AccueilLa UNETunis : BCE accuse… et somme Ghannouchi de clarifier sa position

Tunis : BCE accuse… et somme Ghannouchi de clarifier sa position

Le vainqueur du premier tour des élections présidentielles, Béji Caïd Essebsi, a appelé le chef du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, à clarifier de façon univoque et explicite sa position à l’égard de ces élections.

Dans une interview exclusive à France 24, il a affirmé que l’écrasante majorité des cadres du parti islamiste se sont rangés derrière Moncef Marzouki, ajoutant que « les bases d’Ennahdha n’ont pas seulement soutenu Marzouki, mais sont allées jusqu’à organiser sa campagne électorale, citant comme preuve le fait que ce sont les observateurs qui ont veillé sur le scrutin pour le compte d’Ennahdha qui ont contrôlé les élections présidentielles au bénéfice de Marzouki.

Il a exigé, à ce propos du chef du mouvement Ennahdha de dévoiler sa position d’une façon claire et franche, estimant que « il ne sied pas à Ennahdha de prendre une position ambigüe ».

Il a souligné que « si Ghannouchi veut apporter son appui à Marzouki, qu’il le dise et le proclame, car il ne sied pas à un parti de ce niveau ni à ses dirigeants que nous connaissons et respectons d’adopter une position équivoque », niant qu’il ait pris contact avec Ghannouchi pour soulever cette question, et ajoutant qu’il entretient de bonnes relations avec le chef du parti islamiste et qu’ils ont œuvré ensemble par le passé en vue de faire sortir la Tunisie de la mauvaise passe où elle se trouvait, et ce à travers le Dialogue national.

BCE a rappelé que « Rached Ghannouchi avait annoncé que ses cadres sont libres et que les dirigeants du parti n’ont pas donné des consignes de vote » ajoutant que, pour lui, « j’estime qu’il doit clarifier sa position définitivement et publiquement ».

Sur la question de savoir s’il ne prenait pas un risque en déclarant que la majorité de ceux qui ont accordé leurs suffrages à Marzouki se recrutent parmi les islamistes, les jihadistes et les salafistes, Béji Caïd Essebsi a répondu : « c’est la réalité, et il importe de la regarder en face : des preuves l’attestent, et d’abord les premiers rangs du public présent aux meetings de Marzouki , lesquels appartiennent en totalité aux Ligues de protection de la révolution, ensuite les déclarations univoques qui menacent de bain de sang si Béji Caid Essebsi remportait les Présidentielles et enfin les photos que nous avons prises et qui montrent des personnes d’obédience salafiste et nahdhaouie, comme en témoignent leur accoutrement ».

Au sujet des craintes sur l’apparition de signes de division au sein de la société tunisienne entre islamistes et modernistes, BCE a soutenu que la question n’est pas d’essence idéologique, et est l’œuvre de son concurrent Marzouki à travers la présence dont il est l’instigateur des ligues de protection de la révolution dans ses meetings et aussi à travers ses propos au sujet du « fort soutien de ce qui est appelé la machine ».

Béji Caïd Essebsi a justifié la création de son parti Nidaa Tounès par sa conviction que ceux qui ont été élus en octobre 2011 ont dévié du droit chemin et évoluent dans le sens contraire. « Nous sommes dépositaires d’une mission que nous accomplissons vis-à-vis de ceux qui ont combattu la colonisation et qui ne sont plus en vie ».

Il a nié qu’il ait été gagné par l’hégémonisme politique, se demandant comment il est possible pour un parti comptant un « ogre » dans ses rangs de se présenter aux élections législatives puis au scrutin présidentiel », ajoutant que « ils veulent créer un nouvel artifice ».

En conclusion, Béji Caïd Essebsi a affirmé qu’il respecte la Constitution et la décision du peuple qui nous a envoyé un message clair nous enjoignant de gouverner le pays mais pas en cavalier seul ».

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