AccueilLa UNETunis : Le 17 décembre 2010, qu’en reste-t-il ?

Tunis : Le 17 décembre 2010, qu’en reste-t-il ?

Diversement regardés comme le début d’une révolution, d’une révolte ou d’un soulèvement, les événements du 17 décembre 2010 sont commémorés, ce mercredi, comme un tournant qui aura marqué à jamais et bouleversé de fond en comble la vie politique, économique et sociale en Tunisie.

En s’immolant par le feu, ce jour-là, Mohamed Bouazizi ignorait sans aucun doute qu’il allumait la première étincelle de ce qui allait être célébré quatre semaines plus tard comme la Révolution de la liberté et de la dignité, pour se répandre ultérieurement comme un feu de brousse dans le monde arabe, délivrant leurs peuples de longues ères de dictature et de despotisme.

Toutefois, les jeunes qui ont pris sur eux d’engager cet épisode spontané, loin de toute considération politique et de toute idéologique qu’elle soit islamiste ou laïque, se retrouvent, pour l’écrasante majorité, dans la même condition qui était la leur sinon pire. En proie à de douloureuses et atroces convulsions, leur pays ne leur a pas offert ce qu’ils appelaient fiévreusement de leurs vœux. Leurs régions, surtout ceux de l’intérieur, croulent toujours sous le joug du sous-développement avec ses multiples variantes : un chômage endémique notamment parmi les diplômés du supérieur, des conditions de vie à tout le moins déplorables, des horizons bouchés, et des perspectives intégralement nulles. S’y ajoutent une insécurité alimentée par un fléau généralement inédit en Tunisie, un terrorisme qui se nourrit de la pauvreté et du désespoir, mais aussi de maintes formes d’idéologies religieuses absolument étrangères à l’identité des Tunisiens et leur mode de vie.

Surtout, il y a eu cette succession de gouvernements qui n’ont rien fait ou si peu pour donner de l’espoir aux millions de jeunes, suscitant parmi eux un désenchantement viscéral à l’endroit de la politique, comme en témoignent les taux de participation et les résultats des différents scrutins tenus depuis le déclenchement de la Révolution. Pis, ils croient dur comme fer que la Révolution leur a été confisquée par un quarteron de politiciens qui ont jeté leur grappin sur leur soulèvement pour en faire un fonds de commerce totalement dévastateur.

Du pain béni pour les politiques !

En ce quatrième anniversaire des événements de Sidi Bouzid et de Kasserine, et à quelques jours du second tour des élections présidentielles, cette date ne pourrait être que du pain béni pour les deux candidats en lice dans la course pour Carthage. L’un et l’autre n’ont pas manqué l’opportunité de rendre visite au berceau de la Révolution.

Le Président tunisien sortant, Moncef Marzouki, a organisé un meeting de campagne pour sa réélection à Sidi Bouzid, où a débuté la révolution après l’immolation de Mohamed Bouazizi, il y a quatre ans.

Le président en exercice et postulant à un autre mandat, Moncef Marzouki, a tenu, ce mercredi, un meeting de campagne pour sa réélection à Sidi Bouzid. « Mohamed Bouazizi est devenu un symbole qui a franchi les frontières tunisiennes pour atteindre le monde entier », a-t-il déclaré à des centaines de personnes rassemblées dans le stade de football de la ville. Selon lui, « l’équilibre des pouvoirs est essentiel pour garantir le non retour de la dictature et pour renforcer les fondements de la démocratie naissante », a-t-il ajouté dans son discours au rassemblement de Sidi Bouzid.

Son concurrent, Béji Caïd Essebsi, n’était pas en reste. A son tour présent dans le Centre du pays. S’exprimant, mercredi, dans la délégation d’El Krib (Siliana), lors d’un meeting auquel ont pris part ses partisans et les membres de sa campagne, BCE s’est déclaré « parfaitement au courant des préoccupations et des aspirations » des habitants de la région, soulignant que son programme « n’exclut aucune région du pays, ni aucune frange sociale ». Et d’assurer : « les jeunes occupent une place de choix parmi les préoccupations de Nidaa Tounes et mes priorités personnelles du fait qu’ils constituent l’avenir du pays »

Caïd Essebsi s’est, par la même occasion, adressé aux victimes de chevrotine lors des évènements de Siliana en novembre 2012, assurant que leur prise en charge est « la responsabilité de l’Etat et qu’elles feront l’objet d’un suivi médical permanent à l’intérieur comme à l’extérieur du pays ».

Evoquant la situation économique, sociale et sécuritaire qui prévaut dans le pays, le candidat à la présidentielle a fait savoir que la résolution des problèmes est « une responsabilité partagée entre tous les Tunisiens du nord au sud, estimant que la tâche ne sera pas simple et qu’elle commande une longue haleine, une vision claire et prospective ainsi que le soutien de toutes les sensibilités politiques.

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