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Hakim Ben Hammouda à Africanmanager :«les prix des carburants ne baisseront que si le baril est à 60 dollars»

Le ministre de l’Economie et des Finances, Hakim Ben Hammouda a démenti, dans une déclaration à Africanmanager, toute intention de baisser les prix des carburants y compris celui de l’essence, et ce suite à la baisse des cours mondiaux du pétrole.

Rencontré en marge de la présentation, ce matin, du rapport annuel du FMI sur les perspectives économiques pour la région MENA, Il a fait remarquer que les prix du pétrole ont enregistré une baisse très importante durant ces derniers mois, estimant, cependant, que cette baisse n’aura aucun impact sur le budget de l’Etat ni sur les prix du pétrole en Tunisie.

En effet, au cours des cinq derniers mois, le prix du baril de Brent est passé de plus de 110 dollars à moins de 70 dollars, enregistrant ainsi une baisse de plus de 36%.

« Malgré la baisse du prix du baril de pétrole qui s’établit, aujourd’hui, entre 75 et 80 dollars le baril, la Tunisie ne pourra pas envisager une baisse des prix des carburants en raison de l’effet de change », a déclaré Ben Hammouda avant d’ajouter que ce que la Tunisie gagne d’un côté, elle le perd d’un autre côté sachant que la baisse du prix du baril de pétrole est généralement accompagnée par une hausse du dollar, monnaie dont sont libellés les achats du pétrole par la Tunisie, ce qui ne permet point de réaliser des gains ou de procéder à des ajustements, selon ses dires.

Ben Hammouda a, en outre, reconnu que le gouvernement ne peut envisager une baisse des prix de pétrole que lorsque le prix du baril descendra sous la barre de 60 dollars. On est encore loin de ce prix, a-t-il noté ajoutant que ce recul devrait être constaté au moins durant trois mois. « C’est à ce stade seulement que le gouvernement pourra réfléchir à baisser les prix des carburants et envisager, entre autres, un mécanisme d’ajustement ».

Pour sa part, le gouverneur de la BCT, Chedly Ayari, nous a indiqué que l’Institut d’émission ne peut pas intervenir à cet égard , et c’est au gouvernement seul de décider de la baisse ou de l’augmentation des prix des carburants, expliquant, toutefois, que toute décision de lever ou de réduire les tarifs des carburants est en rapport avec les équilibres macro-économiques du pays.

Contrairement aux déclarations de ministère des Finances et de la Banque centrale, l’expert et conseiller fiscal, Mohamed Salah Ayari, nous avait indiqué dans une déclaration récente que, logiquement, et si l’estimation du prix du baril au niveau du Budget de l’Etat est indexée sur le prix du baril à l’échelle mondiale, le gouvernement devra normalement abaisser le prix du carburant au cours de l’année 2015.

Il a, à ce propos, affirmé que le prix du baril a été estimé à 110 dollars dans le cadre du budget de l’Etat pour l’année 2014, et que les prix à l’échelle mondiale n’ont pas cessé de diminuer pour atteindre moins de 89 dollars le Baril.

Et d’ajouter que c’est dans le même esprit que le prix du baril a été estimé à 95 dollars au niveau du projet du Budget de l’Etat pour l’année 2015.

Khadija Taboubi

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