AccueilLa UNETunis-Présidentielles : Le CPR prépare-t-il le terrain au refus des résultats

Tunis-Présidentielles : Le CPR prépare-t-il le terrain au refus des résultats

Lorsque Adnène Mancer a contesté, dimanche 21 décembre 2014, les résultats des sondages de sortie des urnes, les téléspectateurs se sont rappelés la position prise par le même Mancer à l’issue du premier tour dans laquelle il a prétendu que Marzouki est en tête des candidats, avant de se rétracter quelques instants plus tard, pour annoncer que Béji Caïd Essebsi(BCE) est en tête , mais que l’écart est très réduit entre les deux candidats.

A l’issue du second tour, il a avancé 3 catégories d’arguments : Il a d’abord infirmé les données sur lesquelles s’est basé Mohsen Marzouk, directeur de la campagne électorale de BCE dans sa déclaration aux médias, puis il a contesté la méthodologie des bureaux de sondage qui ne tiennent pas compte, dans leurs résultats, des avis de ceux qui refusent de répondre aux sondeurs, et enfin, il souligne que les dépassements commis par le candidat concurrent sont nombreux et risquent de changer les résultats du scrutin. Il a insisté sur le fait qu’il est prématuré de faire des pronostics, et le sens de la responsabilité commande d’attendre les résultats définitifs de l’ISIE qui devraient être annoncés lundi à 20 heures.

Quelques heures plus tard, c’est un autre discours qui est véhiculé. Le CPR ne parle plus des chiffres des sondages, mais, ses dirigeants (Marzouki, Imed Daimi) et aussi Imad Dghij, commencent à parler de chiffres réels qui leur parviennent des bureaux de vote , annonçant la victoire pure et simple du candidat Marzouki , et lancent un appel à leurs bases pour célébrer la victoire de leur président, à l’Ariana au siège de la campagne et à l’Avenue Habib Bourguiba au centre de la capitale.

Ces positions relèvent, en fait, d’une même stratégie dont les observateurs ont pu déceler les contours depuis des semaines. Marzouki a répété, à plusieurs reprises, que son concurrent ne peut gagner que grâce au trucage et des collaborateurs du président sortant ont laissé entendre que si la différence des scores ne dépasse les 6 points, Marzouki refusera de céder le pouvoir à son successeur.

L’ISIE a réagi vivement à ces accusations qui la visaient directement, et les excuses n’ont pas permis d’arrondir les angles.

Cette démarche s’inscrit également dans la même lignée des recours intentés contre les résultats du premier tour et les appels faits des verdicts rendus par le Tribunal Administratif (TA), lesquels ne pouvaient pas changer les résultats, comme l’a annoncé cette juridiction, mais uniquement retarder les échéances électorales, et l’étape transitoire.

Les propos de Marzouki étaient plus modérés que ceux de ses collaborateurs, mais tout indiquait que le président sortant ne va pas admettre facilement les résultats que tous les bureaux de sondage sont unanimes à dire qu’ils ne lui sont pas favorables.

L’attitude des dirigeants du CPR, les slogans des fans et les protestations de l’électorat de Marzouki dans quelques villes vont dans le même sens : un refus de céder et une volonté de ne pas se conformer au scrutin. La problème sera donc de savoir jusqu’où pourront aller les stratèges du candidat Marzouki et est-ce qu’ils auront l’appui d’autres formations au cas où ils décideraient de s’engager dans une fuite en avant.

Aboussaoud Hmidi

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