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Tunis :Qui est cet octogénaire, nouveau président de la Tunisie de l’après Ben Ali?

Ce n’est certes pas un résultat définitif, car il faudra attendre les résultats de l’ISIE, mais Moncef Marzouki aura fini par être «le premier après le premier» derrière son concurrent, à en croire certains membres de sa campagne sur les plateaux TV en Tunisie.

Béji Caïed Essebssi a remporté les premières élections de la Tunisie de l’après Ben Ali. Un scrutin, il faut le dire serré, tant la confrontation entre les deux candidats était autour du modèle de société que représente chacun des deux candidats, BCE et Moncef Marzouki. Un scrutin que BCE a remporté, malgré son âge avancé et le jeune âge de son parti et malgré le focus fait par son concurrent sur cette particularité qui n’a pas pu faire la différence pour un peuple qui dirait presque que «l’amour ne reconnait pas l’âge».

Béji Caïed Essebssi, BCE pour les journalistes et «Bajbouj» pour les Fans, est un natif de Sidi Bou Saïd de 88 ans d’âge. BCE a fait ses études primaires au collège Sadiki à Tunis, pour les continuer après le Baccalauréat sur les bancs de La Sorbonne à Paris. De retour à Tunis en 1952, il rejoint le bureau d’avocat de Me Fathi Zouhir, où il est affecté à la défense des nationalistes traduits par les autorités coloniales françaises devant la justice militaire.

A l’avènement de l’indépendance il est appelé, en mars 1956, au Cabinet du Premier ministre Habib Bourguiba où il est chargé du dossier des affaires sociales. Quatre mois plus tard, il intègre le Cabinet du secrétaire d’Etat de l’intérieur de l’époque, Taïeb Mhiri, où il a été nommé directeur des collectivités locales et municipales. Août 1962, il est chargé par Habib Bourguiba de la restructuration du secteur du tourisme et de l’artisanat avec fonction de Directeur du tourisme.

Janvier 1963, il est nommé Directeur de la sûreté nationale au secrétaire d’Etat chargé de l’intérieur à la suite de la tentative de coup d’Etat de décembre 1962, puis secrétaire d’Etat chargé de l’intérieur, en juin 1965, après le décès du ministre T. Mhiri.

BCE a une première fois été nommé ambassadeur à Washington, mais ne rejoindra pas son poste, ayant été élu député sur la liste du parti au pouvoir, puis président de Parlement le 2 novembre 1969. Une semaine plus tard, il se retrouve ministre d’Etat ministre de la défense nationale dans le gouvernement de Béhi Ladgham. Huit mois plus tard, en juin 1970, il est de nouveau ambassadeur de Tunisie en France et démissionnera suite à un différend, avec le parti au pouvoir où il était membre du Comité Central, à propos du manque de volonté d’ouverture démocratique, un différend et une démission qu’il expliquera dans un article au journal Le Monde en date du 2 janvier 1972.

De retour à Tunis après sa démission, il reprend en main son cabinet d’avocat avant d’être renvoyé, en octobre 1974 avec d’autres leaders, du parti au pouvoir, décision qui fut par la suite annulée par Bourguiba.

On retrouvera, en décembre 1980, BCE dans le gouvernement de Mohamed Mzali, suite à des promesses d’ouverture de Bourguiba. Il y sera ministre sans portefeuille, puis ministre des affaires étrangères en avril 1981, poste dont il démissionnera 5 années plus tard pour être envoyé en Allemagne en tant qu’ambassadeur jusqu’à novembre 1987.

Pendant l’ère Ben Ali, il est d’abord membre du Conseil constitutionnel, avec Hassib Ben Ammar, Rachid Idriss et Yadh Ben Achour, avant d’être élu membre de la Chambre des Députés où il a siégé à la commission politique et affaires étrangères, puis président du Parlement de 1990 à 1991, date à laquelle il reprend le barreau. Après la révolution et l’adoption du processus de la Constituante, il rejoindra La Kasbah à la tête du second gouvernement de transition, en février 2011, pour préparer l’élection de l’ANC chargée de mettre en place la nouvelle Constitution.

En juillet 2012, il créé Nida Tounes dont il fera la principale force politique d’opposition à la Troïka et un parti anti-Nahdha. C’est ce crédo qui fera gagner Nida Tounes, deux années plus tard seulement, les premières législatives de l’après Ben Ali avec 86 sièges, devant le parti islamiste et en première place devant toutes les autres forces politiques dont certaines disparaitront presque dans le ras-de marée.

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