Vendredi 28 novembre, Mohamed Moncef Marzouki, président de la République provisoire et candidat à la présidentielle, a déposé huit recours auprès du Tribunal Administratif contre les résultats du premier tour de la présidentielle.
Ils interviennent au troisième jour du délai fixé par l’ISIE pour la réception des recours de la part des candidats. Ce faisant, le second tour de l’élection présidentielle ne pourrait plus avoir lieu le 14 décembre 2014, a affirmé Nabil Baffoun, membre de l’Instance affirmant que l’ISIE s’est préparée pour le 14 décembre et qu’elle allait imprimer les bulletins de vote, cet après midi même.
Deux dates possibles, selon le membre de l’ISIE pour le deuxième tour de l’élection présidentielle : le 21 décembre si Marzouki accepte les premiers jugements rendus par le Tribunal Administratif, à défaut le second tour aurait lieu le 28 décembre 2014.
Chafik Sarsar président de l’ISIE a indiqué, pour sa part, qu’il sera difficile pour les missions d’observation et pour les agents de l’Instance de mener les tâches qui leur sont assignées au titre du second tour, car, a-t-il expliqué, « les infractions vont se multiplier et la moindre faille peut influer sur les résultats qui seront inévitablement serrés ».
Marzouki veut créer un climat de tension et d’éruption de colère dans le pays !
Jomaa Guesmi, expert en politique a estimé, dans une déclaration à Africanmanager, que « le recours du candidat Marzouki auprès du Tribunal administratif revêt plusieurs significations prouvant son irresponsabilité envers la Patrie ».
« Les huit recours déposées par Marzouki ne pourraient que retarder la tenue du deuxième round des élections, ce qui ne servirait nullement l’intérêt du pays déjà confronté à de multiples défis », a ajouté Guesmi. Le dernier communiqué de la BCT vient confirmer la gravité de la situation avec un déficit commercial qui ne cesse de s’aggraver pour s’établir à 1 milliard de dinars par mois, dû à un manque de production d’énergie, à un manque d’activité dans le secteur agricole et à bien d’autres facteurs.
Pis encore, la Tunisie dans cette phase critique, fait face à un nouveau phénomène très dangereux, celui du discours tenu par Moncef Marzouki, a fait remarquer Jomaa Guesmi affirmant qu’il œuvre, à travers cette démarche, à créer un état de tension et d’éruption de colère dans le pays. « A mon avis, c’est un acte dangereux étant donné que le discours de Marzouki et ses partisans a dépassé la ligne rouge », a dit l’analyste avant d’expliquer « que ceci a nui à la solidité du tissu social tunisien à travers l’exaspération des clivages tribaux et les positions factieuses et de division sur les réseaux sociaux ».
Jomaa a par ailleurs, relevé que Marzouki poursuivrait un mirage s’il pensait qu’à travers les jours qu’il va gagner grâce aux recours, va améliorer son image auprès du peuple tunisien, déjà très édifié sur sa fixation sur le palais de Carthage.
Marzouki appelle à l’apaisement
L’avis de cet analyste vient peu de temps avant l’adresse de Marzouki, ce vendredi 28 novembre 2014, via la page officielle de la présidence de la République appelant les Tunisiens à exprimer de manière pacifique leurs demandes et positions, et les différentes parties à œuvrer à calmer les esprits pour atténuer les tensions politiques.
Le président sortant a mis en garde contre « les dérives vers la violence de quelque nature que ce soit » soulignant que le droit de manifester est essentiel, relevant qu’il est du devoir du président de la République et de l’Etat de le protéger. Il a en ce sens appelé toutes les parties politiques à modérer leurs discours pour apaiser les tensions politiques, notant qu’en cette période, le débat politique doit être fondé sur des idées et des programmes et non « sur une personne contre une autre.
Wiem Thebti
