Au moment où les partis politiques les plus en vue poursuivent les pourparlers et consultations pour la formation du nouveau gouvernement, un groupe terroriste a intercepté Mohamed Ali Charâabi, agent de la sûreté qui descendait d’une voiture de louage dans la région de Ghrifet dans la délégation du Fahs (gouvernorat de Zaghouan).
D’après le porte-parole du syndicat de la sécurité républicaine Mounir Khemili, le martyr a été égorgé et lynché par le groupe terroriste qui a tranché son doigt de la main droite et l’a agressé à l’aide d’une épée à la main gauche.
Neuf personnes figurant parmi les éléments extrémistes originaires de cette délégation et soupçonnées d’être impliquées dans l’opération de l’assassinat de Charâabi ont été capturées, a annoncé, de son côté, le ministère de l’Intérieur dans un communiqué publié dimanche après-midi.
Appel au soutien des forces et à la détention des armes de service
Face à ces développements, le syndicat de sécurité républicaine a appelé au soutien des forces de sécurité pour leur permettre d’affronter comme il se doit et efficacement ces groupes terroristes.
Plus particulièrement, le syndicat a exhorté l’ARP à étudier la demande des agents de la sécurité concernant la détention de leurs armes de service, en dehors des heures de service, et ce, pour se défendre.
« La demande de la détention d’armes est légitime particulièrement dans cette conjoncture exceptionnelle », a commenté Ali Zeramdini, expert tunisien en sécurité stratégique, précisant que les forces de sécurité sont plus que jamais menacées par ces groupes terroristes. « Les agents de sécurité font l’objet d’une menace et la défense légitime exige la détention des armes notamment dans les zones classées dangereuses », a dit Zeramdini dans un entretien téléphonique avec Africanmanager.
L’expert en sécurité a fait savoir que les cellules dormantes essaiment sur tout le territoire tunisien et se déplacent de façon individuelle, puisque les tentatives d’attentats en groupe ont été déjouées ces derniers temps par les agents de sécurité qui ont réussi à mettre en échec plusieurs opérations terroristes.
Les cellules terroristes sont encore actives
Les cellules terroristes encore actives vont continuer l’exécution de leurs plans sous forme d’actes individuels étant donné que les groupes terroristes ont reçu des coups durs de la part de l’appareil sécuritaire.
Ali Zeramdini a dans ce sens justifié la détention des armes de service qui s’avère plus que jamais une nécessité pour que les agents de sécurité puissent se défendre. Une décision qui reste, à son avis, l’une des prérogatives du ministre de l’Intérieur.
Le ministère de l’Intérieur appelé à agir
Un avis partagé par les analystes politiques qui affirment que le ministère de tutelle est la seule partie capable d’identifier aujourd’hui la situation et par la suite prendre une telle décision, jugée difficile. Car, les répercussions sont incertaines sur la stabilité et la sécurité du pays.
Les agents de la sûreté, de la Garde nationale et les militaires sont menacés et courent dans pareille situation le risque de perdre leurs armes dans certaines opérations terroristes, expliquent-ils, affirmant que cette situation a besoin d’une position claire de la part du ministère de tutelle de manière à assurer une meilleure protection aux agents.
Wiem Thebti
