Des taliban pakistanais lourdement armés ont attaqué mardi une école gérée par l’armée dans la ville de Peshawar, dans le nord-ouest du Pakistan, tuant au moins 84 enfants, a annoncé le chef du gouvernement provincial.
« Il y a une soixantaine de morts au CHM (Combined Military Hospital) et 24 au Lady Reading Hospital », a déclaré Pervaiz Khattak à la télévision. Le précédent bilan faisait état de 18 morts, dont 16 enfants.
Six assaillants au moins ont participé à cette attaque, qui est toujours en cours, et plusieurs enfants restent entre les mains du commando, a dit l’armée pakistanaise.
Les taliban ont revendiqué cette opération, qu’ils ont présentée comme une riposte à l’offensive lancée en juin par l’armée dans leur bastion du Nord-Waziristan.
« Nous avons visé une école de l’armée parce que le gouvernement s’en prend à nos familles et à nos femmes », a déclaré leur porte-parole, Muhammad Umar Khorasani. « Nous voulons qu’ils souffrent à leur tour. »
Le Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif, parlant de « tragédie nationale », a décidé de se rendre sur place.
Quelque 500 personnes étaient probablement à l’intérieur de l’école au moment de l’attaque, selon des responsables de l’armée.
Un journaliste de Reuters a entendu de violents échanges de tirs provenant de l’établissement encerclé par l’armée et a vu des ambulances transporter des enfants blessés.
Ejaz Khan, un responsable du Lady Reading Hospital de Peshawar, a déclaré que l’hôpital soignait une quarantaine de blessés. « Nombre d’entre eux sont en salle d’opération, dans un état critique », a-t-il précisé.
Un professeur de l’école a raconté que l’attaque s’était déroulée en pleine session d’examens et que l’armée était intervenue environ une demi-heure après les premiers tirs.
« Les soldats inspectent maintenant les classes l’une après l’autre », a-t-il dit.
L’armée a indiqué dans un communiqué qu’un grand nombre d’otages avaient pu être évacués, sans fournir de chiffre précis.
« Les opérations de secours sont en cours. Il y a encore des échanges de tirs. La plupart des élèves et des enseignants ont été évacués », affirme un communiqué. REUTERS