AccueilLa UNETunis-Gouvernement Essid :Eviter les erreurs de casting!

Tunis-Gouvernement Essid :Eviter les erreurs de casting!

La Tunisie vit depuis quelques semaines sa seconde République. Elle a un nouveau président, mais un nouveau chef de gouvernement qui ne gouverne toujours pas. La situation est d’autant plus délicate que celui de Jomaa se serait mis en veilleuse et se contente d’expédier les affaires courantes. De fait, la nouvelle République attend toujours son nouveau gouvernement et tout semble figé dans l’attente de cette nouvelle équipe.

Dans cette perspective, Habib Essid multiplie les rencontres alors que prolifèrent les fuites de noms de candidats pour différents portefeuilles ministériels. Entretemps, le parti du président, Nida Tounes en querelle de sièges, se déchire de l’intérieur à cause de la composition de ce gouvernement. Le premier à exprimer son mécontentement de la décision de BCE d’écarter les députés «nidaïstes» de la liste, a été Saïd Aïdi. Le dernier à le faire,a été le trublion Khmaies Kessila qui s’indignait ce jour sur une radio privée du comportement de son parti envers son rival Ennahdha et comparait Nida Tounes au CPR qui s’est décomposé après sa défaite aux dernières législatives.

En fait, la composition du nouveau gouvernement balance encore entre plusieurs choix et stratégies. La première option est celle d’un gouvernement, politicien et partisan, où les sièges sont distribués entre les quatre principaux partis qui constituent désormais la principale coalition parlementaire, à savoir Nida, Afek de Yassine Brahim, l’UPL de Slim Riahi et Al Moubadara de Kamel Morjane. Le reste constituera l’opposition avec en tête Ennahdha qui pose encore problème. Officiellement, le parti islamiste tunisien qui a déjà pris le siège de la vice-présidence du parlement après que Nida a écarté le Front Populaire, n’est pas dans la coalition gouvernementale. Les deux principales forces politiques issues des urnes (Nida et Ennahdha) se courtisent pourtant sans se cacher. Certains observateurs, peut-être issus de Nida, font part de la probabilité d’accorder entre 2 et 5 sièges à Ennahdha dans le prochain gouvernement, peut-être pour nourrir les feux de la révolte au sein de Nida Tounes.

La seconde option est celle du gouvernement des technocrates indépendants. Il s’agira alors de trouver de purs techniciens, chacun dans son domaine, qui devront être soutenus par la coalition au pouvoir laquelle pourra être chargée de les soutenir et de leur fournir les éclairages, politiques et sociaux, nécessaires à leurs bons choix. Soutenus aussi par le chef du gouvernement qui devra leur assurer l’adhésion de l’appareil administratif. Telle est en tout cas la situation qui transparait au public, des négociations qu’a entamées depuis peu Habib Essid.

Dans une option, comme dans l’autre, il s’agit pour le binôme «Essid-BCE » de trouver le bon casting et de faire le bon choix, celui d’abord d’un chef de gouvernement chef d’orchestre et animateur d’un groupe d’experts ou celui d’un chef de gouvernement homme-à-tout faire entouré d’une flopée de subalternes, eux-mêmes entourés d’une équipes de secrétaires d’Etats qui ne feront que double emploi et ne feront que gonfler l’équipe gouvernementale. Dans la première option, les ministres devront être munis de tous les pouvoirs dus à leurs charges. Des ministres donc, eux-mêmes décideurs qui ont vocation à prendre les décisions qu’il faut pour remettre le pays au travail et redémarrer son économie. Des ministres aussi, bons négociateurs pour arriver à trouver le bon mix entre intérêts de l’Etat et intérêts syndicaux (ouvriers ou patronat).

Dans la seconde option, l’action gouvernementale, dont tout un pays attend efficacité et célérité, retombera dans la routine administrative. Elle risquera alors, ainsi que le parti au pouvoir, de se faire dégager par une population lassée d’attendre les décisions qui sauveront le pays de la banqueroute.

Il s’agit ainsi, pour Essid comme pour BCE qui semble être le vrai pilote de toute cette opération, d’éviter de faire les mauvais choix de gouvernance et d’éviter aussi les erreurs de casting dans le choix des ministres. Le fameux slogan du «right man in the right place» est désormais plus que d’actualité. Essid, comme BCE, devront placer l’intérêt du pays au-dessus des intérêts partisans.

Ce casting devra, aussi et surtout, se faire en fonction d’un nouveau découpage de la prochaine structure gouvernementale. Un découpage qui devra se faire en fonction d’une vision et d’une stratégie. Choix de dernière minute de BCE, Habib Essid n’a, en théorie, pas eu le temps nécessaire pour formaliser une vision et la décliner en stratégie, en fonction de laquelle il devra faire le découpage de son gouvernement. Il faudra enfin, que le duo Essid-BCE, à la tête de l’exécutif ne se tourne pas en querelle entre Carthage et La Kasbah ou encore en hégémonie et mainmise de Carthage sur La Kasbah. A bon entendeur, salut !

Khaled Boumiza

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