AccueilLa UNETunis-IACE :De l’audace, cri de ralliement des entreprises!

Tunis-IACE :De l’audace, cri de ralliement des entreprises!

La 29ème édition des journées de l’entreprise organisée à l’initiative de l’Institut Arabe des Chefs d’Entreprises (IACE), placée sous le thème « L’entreprise et le capital humain : productivité et partage » a démarré, ce vendredi, 4 décembre 2014, au Port Elkantaoui à Sousse. Plusieurs personnalités de renommée nationale et internationale prennent part à cet évènement phare de l’économie tunisienne.

Lors de cette rencontre, Philippe de Fontaine Vive, vice-président de la Banque européenne d’investissement (BEI) n’a pas pu cacher ses inquiétudes vis-à-vis du climat « d’instabilité et d’insécurité », en Tunisie. Selon ses dires, la Tunisie a réussi sa transition politique mais, en revanche, elle a créé de l’insécurité, laquelle a été à l’origine d’une baisse très importante des investissements, selon ses dires.

Il a, dans ce cadre, appelé à restaurer la confiance et la sécurité notamment financière de façon à ce que les investissements reprennent : « Soyez audacieux, osez les réformes et franchissez les pas », a-t-il dit.

Philippe de Fontaine Vive a, en outre, appelé la Tunisie à rassurer les bailleurs de fonds qui lui ont prêté de l’argent en leur envoyant des signes positifs sur le payement de leurs dus : « c’est le premier message à envoyer à Washington et Bruxelles pour que les investissements fassent encore une fois confiance en la Tunisie », a-t-il dit.

Il a, toutefois, indiqué que la Tunisie est capable de réaliser un taux de croissance de 7 ou 8% si elle exploite pertinemment ses ressources humaines.

A son tour, le fondateur de l’IACE, Mansour Moalla, précise que l’entreprise ne peut prospérer que par la contribution des salariés, faisant allusion à l’esprit de collaboration qui doit régner dans les entreprises entre employeurs et employés, soulignant que le capital humain est la principale ressource du pays, investi depuis l’indépendance.

Quant à lui, le chef du gouvernement provisoire, Mehdi Jomaâ a déclaré que son gouvernement a pris la décision de ne plus investir dans la fonction publique, et ce pour des raisons financières, soulignant, à ce propos, que si le gouvernement va continuer à recruter dans la fonction publique, il finira par partager la misère.

Selon lui, la masse salariale a augmenté de 45% depuis 4 ans, appelant, de ce fait, tout le monde, à savoir les chefs d’entreprise, les leaders et les partenaires sociaux à faire des sacrifices et à rompre avec « Ne touche pas à mes privilèges ».

Le chef du gouvernement a, en outre, indiqué que les réformes engagées jusqu’à ce jour au niveau économique ne sont pas suffisantes pour affronter l’avenir : « On est encore dans le virage (…) il faut mener une réflexion pour avoir une vision sur l’avenir et pouvoir travailler et évoluer », a-t-il expliqué.

Mehdi Jomaâ, a, dans ce contexte, rappelé que son gouvernement a mis en place certaines mesures mais plusieurs autres attendent le prochain gouvernement.

Quant à lui, le président de l’IACE, Ahmed Bouzguenda a lancé un message aux prochains gouvernement, président, et représentants du peuple pour assurer la sécurité et la stabilité politique, sans, toutefois, manquer de féliciter le gouvernement de Mehdi Jomaâ qui a eu, selon lui, le courage de gouverner dans cette période d’instabilité et qui n’a pas hésité à mettre en place un ensemble des mesures courageuses.

Il a fait remarquer que le chômage, notamment celui des diplômés, fut parmi les principales causes du mécontentement d’une large frange du peuple tunisien et l’un des facteurs déclenchant de sa Révolution. C’est aussi une question centrale pour l’économie et la cohésion sociale et une responsabilité portée collectivement.

Il a, en outre, indiqué que l’entreprise, levier incontournable de croissance économique, est un puissant vecteur de progrès social et d’intégration des intérêts des partis, soulignant la nécessité de maîtriser avant tout les deux préalables à savoir la sécurité et la stabilité politique : « les chefs d’entreprises et investisseurs espèrent du gouvernement, du parlement et du président une communication claire, transparente et crédible par rapport aux politiques économiques et un socle de consensus minimum sur lequel pourraient être bâties les réformes nécessaires pour libérer le potentiel de croissance », a-t-il dit.

S’agissant de l’emploi, le président de l’IACE a dénoncé le déséquilibre au niveau de l’emploi, précisant l’existence de 750 mille chômeurs en Tunisie alors que dans le même temps 150 mille emplois sont non pourvus dans les métiers existants en Tunisie.

Il a, dans le même contexte, ajouté que notre croissance potentielle, tenant compte de toutes les réformes à entreprendre, ne permet pas de résorber le chômage structurel, précisant que la réponse est donc dans le changement de schéma de développement, appelant à améliorer la situation au sein de l’entreprise et engager un dialogue social profond sur des thèmes dont certains demeurent encore tabous : un travail décent, une meilleure flexibilité et une rémunération équitable ajustée à la productivité.

Bouzguenda a cité, dans ce cadre, le classement de Davos où la Tunisie occupe malheureusement les derniers rangs dans la région méditerranéenne en termes de compétitivité alors qu’en ceux de flexibilité, elle est classée 129 sur 144 pays.

Khadija Taboubi

- Publicité-

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Réseaux Sociaux

108,654FansJ'aime
480,852SuiveursSuivre
5,135SuiveursSuivre
624AbonnésS'abonner
- Publicité -