AccueilLa UNETunis : Les 3 plus grands échecs économiques de 2014, selon Chedly...

Tunis : Les 3 plus grands échecs économiques de 2014, selon Chedly Ayari

Ambiance «passation de pouvoir », tout au moins de bilan, ce lundi 12 janvier 2015 à la salle de réunion du Gouverneur de la BCT. Chedly Ayari avait ouvert cette rencontre avec la presse par un bilan de l’exercice 2014. Il le commencera par une note, plutôt positive. Après avoir rappelé que la BCT est en lien constant avec les partenaires internationaux de la Tunisie, il affirme avec un sourire qu’il ne cachait pas, que «l’humeur générale est que la Tunisie est devenue un risque jouable, malgré les doutes». Il ne dira pas qu’il parlait là essentiellement des bailleurs de fonds et des marchés financiers internationaux, mais on le comprendra. Ayari tient cependant à rester lucide et termine sa première intervention, avant de donner la parole au ministre de l’Economie et des Finances présent, que «l’année 2015 sera aussi une année de transition économique, mais pas encore l’année de la relance. C’est 2016 qui pourrait l’être». On notera qu’il a utilisé le conditionnel et ce n’était pas un simple exercice de style.

– Le bilan mi-figue mi-raisin de Hakim Ben Hammouda.

Prenant ensuite la parole, Hakim Hammouda, qui refusera tout commentaire à propos de questions posées par quelques journalistes lui demandant s’il restait ou non au prochain gouvernement, sera plus prolixe sur le bilan économique de 2014. Il en dira plus de bien que de mal. Le ministre de l’Economie et des finances évoquera ainsi la prochaine révision de la note souveraine de la Tunisie, comme il évoquerait l’un des résultats d’une politique économique. Il évoquera aussi la réussite du gouvernement à préserver les équilibres globaux, malgré la perte de 1,5 milliards DT suite au refus de l’ancienne ANC de voter certains textes de loi. Ben Hammouda indiquera même que l’actuel gouvernement sortant aurait terminé l’exercice 2014 en laissant dans les caisses de l’Etat le pactole de 560 MDT. Le ministre Hakim a aussi parlé d’une baisse de plus de deux points du déficit courant «qui était de 6,9 % en 2013 et que nous avons ramené à 4,6 %». En guise d’explication de cette réussite, le ministre de l’Economie et des finances évoque une amélioration du recouvrement en matière de ressources fiscales et une compression des dépenses de l’Etat de 250 MDT en 2014. Interrogé sur le détail de ces compressions et si ce n’est pas juste l’effet de la diminution des dépenses du budget de développement, il ne donnera pas ou oubliera de donner une réponse. A son actif, le ministre Hammouda a aussi évoqué la réforme fiscale. «Ce mardi, se tiendra la dernière réunion du Conseil supérieur de la fiscalité et le texte final devrait être, en avril 2015, chez les Députés et la loi des finances 2016 devrait contenir les premières mesures issues de cette réforme » dira-t-il. Le ministre met aussi à l’actif de l’actuel gouvernement la mise en place d’une nouvelle loi pour le budget «où les principales réformes s’articuleront autour de la gouvernance, du rôle de contrôleur de son exécution par l’Assemblée des représentants du peuple et le passage d’un budget annuel vers un budget glissant», dira-t-il pour toute explication.

– Les trois grands échecs économiques, selon Ayari

Prié de parler aussi «des trains qui arrivent en retard», c’est Chedly Ayari qui assurait encore en réponse à un journaliste que la question de son remplacement à la tête de l’institut d’émission n’était pas à l’ordre du jour, qui se jette à l’eau le premier. Sans autre forme de détour, le gouverneur de la BCT parlera ainsi des trois plus grands échecs, économiques [sans le dire directement] de l’actuel gouvernement.

D’abord ce qu’il appellera «une croissance molle», en référence à ce qu’il appelait toujours la petite croissance. «Elle n’est pas négative et cela depuis trois ans. Nous sommes en panne de croissance suffisante car nous n’avons pas réussi à la faire redémarrer. Cette année, si on fait 2,4 %, ce sera costaud», dira-t-il avec une pointe de dépit.

C’est ensuite l’investissement qui ne démarre pas. Le Gouverneur de la BCT met ici directement en cause le secteur privé «qui philosophe toujours sur l’avenir» accusera-t-il, cette fois un peu irrité par la faiblesse de l’investissement privé.

C’est enfin, le déficit courant dont il dit qu’il reste «le talon d’Achille de l’économie». Une question qui semble donner des nuits blanches à Chedly Ayari qui n’arrive toujours pas à trouver comment colmater cette brèche de 13,6 milliards DT. «C’est la casserole que nous traînons et qui nous revient toujours à la figure comme un boomerang et cela va devenir insoutenable », tance encore le gouverneur de la BCT qui pose beaucoup de questions sur le meilleur moyen de juguler cette dérive. «Que faire ? Brider la consommation des biens non alimentaires ? Rendre le crédit plus cher ? Le déficit reste ingérable», finit par conclure Chedly Ayari dont les questionnements ne semblaient toujours pas trouver de réponse.

Le gouverneur de la BCT reste pourtant convaincu de deux choses dont il a fait état au nouveau chef du gouvernement. Questionné en effet sur le contenu de sa dernière rencontre avec Habib Essid, Chedly Ayari a indiqué lui avoir exposé les principaux indicateurs et clignotants, rouges et verts, de la situation économique dont il va hériter et lui avoir conseillé de «continuer dans la voie des réformes et de ne pas revenir sur le choix d’une économie de marché». Que fera Essid ? Réponse dans quelques jours devant les Députés.

Khaled Boumiza

- Publicité-

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Réseaux Sociaux

108,654FansJ'aime
480,852SuiveursSuivre
5,135SuiveursSuivre
624AbonnésS'abonner
- Publicité -