AccueilLa UNETunis :Une «Présidence» en effervescence!

Tunis :Une «Présidence» en effervescence!

Le prononcé du verdict dans l’un des pourvois introduits par le candidat Moncef Marzouki en appel des arrêts du Tribunal administratif (TA) a été reporté à dimanche 7 décembre. Il s’agit de l’affaire n°70001 contre l’Instance supérieure indépendante pour les élections.

L’Assemblée plénière du TA poursuit en attendant, l’examen du reste des affaires dont la décision sera rendue, probablement, ce dimanche.

Le TA avait rejeté, lundi dernier, la totalité des recours (09) déposés contre les résultats du premier tour de la présidentielle, dont 8 présentés par le candidat Moncef Marzouki.

Le premier président du Tribunal administratif, Faouzi Ben Hammed, a déclaré que le bureau d’ordre du tribunal avait reçu, mercredi, huit pourvois contre les arrêts rendus par les chambres d’appel de cette juridiction relatifs aux recours formés par l’avocat du candidat Moncef Marzouki.

Notons que l’Assemblée plénière du TA a décidé de limiter la couverture des plaidoiries qui devaient être retransmises en direct à la télévision, à la presse écrite.

Dans son réquisitoire, le commissaire général de l’Etat qui fait office de Procureur général en matière administrative, a réclamé le rejet des pourvois introduits et la confirmation des décisions rendus en premier ressort par la chambre de première instance de la même juridiction.

Les juges se rangeront-ils du côté de la justice debout ? De la réponse à cette interrogation dépendra dans une large mesure l’ordonnance du processus électoral au second tour du scrutin présidentiel, notamment au niveau des dates qui seront retenues, la date du 14 décembre étant définitivement écartée, l’ISIE devra se fixer sur celle du 21 ou du 28 décembre.

Dans tous les cas de figure, c’est l’opération électorale qui se trouve touchée dans son essence du fait de l’acharnement de l’appelant (Moncef Marzouki et ses avocats) à contester des décisions de justice à travers des appels qui sont plus proches de ceux qu’on nomme abusifs et dilatoires que des recours ordinaires dénuées d’arrière-pensées notoirement politiques.

Aristippe, le disciple de Socrate, avait eu cette célèbre métaphore : « Un avocat est dans un procès ce qu’est un cuisinier dans un repas ». Rapportée à l’actualité qui est celle de la Tunisie ces jours-ci, elle met en évidence l’opiniâtreté d’un candidat-président qui veut aller jusqu’au bout de sa logique, quitte à compromettre le fin mot de la transition démocratique, à savoir le scrutin présidentiel. Et il est à tout le moins atypique que ses avocats se soient laissés entraîner dans cette aventure tout en sachant mieux que quiconque qu’elle allait se solder par un échec cuisant. Au demeurant, le fait que les recours aient été rejetés pour vice de forme en dit long sur le savoir-plaider d’abord de l’avocat qui déposé les actes d’appel et ensuite et surtout du staff mobilisé par Marzouki à cette fin.

A la vérité, Marzouki semble sur ce registre avoir de la suite dans les idées. N’a-t-il pas déclaré en mars 2014 sur une chaîne tv étrangère, en l’occurrence la Suisse « RTS » que les juristes tunisiens chargés de récupérer l’argent gelé du clan Ben Ali sont « incompétents », ce qui lui a valu un procès qui lui a été intenté par le jeune avocat, Yassine Younssi, le 4 mars de la même année, pour diffamation et pour avoir porté atteinte à la dignité et à la réputation des avocats Tunisiens.

Les élections présidentielles du 23 novembre 2014 ont produit des résultats, émanant de la volonté du peuple. Un choix qu’il a fait pour départager les 27 candidats en lice pour la présidentielle et qui n’a été contesté que par un des leurs et uniquement un. C’est à se demander qui pourrait douter de ce scrutin si ce n’est un candidat qui voudrait être attaché à perpétuelle demeure au palais de Carthage. D’ailleurs, c’est le président provisoire en personne qui a eu le « courage » d’intenter, non pas un seul mais pas moins de 8 recours contre les résultats des présidentielles, cherchant à repousser ainsi la date du second tour et maintenir encore plus le pays dans l’ombre du provisoire et vulnérable face aux menaces des terroristes et des extrémistes.

De fait, verdict du tribunal administratif interpelle sur deux volets. L’un concerne le côté politique et l’autre concerne la relation entre Marzouki et les hommes en robe noire.

La décision de Moncef Marzouki de former des recours en justice contre les résultats des élections présidentielles, est certes une vraie expression d’un Etat de droit, mais aussi une manœuvre politique par excellence vu le contexte politique actuel.

La Tunisie est en pleine dérive, l’annonce de l’arrivée du clan des « Bourguibistes » en pole position avec presque 40% des voix lors des législatives et plus de 52% lors du premier tour de la présidentielle a fait l’effet d’une secousse auprès des « révolutionnistes » qui se voient déjà ceints de la couronne royale, en lançant le slogan « nous gagnerons…ou nous gagnerons » puisé dans le bréviaire de l’ex fameux président ivoirien Gbagbo.

Repousser la date du second tour, du 14 décembre 2014 au 21 ou au 28 décembre est souhaitable, voire même vital, pour MMM afin de donner de l’entrain à sa campagne électorale en remobilisant ses partisans dont de larges franges se recrutent parmi les légions des LPR et consorts, les extrémistes religieux reçus au palais de Carthage , symbole de la souveraineté et du respect de la notion de l’Etat.

Qu’il s’agisse du 21 ou du 28 décembre, l’issue sera en définitive celle décrétée par les urnes nonobstant la pêche aux voix lancée sur différents modes par l’un comme l’autre candidat au second tour.

Issam Khemakhem

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