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Tunis : L’UGTT attend encore des «signes positifs» et accuse une «partie gouvernementale» de pousser à l’escalade

« Le gouvernement de Mehdi Jomaa est appelé aujourd’hui à nous envoyer des signes positifs attestant sa volonté d’entamer les négociations sociales ». C’est ce qu’a demandé le secrétaire général adjoint de l’UGTT, Sami Tahri, dans un entretien téléphonique avec Africanmanager.

Pour lui, de tels indices sont de nature à entraîner une détente dans la situation , alors que « l’UGTT qui comprend 700000 adhérents a perdu l’espoir que la question soit prise à brasz le corps , étant d’une extrême importance pour les citoyens, et singulièrement les travailleurs ».

L’appel de Sami Tahri vient à quelques heures de la tenue de la réunion de la commission 7 plus 7 prévue dans l’après midi au cours de laquelle les différents partenaires sociaux sous la présidence du gouvernement devraient t encore une fois examiner ce dossier préoccupant qui continue de faire polémique dans les milieux économiques, mais aussi politiques.

L’UGTT somme Mehdi Jomaa de « prendre en compte les intérêts des ouvriers »

« Donnons-nous une réponse claire », a martelé Sami Tahri qui ne s’est pas fait faute d’accuser une « partie gouvernementale » qui, selon lui, pousse vers l’escalade. « Cette partie œuvre pour que la tension soit transmise au prochain gouvernement », a affirmé Sami Tahri en s’appuyant sur le refus de cette partie à mettre en application certaines conventions relatives à quelques secteurs importants. Résultat : un climat d’instabilité suivi d’une période de tension entretenue par une succession de grèves observées dans divers secteurs tels que l’enseignement dans ses différentes filières, la santé, le transport…

Sami Tahri a par ailleurs indiqué que la centrale syndicale s’est trouvée dans l’obligation de sommer l’équipe gouvernementale actuelle de prendre en considération les intérêts de tous les Tunisiens, notant que les classes sociales ont pâti d’une politique « non étudiée ». Et pour cause, au moment où le pouvoir d’achat continue de se détériorer , le gouvernement de Jomaa n’a pas été en mesure de juguler l’envolée des prix que ce soit celle est le fait de ses propres décisions ou celle induite par le monopole et la contrebande sans oublier le recours à la promulgation de certaines lois « dangereuses » qui ne pourraient que porter préjudice à l’intérêt du pays. Il cite comme exemple l’adoption de la loi relative à la production de l’électricité à partir des énergies renouvelables qui a suscité des réactions mitigées.

Le gouvernement s’acheminera-t-il vers un compromis ?

Certainement oui, nous a informé une source gouvernementale qui a préféré garder l’anonymat annonçant que la rencontre de la commission de 7 plus 7, ce jeudi, serait également marquée par l’envoi des signes positifs de la part gouvernement. C’est important car le report à 2015 des négociations sur les majorations salariales dans le secteur public demeure une source de tension entre les deux parties notamment après la déclaration du porte-parole du gouvernement Nidhal Ouerfelli annonçant la décision de transférer ce dossier au prochain gouvernement, issu des élections législatives.

Au regard des signes positifs dont il est question, maints observateurs prévoient une amélioration des relations entre les deux parties pouvant conduire à l’ouverture des négociations sociales. Une orientation déjà étayée par la récente déclaration de Mahdi Jomaa indiquant que les relations entre l’UGTT et le gouvernement sont empreintes de respect mutuel, de partenariat et de dialogue positif, reconnaissant toutefois qu’il existe quelques différences de points de vue. Côté négociations sociales avec l’UGTT, Jomaâ affirmé qu’il pouvait bien signer des accords fictifs et qui ne seront pas mis en application mais qu’il a choisi de se ranger du côté du sens de la responsabilité.

Une initiative qui pourrait atténuer la grogne sociale qui n’a pas cessé de monter. Selon les dernières statistiques de l’inspection du travail, 400 grèves ont été enregistrées durant les 10 premiers mois de l’année en cours tandis que les jours de travail perdus ont atteint les 312 mille, enregistrant une augmentation de 72% par rapport à l’année dernière.

Wiem Thebti

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