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Tunis :Le déficit énergétique sera-t-il épongé par la chute des cours du pétrole?

Inattendue, la baisse des prix du pétrole aura-t-elle des effets sur le déficit énergétique ? La question se pose alors que ce déficit n’a de cesse de s’aggraver pour s’établir à 3,6 Mtep d’ici la fin de cette année portant ainsi sur 40% des besoins énergétiques du pays.

Les cours de baril ont fini sous le seuil psychologique des 60 dollars, et ce pour la première fois depuis la mi-juillet 2009 à New York, dans un marché plombé par une offre surabondante et des perspectives de demande moroses. Le baril de « light sweet crude » (WTI) pour livraison en janvier a clôturé jeudi à 59,95 dollars, du jamais vu depuis plus de cinq an

Ridha Bouzouada, directeur général de l’énergie a prévu que le déficit énergétique pourrait reculer pour avoisiner 2 et 1,8 Mtep, si cette tendance baissière restait inchangée.

Côté économique, ce recul va certainement se traduire par des gains de nature à soulager le budget de l’Etat. « C’est une bonne nouvelle. Car, les répercussions seraient positives sur le budget de l’Etat et la subvention accordée à ce secteur sera sans doute réduite » a-t-il souligné dans une interview accordée à « Africanmanager ».

Ridha Bouzouada a par ailleurs qualifiée la loi des finances adoptée jeudi dernier de « prudente » puisqu’elle a pris en considération tout changement prévu tout en mettant en place certaines garanties pour y faire face.

La production de certains champs sera-t-elle touchée ?

Toutefois, il existe aussi un risque que le directeur général des énergies n’a pas manqué de relever. « L’effet direct est certes positif, mais il pourrait avoir des conséquences sur la rentabilité de certains champs pétroliers, ainsi que sur leur approvisionnement », a déclaré Ridha Bouzouada avant de rappeler que « la Tunisie figure parmi les pays non producteurs de pétrole en ayant uniquement des champs marginalisés à l’exception d’Ashtart et Al Borma dont la production connaît déjà un recul naturel ».

D’après lui, ces champs auraient atteint leurs limites économiques. Le risque auquel on pourrait s’exposer alors est l’arrêt de la production de certains champs». Comme explication, Bouzouada a précisé que la rentabilité de ces champs ne couvre plus le coût d’exploitation et les investissements mobilisés pour la recherche/exploration. « Les compagnies pétrolières opérant en Tunisie qui sont de taille moyenne seraient touchées par la baisse des cours », a-t-il résumé.

Utile d’équilibrer le budget…

Comment faire ? Sur cette question, Ridha Bouzouada a jugé utile «d’équilibrer le budget à la lumière des nouvelles hypothèses, et une nouvelle approche sera inévitable lorsqu’il s’agira d’élaborer la loi des finances complémentaire ». Cette démarche est stratégique. Car « il est facile de gérer la situation en cas de chute des prix de pétrole, mais dans le cas contraire, on courra à la catastrophe ».

Les mesures de régulation sont certes une solution, a-t-il souligné, pour mieux maîtriser cette tendance baissière des prix du pétrole, mais il s’agit d’une solution temporaire en attendant l’amendement du code des hydrocarbures qui devrait prendre en considération les avancées technologiques que connaît le secteur.

D’après Ridha Bouzouada, l’amendement du code est une condition sine qua non pour promouvoir l’investissement. Il est à rappeler que le premier semestre était blanc en termes d’investissement en raison de plusieurs problématiques. Il a pointé du doigt les entraves juridiques ainsi que les mouvements sociaux et les demandes d’embauche dans les sociétés pétrolières sans oublier les déclarations de certains membres de l’ex ANC.

Wiem Thebti

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