La décision du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Scientifique de ne pas accorder une autorisation exceptionnelle pour la quatrième inscription aux étudiants de première année continue de susciter une vive colère chez les étudiants qui manifestent agressivement depuis quelques jours contre cette mesure.
A vrai dire, si le ministère de tutelle ne répond pas favorablement aux demandes des étudiants, il aura immanquablement à faire face à une escalade des mouvements de protestation sous maintes formes telles que les menaces de grève, de suicide et de boycott des examens.
D’ores et déjà, une grève sera observée, demain, mardi, dans cinq universités tunisiennes, dont principalement La Manouba, Tunis-El-Manar, Sfax, Gafsa et Jendouba.
Le représentant l’Union générale des étudiants de Tunisie (Uget), Wael Naouar a déclaré lors d’un point de presse, ce lundi, à Tunis que cette grève intervient en réaction au refus du ministère de tutelle de faire bénéficier les étudiants de première année d’une quatrième inscription , sachant que près de 500 étudiants sont concernés par cette question et que 80% d’entre eux se sont trouvés obligés de refaire leur première année suite à une réorientation, selon ses dires.
Il a, par ailleurs, indiqué que les mouvements de protestation des étudiants vont se poursuivre à travers l’ensemble des régions, affirmant qu’une grève générale sera décrétée avec un boycott des examens si le ministère continue d’ignorer les requêtes des étudiants.
Il a, en outre, accusé le ministre de l’Enseignement supérieur, Tawfik Jelassi, de « politiser l’affaire », alors que huit présidents de facultés soutiennent les revendications de l’UGET ».
Soutenus par l’UGET, les étudiants ont agressivement manifesté contre cette mesure. A la faculté des lettres et des sciences humaines à Kairouan, les étudiants ont observé une grève ouverte. Deux étudiants ont menacé de se pendre si les autorités ne répondent pas favorablement à leurs demandes.
Dans cette même région, des étudiants sont allés jusqu’à installer des potences et se sont mis la corde au cou pour protester contre leur situation « précaire et désespérante ».
De même, dans la faculté de droit de Sfax, dix étudiants sont, depuis le 10 décembre dernier en grève de la faim et ils ont même tenté de se suicider.
A Tunis, des étudiants ont manifesté devant le siège du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et des TICs, et certains d’entre eux sont montés au 4ème étage du bâtiment et menacé de se jeter par la fenêtre pour protester contre le refus opposé à leur 4e inscription.
Réagissant à la polémique autour de la quatrième inscription aux étudiants de première année, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et des TIC, Taoufik Jelassi, a affirmé, aujourd’hui, dans une déclaration à la presse, que les doyens et présidents des universités se sont unanimement opposés à une telle mesure, rappelant une fois de plus qu’elle est illégale.
Le ministre a, toutefois, indiqué que la porte du dialogue et des négociations reste toujours ouverte dans le cadre du respect et non en prenant d’assaut le siège du ministère.
Par ailleurs, Jelassi a réfuté les allégations visant les agents de sûreté les accusant d’avoir employé la force excessive pour évacuer le siège du ministère des étudiants sit-inneurs.
Rappelons que le décret n° 2000-2881 du 7 décembre 2000, portant modification du décret n° 73-516 du 30 octobre 1973, relatif à l’organisation de la vie universitaire limite le nombre des inscriptions au premier cycle des études universitaires à trois inscriptions seulement.
Kh.T
