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Tunis :La ministre Karboul dénonce les banques, preuve à l’appui!

La question de l’endettement du secteur hôtelier tunisien sera certainement l’une des principales problématiques auxquelles le prochain gouvernement de Habib Essid devra trouver une solution. Une question toujours à l’ordre du jour depuis l’échec du passage en force de la loi créant la société de gestion des actifs classés à l’ancienne Assemblée nationale constituante. Une situation, celle du secteur hôtelier qui empire d’année en année, l’effet révolution n’ayant pas réussi à drainer le nombre de touristes nécessaire à le pérenniser et à le doter de la résilience qui le maintiendrait à flot en attendant des jours meilleurs. A titre d’exemple, la dette du secteur hôtelier s’aggrave et grimpe de 900 MDT en 2011 à 3.000 MDT en octobre dernier, selon une lettre envoyée par la ministre du Tourisme Amel Karboul au Gouverneur de la BCT. Une dette toujours remise en question et contestée par les hôteliers qui refusent de payer, estimant notamment que les conditions d’octroi des crédits étaient biaisées dès le départ. «Cette situation entrave considérablement le déploiement de la stratégie de développement de ce secteur qui ambitionne d’atteindre 12 millions de visiteurs et une contribution de 12 % dans le PIB à l’horizon 2020 », disait la ministre du Tourisme à Chedly Ayari. Et la ministre Karboul de poursuivre , comme si elle voulait mettre la BCT devant ses responsabilités en cas d’échec de sa politique de redressement du tourisme, que «or, le financement constitue l’un des fondements majeurs de la stratégie de développement du secteur, vision 3+1, qui s’articule autour des trois axes de l’innovation, de la diversification des produits et de la consolidation des acquis».

Amel Karboul avait aussi envoyé copie de cette même lettre au chef du gouvernement et à son ministre des Finances, une missive qui a fait le bonheur des hôteliers qui estiment qu’elle a enfin décidé de faire le geste qu’il faut à leur endroit. En fait, la ministre du Tourisme qui est certainement consciente que sa lettre ne plaira pas beaucoup aux banques, ni à la banque centrale qui connaît les tenants et les aboutissants de tout le litige entre hôteliers et banquiers, parlait en parfaite connaissance des pratiques bancaires qui ont amené certains hôteliers à la faillite et en administre même la preuve dans sa lettre. Karboul invoque à cet effet l’article 343 du code des obligations et contrats, une disposition légale dont elle souligne qu’elle «n’est pas appliquée par les banques ». Elle rappelle même à l’autorité de contrôle qu’est la BCT, que «certains [hôteliers contestant les pratiques bancaires] ont eu recours à la justice pour recouvrer leurs droits en application de l’article 343 du COC et ont eu gain de cause».

Aussi, la ministre du Tourisme demande-t-elle au gouverneur de la BCT, «sauf objection de votre part » lui dit-elle pour rester politiquement correcte, «d’inviter les banques à revoir leurs procédures et leurs règles régissant les imputations des montants payés par leurs débiteurs». Et Karboul, qui signe là certainement sa plus belle plaidoirie en faveur des hôteliers dont elle est l’autorité de tutelle, d’enfoncer le clou en estimant que «il y a lieu d’inviter les banques à se conformer strictement à l’esprit de cet article [ndlr : 343 du COC] en imputant systématiquement les paiements comme remboursement du capital de la dette en priorité et d’éviter ainsi de charger les entreprises par des frais financiers surtout en période difficile». Pour l’instant, chez les banques et la BCT, «silence, on tourne» les compteurs des pénalités de retard et des pénalités sur les pénalités !

Khaled Boumiza

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