AccueilLa UNETunis : Tahar Bayahi à Africanmanager :«Ils nous ont décrédibilisés et mis...

Tunis : Tahar Bayahi à Africanmanager :«Ils nous ont décrédibilisés et mis notre partenariat avec Bukhatir dans une situation extrêmement difficile»

Rencontré en marge de la 29ème session des « Journées de l’entreprise », Tahar Bayahi qui dirige le groupe du même nom et est partenaire du distributeur français Auchan, n’a pas manqué d’exprimer ses inquiétudes quant à l’échec de son partenariat envisagé avec le groupe émirati Bukhatir pour relancer le mégaprojet Tunis sport City, une cité sportive promise depuis des années et qui ne voit toujours pas le jour. Un projet qui, une fois réalisé, devait employer plus de 10 mille personnes et offrir près de 8 mille emplois dans la phase de construction, a-t-il dit à Africanmanager.

– «Malheureusement notre partenariat est interrompu»

« Nous avons voulu initier ce mégaprojet avec le groupe Bukhatir, mais il a été malheureusement interrompu faute de réponse claire et nette de la part de l’Administration tunisienne », a affirmé Tahar Bayahi, faisant remarquer que «bien que le processus où s’est inscrit ce projet ait été libre et ne demande aucune autorisation, le groupe a été réellement confronté à une attitude particulière voire bizarre de la part de l’Etat», avant de préciser que le groupe ignore encore les raisons de ce refus alors qu’il s’agit d’un projet important et phénoménal.

Selon ses dires, les concertations avec le groupe Bukhatir pour la reprise en partenariat du projet Tunis Sports City, ont commencé depuis décembre 2013 mais se sont trouvées au bout de 8 mois dans l’incapacité de concrétiser ce projet. « Nous avons été décrédibilisés et notre partenariat avait été mis dans une situation extrêmement difficile », a-t-il souligné à Africanmanager.

Pour l’histoire, le groupe Bayahi avait exprimé un vif intérêt à entrer dans le capital de la société en charge du projet Bukhatir «Tunis Sport City» en Tunisie avec une prise de participation à hauteur de 30 %. Le groupe ferait cependant face à la problématique de l’exigence de l’investisseur émirati Bukhatir d’une participation en devises. Une problématique doublée d’un refus de la Banque centrale d’accorder au groupe Bayahi la possibilité de payer en devises, un refus motivé par la difficile conjoncture financière du pays.

– « Une nouvelle usine d’aluminium en Algérie »

En revanche, Bayahi a déclaré que le groupe vient de démarrer son projet d’usine d’aluminium en Algérie alors que, pour la Libye, il a estimé que les conditions actuelles de sécurité ne permettent pas d’investir dans ce pays, d’où la nécessité d’attendre à ce que les choses se stabilisent.

Il a, dans le même contexte, indiqué que tous les projets du groupe installés en Libye poursuivent normalement leurs activités, soulignant, toutefois, que le groupe a procédé à la réduction de son effectif pour éviter le risque.

Evoquant le climat des affaires en général, Tahar Bayahi nous a affirmé que la Tunisie se trouve encore dans une période d’attente pour confirmer la bonne orientation du pays qui est là et qui se confirme d’un jour à l’autre, espérant, toutefois, à la fin du processus politique, retrouver un autre comportement chez l’ensemble des acteurs économiques.

– Deux nouveaux hypermarchés à Tunis et Sfax

Bayahi a déclaré que son groupe n’a pas cessé depuis janvier 2011 d’investir et qu’il continuera à se développer avec le même rythme. «Je pense que les investisseurs étrangers vont retourner bientôt en Tunisie, puisque le processus démocratique est en train de se confirmer», nous a indiqué Tahar Bayahi avant d’ajouter que, dans le secteur de la distribution, le groupe Bayahi est au moins sur deux nouveaux projets hypermarchés, le premier à Tunis et l’autre dans la ville de Sfax. Il a, dans le même contexte, indiqué que l’impression qu’il a aujourd’hui, est que les choses vont mieux même si la sécurité est une affaire de long terme.

– «L’administration doit être un véritable vis-à-vis»

Il faudrait, cependant, selon lui, commencer par une plus grande et véritable écoute des acteurs économiques, lesquels ont des projets mûrs et prêts et demandent à être soutenus pour pouvoir les réaliser. « Plein d’investisseurs, d’entreprises et de groupes qui ont de grandes capacités et qui sont prêts à aller de l’avant et investir », a-t-il précisé, soulignant, cependant que l’administration tunisienne a aujourd’hui le sentiment qu’elle est dans une période de transition, ce qui a handicapé la prise de décision : « c’est un processus qui est là depuis plus de six mois et qui a ralenti la machine économique du pays ».

Bayahi a, sous un autre angle, reconnu que les incitations fiscales ne sont pas la chose la plus importante pour relancer l’investissement, mais plutôt le contexte global et la capacité de l’Etat, et de l’administration tunisienne à être un véritable vis-à-vis, à répondre et à apporter les véritables réponses aux investisseurs, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, selon ses déclarations.

Khadija Taboubi

- Publicité-

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Réseaux Sociaux

108,654FansJ'aime
480,852SuiveursSuivre
5,135SuiveursSuivre
624AbonnésS'abonner
- Publicité -