La majorité des juifs tunisiens voterait pour Béji Caïd Essebssi, lors des élections présidentielles dont le second tour aura lieu le 21 décembre courant », a déclaré Perez Trabelsi, président de la communauté juive en Tunisie.
« Il n’ya pas d’objection à ce que les juifs votent pour le président de Nidaa Tounes », a précisé Trabelsi dans un entretien téléphonique avec Africanmanager avant d’expliquer que « les Tunisiens quelles que soient leurs appartenances cherchent aujourd’hui la stabilité et un climat sécurisé pour vivre dans le calme et la sérénité. Des conditions que Béji Caïd Essebssi pourrait garantir en tant que futur président ».
Aussi, le soutien à ce futur président est-il fort probable, selon ses dires, étant donné que BCE continue à rassurer les Tunisiens en présentant un programme dont le pays a réellement besoin.
Le choix de Béji Caïd Essebssi n’est pas arbitraire pour les 2000 juifs tunisiens dont 1500 vivent à Djerba. Perez Trabelsi se réfère à cet égard au bilan du président sortant, Moncef Marzouki qui « n’a pas réussi à mener à bien ses missions », a-t-il estimé.
Annie, activiste de la société civile partage cet avis et affirme que bon nombre de Tunisiens juifs voteraient pour BCE et «beaucoup parmi eux n’hésiteraient pas à lui faire de nouveau confiance».
Elle s’est déclarée énergiquement contre Marzouki, affirmant que ce dernier a perdu la confiance de citoyens. « Ceci est logique dans la mesure où Marzouki n’a pas défendu les principes de liberté ni mis fin au danger du terrorisme, phénomène dangereux qui a pris de l’ampleur en Tunisie, au cours des trois dernières années ». « Marzouki a échoué à préserver ses principes. Pis, il a commis plusieurs erreurs en tant que président de la République. C’est pour cette raison que j’ai choisi de ne pas lui donner mon suffrage», a-t-elle affirmé dans un entretien avec Africanmanager tout en rappelant que tout citoyen a le droit de voter pour le candidat qu’il souhaite en son âme et conscience.
Pour elle, « la reconduction de Moncef Marzouki serait sans doute une catastrophe dont les répercussions seraient également néfastes non seulement pour les libertés, mais aussi sur un pays qui cherche par tous les moyens à sortir de l’ornière et à assurer la stabilité après une longue période de turbulences et de tensions. Donc, le choix de BCE serait certainement une aubaine pour l’ensemble des Tunisiens ».
Taux de participation estimé à 70%
Pour le second tour prévu le 21 décembre, Perez Trabelsi prévoit une participation massive des juifs tunisiens, autant que lors du premier tour de la Présidentielle. « Les juifs notamment ceux de Djerba ont participé massivement aux élections législatives tenues le 26 octobre et celles du premier tour des présidentielles, le 23 novembre dernier, et nous estimons que leur participation se situerait aux alentours de 70% », a dit Perez Trabelsi avant d’assurer que les membres de la communauté juive sont libres de choisir leur futur président.
Les juifs n’adhèrent à aucune ligne politique
S’agissant du profil du futur gouvernement, les juifs de Tunisie semblent appeler de leurs vœux un gouvernement des technocrates capable de regagner la confiance des Tunisiens et de trouver les solutions adéquates pour l’ensemble des problèmes socio-économiques, et ce dans le but ultime d’assurer la relance escomptée.
Perez Trabelsi a, dans ce cadre, affirmé que les juifs n’adhèrent à aucune ligne politique. L’important aux yeux de la communauté juive, c’est la stabilité du pays en préservant l’union entre tous les citoyens dans un contexte particulier marqué par des graves dérapages et tentatives de division et de clivages Nord/Sud.
Avec des positions très proches, Perez Trabelsi et Annie ne sont pas, à l’égal des juifs d’origine tunisienne vivant en Europe, aux USA et en Israël, indifférents à l’égard des échéances électorales en Tunisie. Il y a ceux qui préfèrent Béji Caïd Essebsi et ceux qui penchent pour Moncef Marzouki, comme le souligne le journal « The Jewish daily Forward » basé à New York.
Wiem Thebti
