiza.

- Publicité-

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Réseaux Sociaux

108,654FansJ'aime
480,852SuiveursSuivre
5,135SuiveursSuivre
624AbonnésS'abonner
- Publicité -