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Tunis : Sale temps pour l’huile d’olive mais, pour la Tunisie, c’est du pain bénit !

La Tunisie n’a pas connu une aussi bonne récolte oléicole depuis bien des années, alors que les « majors » de l’Europe du Sud et ailleurs déplorent une chute sans précédent de la production. C’est tout bénéfice pour les exportateurs et producteurs tunisiens de l’huile d’olive dans un marché mondial exceptionnellement et fortement demandeur.

C’est que la météo 2014 n’aura pas été favorable aux oléiculteurs européens. Le printemps a été trop chaud, et l’été humide… Résultat: bactéries et parasites ont proliféré saccageant les champs d’oliviers. La mouche de l’olive a été la plus vorace et a décimé des champs entiers d’oliveraies. Cet insecte pond ses œufs dans les olives où les larves se développent en s’installant dans la pulpe du

Tout le sud de l’Europe a été touché par cette prolifération. En Italie, la production baissera d’un tiers cette année à 300.000 tonnes. En Grèce, elle s’écroule de 57%. Mais c’est en Espagne que la baisse est la plus violente. Le premier producteur mondial avec 1,7 million de tonnes en 2013 verra sa production amputée de moitié cette année. L’Europe produit 73% de la production mondiale d’huile d’olive. Du coup, les prix se sont envolés et le kilo d’huile d’olive culmine à 6 euros, contre 3 euros le kilo en moyenne en 2013.

Cette mauvaise nouvelle est sans doute une aubaine pour la Tunisie dont la production, à l’inverse du continent européen, va probablement quadrupler cette année. Elle doit passer de 70.000 tonnes en 2013 à 280.000 tonnes cette année. Pour le pays, ce marché est stratégique puisque les exportations d’huile d’olive représentent 40% des exportations agricoles et 10% des exportations totales. La Tunisie veut désormais passer à la vitesse supérieure en internalisant l’industrialisation de sa production. Jusqu’à maintenant, les trois quarts de sa production étaient exportés en Espagne ou en Italie où elle était conditionnée. Le pays devrait, en tout cas, profiter de la hausse des prix.

Dans le même temps, la production mondiale d’huile d’olive ne sera que de 2,75 millions de tonnes. Le principal défi pour le troisième producteur d’huile consiste désormais à mettre en place un ensemble de marques capables de conquérir les marchés extérieurs. Jusque-là, le pays cède 70% de ses exportations à des pays comme l’Espagne et l’Italie qui les conditionnent et les commercialisent sous leurs propres marques.

La Tunisie qui consacre 45% de ses superficies arables (1,6 millions d’hectares) à l’oléiculture a déjà pu positionner ses huiles conditionnées sur des nouveaux marchés comme les USA, la France, la Russie, la Chine, le Canada et les pays arabes.

Absence de stratégie rigoureuse et audacieuse !

Le Syndicat des agriculteurs de Tunisie (Synagri) s’est déclaré préoccupé de l’absence d’une stratégie rigoureuse et audacieuse, en mesure de renforcer les exportations de l’huile d’olive et d’impulser cette activité, d’autant que la récolte de l’huile, de cette année, est considérée parmi les meilleures depuis dix ans.

Suite à la tenue de son conseil national, le syndicat a souligné l’impératif de fixer un prix régulateur pour permettre à l’Office National de l’Huile d’intervenir, en cas de besoin, au niveau du marché intérieur.

A l’échelle internationale, il a jugé qu’il faut tirer profit dans nos exportations, de la baisse de la production des pays européens producteurs de l’huile d’olive.

Le Conseil national de l’organisation agricole a exprimé, par ailleurs, sa préoccupation quant aux difficultés enregistrées lors du démarrage de la saison des céréales, en raison d’une mauvaise organisation ayant engendré un manque au niveau de l’approvisionnement en semences et en engrais.

Aussi, il a appelé à redoubler d’efforts afin d’éviter ce genre de problèmes et assurer la réussite de la campagne céréalière.

Il n’en demeure pas moins que les opérations de vente des olives à huile ont commencé depuis le début du mois de novembre 2014, en ouvrant la plupart des marchés, et en entamant la commercialisation de cette denrée alimentaire dans les fermes et régions de production où ses prix ont varié entre 700 et 1000 millimes le kilogramme (kg), sachant que le prix le plus pratiqué est 850 millimes.

Les prix les plus pratiqués sur ce marché oscillent entre 750 et 1200 millimes le kg contre une fourchette située entre 650 et 1000 millimes le kg pendant la même période de la saison écoulée.

Le ministère évalue la production d’olives pour l’actuelle saison à environ 1,4 million de tonnes, soit l’équivalent de 280 mille tonnes d’huile contre 70 mille tonnes la saison précèdente.

La récolte est répartie entre les régions du nord (25%), du centre (16%), du Sahel (22%), du sud (30%) et Sfax (10%).

S’agissant du programme des nouvelles plantations pour la saison 2014-2015, les données du ministère de l’agriculture indiquent que 17 mille hectares d’oliviers à huile seront plantés dont 2300 ha irrigués et 300 ha d’olives de table dont 200 ha irrigués, sachant que les besoins en plants pour la réalisation de ce programme sont de l’ordre d’environ deux millions de plants.

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