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Tunis: Et si l’affaire des archives de la Présidence n’était qu’un plan B préparé par l’IVD?

Lorsque Sihem Ben Sedrine a affirmé lors de l’émission « Liman Yajroo Faqat » sur Al Hiwar Attounsi, dimanche 28 décembre 2014, que « depuis juillet denier, il y a eu des discussions et des rencontres qui ont été couronnées en novembre par un document signé par le président de la République », soulignant que « ce document donne droit à l’Instance Vérité et Dignité (IVD) de transférer les archives présidentielles vers ses locaux » , tout le monde a cru comprendre qu’il s’agit là d’une méthodologie adoptée d’un commun accord, dès le début entre l’IVD, la présidence de la République les ministères (Premier ministère , ministères de l’Intérieur de la Justice etc.…) et les institutions (Archives Nationales …) concernés par la justice transitionnelle.

Toutefois, le communiqué de la Présidence a éveillé les soupçons en affirmant, après l’éclatement de la crise des archives, que le 24 novembre 2014 était la date de la signature de l’accord entre l’IVD et la Présidence pour le transfert des archives présidentielles. Or tout le monde sait que cette date correspond au lendemain du premier tour des présidentielles, à l’issue duquel les résultats préliminaires ont donné dès les premières heures Béji Caïd Essebsi (BCE) favori du scrutin. Cet accord répondait donc à une crainte de voir les archives présidentielles passer entre des « mains ennemies » et à « la contre-révolution » plus qu’à l’aboutissement d’une démarche qui obéissait à des considérations purement méthodologiques.

Et confronté à une autre déclaration de Sihem Ben Sedrine, dans une autre émission tv , sur le plateau d’Al Moutawasset, en date du 1er décembre 2014, où elle affirmait qu’il n’était pas urgent de transférer les archives des départements et des institutions concernés pour manque d’espace et de conditions adéquates pour la conservation des archives dans les locaux de l’IVD, conformément aux normes internationales, le contenu du communiqué de la Présidence évoquant un accord de transfert prémédité, paraît plutôt de l’ordre des arguments confectionnés, et a posteriori, pour justifier une attitude adoptée à la hâte face aux développements qui n’étaient pas totalement prévus.

En fait, Sihem Ben Sedrine affirme le 1er décembre 2014 que l’IVD n’avait pas suffisamment d’espace pour héberger les archives des différents départements, indiquant que les archives sont bien où elles sont et que la méthodologie adoptée par l’IVD consiste à affecter un archiviste pour l’exploitation sur place des dossiers se trouvant dans les ministères et les différents établissements concernés au cas où une plainte serait déposée nécessitant le recours aux données de ces dossiers. Elle avait alors nié de manière claire et catégorique l’intention prêtée à l’IVD de transférer les archives de n’importe quelle institution.

Que s’est-il donc passé ente le 22 novembre 2014(la veille du premier tour), et le 22 décembre 2014 (au lendemain du second tour du scrutin présidentiel)?

Au regard du suivi de cette affaire, on saisit sans grande difficulté que les archives présidentielles ont une place de choix dans la stratégie de l’IVD pour « démanteler le système de répression et de corruption de Ben Ali » selon les termes de Sihem Ben sedrine , lors de l’émission sur Al Hiwar Attounsi. L’essentiel n’étant pas dans le contenu des archives, mais entre quelles mains elles se trouvent. Et à la lumière des signes annonciateurs d’une victoire de BCE qui étaient perceptibles à partir du 23 novembre 2014, date du premier tour, il fallait prévoir un plan B, au cas où ce scénario se serait réalisé. L’accord entre la présidence de la République et l’IVD qui intervient d’après le communiqué de la Présidence de la République le 24 novembre, s’inscrit, donc, dans cette logique , qui veut avoir la haute main sur ces archives, épargnant bizarrement les autres départements qui ne sont pas moins impliqués dans le système Ben Ali. Mais ce plan B n’a été totalement déclenché qu’après les résultats préliminaires du second tour le 21 décembre 2014. Et à partir de cette date, on a vu se réaliser les premières mesures concrètes de cette option.

L’argumentaire a donc changé : les locaux de l’IVD pouvaient héberger les archives présidentielles et le transfert devenait nécessaire et devait se faire avant la passation, tandis que personne ne parle des archives des autres départements.

Il faut que tout le monde sache que la loi permet à l’IVD d’accéder à ces archives, mais l’IVD doit savoir que cet accès doit se faire suivant une méthodologie bien précise et doit répondre aux normes admises par les parties concernées.

Aboussaoud Hmidi

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