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Tunis : Baisse des prix mondiaux du pétrole : Un effet dérisoire sur la balance énergétique !

Selon toute apparence, le mouvement baissier des prix de pétrole sur le marché international ne profitera à aucun secteur ou branche d’activité. A vrai dire, la baisse des cours du pétrole brut n’aura aucun effet ni sur les prix des carburants ni sur la balance énergétique du pays qui connaît depuis plusieurs mois un déficit sans précédent. Dans une note récente réalisée par les soins de la Banque centrale de Tunisie (BCT) et portant sur l’impact de la variation des prix, du taux de change et des quantités sur l’évolution des échanges commerciaux du secteur énergétique, il a été indiqué que la tendance à la baisse des prix de pétrole brut sur les marchés internationaux avait un faible impact sur le déficit de la balance énergétique notamment au cours des 11 premiers mois de 2014.

La BCT a, à ce propos, évoqué plusieurs raisons dont l’accroissement des importations et la baisse des exportations ainsi que la forte dépréciation du dinar face au dollar de 3,3% au cours des 11 premiers mois de 2014 par apport à la même période de 2013 (cette dépréciation est de 9,9% au cours des 2 derniers mois, octobre et novembre 2014).

Cela est expliqué, également, par la part de pétrole brut (dont le prix a subi une forte baisse sur les marchés internationaux comparativement aux autres produits énergétiques) dans la structure des exportations qui est plus importante que les importations (65% contre 20%).

Un déficit énergétique de 3,4 milliards de dinar

En effet, selon la BCT, au terme des 11 premiers mois de l’année en cours, la balance énergétique a poursuivi sa détérioration pour dégager un déficit de près de 3,4 milliards de dinars, soit un creusement de plus de 1,2 milliard de dinars par rapport à la même période de 2013, contribuant ainsi pour près de 60% du creusement du déficit commercial global.

Cette situation est le résultat de l’effet conjugué de l’augmentation des importations de 12,4% et la baisse des exportations de 11,2%.

Par ailleurs, au cours des 11 premiers mois de 2014, la régression des prix du baril de pétrole brut a entraîné une perte de290,5 MDT pour les exportations et 120,9 MDT pour les importations, soit un effet net négatif de 411,4 MDT.

Toutefois, pour les 2 derniers mois de 2014 la perte a été d’environ 68,8 MDT pour les exportations et un gain de 106,1 MDT pour les importations, soit un effet net positif de 37,2 MDT. La baisse des prix de pétrole brut n’a eu qu’un impact limité sur l’évolution des importations puisque les achats de pétrole brut ne représentent que 20% du total des importations des produits énergétiques, alors que le gaz naturel dont le prix n’ a subi au cours des 2 derniers mois qu’ une légère baisse, représente en effet 31% du total des importations des produits énergétiques. Le reliquat (49%) représente des produits raffinés de pétroles dont les prix n’ont pas subi des grandes variations.

S’agissant de l’impact de la dépréciation de dinar face au dollar, la BCT a montré qu’au cours des 11 premiers mois de 201, l’effet change a amplifié les importations de 216,9 MDT et les exportations de 110,8 MDT, enregistrant ainsi un effet net négatif de 106,1 MDT

Cependant, pour les 2 derniers mois de 2014, il a été enregistré un gain 58,9MDT pour les exportations et une perte de 115,3 MDT pour les importations, soit un effet net négatif de 56,4 MDT

S’agissant de l’impact de l’évolution des quantités, la BCT a indiqué, citant les chiffres du ministère de l’Industrie, de l’énergie et des mines, que la baisse des exportations a entraîné la diminution des recettes des exportations à hauteur de 267,7 MD lors des 11 premiers mois de 2014 en liaison avec la baisse de la production nationale de pétrole brut (-12% à fin septembre 2014 par rapport à la même période de 2013).

Pour les importations, les quantités importées au cours des 11 premiers mois de 2014 ont augmenté de 39% par rapport à la même période de 2013 reflétant ainsi un effet volume positif de 427,1 MDT traduisant une hausse de la demande tunisienne des produits énergétiques (surtout le gaz naturel), soit un effet net négatif de 694,8MDT (267,7MDT + 427,1MDT).

Kh.T

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